domingo, 30 de marzo de 2014

Con las negociaciones auspiciadas por Estados Unidos estancadas, Israel avala la construcción de nuevos asentamientos en Jerusalén oriental, la capital palestina.


Los diplomáticos europeos denuncian la colonización "sin precedentes" en Jerusalén oriental.

En un informe interno, los jefes de misión advierten por otra parte contra los riesgos de incidentes que llevarían a una modificación del statu quo sobre la explanada de las mezquitas.

Los diplomáticos europeos apostados en Jerusalén denuncian, en su informe anual, la “aceleración sin precedentes de la colonización” que continúa desde la reanudación del proceso de paz, a fines de julio pasado, bajo el patrocinio de John Kerry. Entre agosto de 2013 y enero de 2014, las autoridades israelíes, según su cálculo, han dado su luz verde a la construcción de tantas viviendas en Jerusalén oriental como en el curso de los cuatro años precedentes.
Contrariamente a lo que esperaba la Autoridad Palestina, el gobierno de Benjamín Nétanyahu se negó en efecto a congelar la colonización en los territorios ocupados durante el período de las negociaciones. En cambio se comprometió a liberar a 104 presos detenidos por hechos cometidos antes de la firma de los acuerdos de Oslo. Ahora bien, cada una de las tres primeras olas de liberaciones fue acompañada de nuevas licitaciones, provocando la cólera de los palestinos.
Mientras que los siete primeros meses de 2013 estuvieron marcados por un silencio en las construcciones en Jerusalén oriental, los diplomáticos relevan que la creación de 1695 nuevas viviendas fueron autorizadas durante los cinco meses que siguieron. Licitaciones desiertas referidas a unas 1400 viviendas por otra parte fueron relanzadas.

La instrumentación de la arqueología con fines políticos

El informe de los jefes de misión de la Unión Europea, documento de uso interno del cual el diario Haaretz devela datos a grandes rasgos, describe de manera general las medidas tomadas por Israel con el fin de “reforzar la anexión unilateral e ilegal de Jerusalén oriental”. Como en años precedentes, el informe agita la instrumentación de la arqueología con fines políticos y marca la creación de parques nacionales, y una de las finalidades, señala, es manifiestamente romper la continuidad entre los barrios palestinos de la ciudad.
El documento insiste también en los obstáculos puestos para la atribución de permisos de construcción a los habitantes palestinos de Jerusalén oriental, solo el 13% de su superficie es reservada para ellos por el plano de ocupación de los suelos. El informe señala que 98 edificios fueron destruidos el año pasado, implicando el desplazamiento de unas 300 personas, entre ellas 153 niños. Recuerda por último que alrededor de un tercio de las viviendas edificadas en Jerusalén oriental lo fueron sin permiso de construcción, aunque 90.000 palestinos en cualquier momento puedan ser expulsados.
Este informe, redactado como cada año desde el 2005 por los veintiocho diplomáticos europeos acreditados en la Autoridad Palestina, refleja una visión del terreno, más crítica de las políticas israelíes que lo que es generalmente la posición oficial de la UE. Su expresión tiende sin embargo a sosegarse desde que los países miembros se acostumbraron a verlo "fugarse" a la prensa.
En su última entrega, los diplomáticos europeos advierten con una gravedad particular contra los riesgos que implicaría un replanteamiento del statu quo sobre la explanada de las mezquitas. Tercer lugar santo del Islam, fue colocado desde 1967 bajo el control de las autoridades jordanas pero un número creciente de parlamentarios israelíes pleitean para que los judíos sean también autorizados a rezar allí. “Existe un riesgo significativo para que sobrevengan incidentes sobre este sitio muy sensible, así como los temores de que un replanteamiento del statu quo, suscite reacciones extremas tanto localmente como a través del mundo arabo-musulmán, que traería el riesgo de hacer descarrilar el proceso de paz”, se inquietan los autores del informe. En conclusión de su trabajo, ellos retoman cierto número de recomendaciones formuladas los años precedentes. La Unión Europea y sus Estados miembros son invitados particularmente a profundizar su pensamiento sobre el etiquetado de los productos que vienen de las colonias, así como sobre la sensibilización de los actores económicos sobre los riesgos jurídicos que incurren por sus actividades en los territorios ocupados. Es también aconsejado a estos países no entregar más visas a los colonos reconocidos culpables de violencias, hacia los palestinos, en Jerusalén oriental y en Cisjordania.

