Paris y Berlín se alían en
la aviación de combate
Bajo el impulso de los
Estados, Dassault Aviation y Airbus sellan una sociedad con el fin de dar un
sucesor al Rafale y al Eurofighter.
Histórico. Bajo el impulso
político de Emmanuel Macron y de Angela Merkel, la cooperación franco-alemana
en la defensa se relanzó con la implementación del más emblemático de los
programas militares: un avión de combate de nueva generación, cuya puesta en
servicio es estimada al horizonte del 2040. Su desarrollo será confiado a
Airbus y a Dassault Aviation, eternos competidores en la aviación de combate,
pero a partir de hoy aliados.
El primer jalón es
colocado, este jueves 26 de abril, por Florence Parly, ministro de Defensa, y
su homólogo alemán, en el marco altamente simbólico del salón aeronáutico (ILA)
de Berlín del cual Francia es la invitada de honor. Los dos jefes de estado
mayor conjunto firman un documento detallando las necesidades comunes en
materia de Sistema de combate aéreo futuro (SCAF). Se trata de una
condición previa a la definición de las especificaciones de los componentes del
SCAF, un sistema high-tech interconectado y complejo que integrará drones
evolucionando en enjambre, aviones de combate, un centro de comando y de
observación aeromóvil, misiles de crucero, satélites de comunicaciones
encriptadas y enlaces terrestres.
Objetivo de entrega en
2040
Este documento es
“prometedor y estructurante”, señala el ministerio de Defensa en Paris. Después
de la fase de discusiones con los industriales, el objetivo es firmar un primer
contrato de estudios de aquí a fines de 2018, principios de 2019, para luego
confiarles el desarrollo de un demostrador al horizonte de 2025 Por último, una
vez que se afinan las tecnologías, los Estados apuntan a firmar “un
contrato de desarrollo y de producción, con un objetivo de entrega en 2040”. El
presupuesto global del SCAF no fue precisado. Gracias a las sinergias
esperadas, será mucho “menos costoso que el F-35 norteamericano y sus 300.000
millones de gastos”, asegura un observador.
Menos de diez meses
después de la reunión del Consejo franco-alemán de defensa y de seguridad (el
13 de julio de 2017) marcada por la voluntad de realizar un sistema aéreo de
combate común, Paris y Berlín se abocan fuertemente en el tema. En el
intervalo, las direcciones generales de armamento, las fuerzas armadas y los
industriales trabajaron “más bien en modo Nautilus que en modo portaaviones”,
según la expresión