Fuente: Le Figaro por Cyrille Louis publicado el 29/03/2014



Les diplomates européens dénoncent la colonisation «sans précédent» à Jérusalem-Est.

Dans un rapport interne, les chefs de mission mettent par ailleurs en garde contre les risques d'incidents qu'entraînerait une modification du statu quo sur l'esplanade des mosquées.

Les diplomates européens en poste à Jérusalem dénoncent, dans leur rapport annuel, l'«accélération sans précédent de la colonisation» intervenue depuis la reprise du processus de paix, fin juillet dernier, sous le patronage de John Kerry. Entre août 2013 et janvier 2014, les autorités israéliennes ont, selon leur calcul, donné leur feu vert à la construction d'autant de logements à Jérusalem-Est qu'au cours des quatre années précédentes.
Contrairement à ce qu'espérait l'Autorité palestinienne, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a en effet refusé de geler la colonisation dans les territoires occupés durant la période des négociations. Il s'est en revanche engagé à élargir 104 prisonniers détenus pour des faits commis avant la signature des accords d'Oslo. Or, chacune des trois premières vagues de libération a été accompagnée de nouveaux appels d'offre, provoquant la colère des Palestiniens.
Alors que les sept premiers mois de 2013 avaient été marqués par une mise en silence des constructions à Jérusalem-Est, les diplomates relèvent ainsi que la création de 1695 nouveaux logements a été autorisée durant les cinq mois qui ont suivi. Des appels d'offres infructueux portant sur quelque 1400 logements ont par ailleurs été republiés.

L'instrumentalisation de l'archéologie à des fins politiques

Le rapport des chefs de mission de l'Union européenne, document à usage interne dont le quotidien Haaretz dévoile les grandes lignes, décrit plus généralement les mesures prises par Israël afin de «renforcer l'annexion unilatérale et illégale de Jérusalem-Est». Comme les années précédentes, il s'émeut de l'instrumentalisation de l'archéologie à des fins politiques et pointe la création de parcs nationaux dont l'une des finalités, souligne-t-il, est manifestement de rompre la continuité entre les quartiers palestiniens de la ville.
Le document insiste aussi sur les obstacles mis à l'attribution de permis de construire aux habitants palestiniens de Jérusalem-Est, seuls 13% de sa superficie leur étant réservée par le plan d'occupation des sols. Il souligne que 98 immeubles y ont été détruits l'an dernier, entraînant le déplacement de quelque 300 personnes dont 153 enfants. Il rappelle enfin qu'un tiers environ des logements édifiés à Jérusalem-Est l'ont été sans permis de construire, si bien que 90.000 Palestiniens peuvent à tout moment être expulsés.
Ce rapport, rédigé comme chaque année depuis 2005 par les vingt-huit diplomates européens accrédités auprès de l'Autorité palestinienne, reflète une vision de terrain, plus critique des politiques israéliennes que ne le sont généralement les positions officielle de l'UE. Son expression tend cependant à s'assagir depuis que les pays membres ont pris l'habitude de le voir «fuiter» dans la presse.
Dans leur dernière livraison, les diplomates européens mettent garde avec une gravité particulière contre les risques qu'impliquerait une remise en cause du statu quo sur l'esplanade des mosquées. Troisième lieu saint de l'islam, celle-ci est placée depuis 1967 sous le contrôle des autorités jordaniennes mais un nombre croissant de parlementaires israéliens plaident pour que les Juifs soient également autorisés à y prier. «Il existe un risque significatif pour que des incidents survenant sur ce site très sensible, ainsi que les craintes de remise en cause du statu quo, ne suscitent des réactions extrêmes aussi bien localement qu'à travers le monde arabo-musulman, qui risqueraient de faire dérailler le processus de paix», s'inquiètent les auteurs du rapport.
En conclusion de leur travail, ceux-ci reprennent un certain nombre de recommandations formulées les années précédentes. L'Union européenne et ses États membres sont notamment invités à approfondir leur réflexion sur l'étiquetage des produits venant des colonies, ainsi que sur la sensibilisation des acteurs économiques aux risques juridiques induits par leurs activités dans les territoires occupés. Il est aussi conseillé à ces pays de ne plus délivrer de visas aux colons reconnus coupables de violences, envers les Palestiniens, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

Le Figaro par Cyrille Louis publié le 29/03/2014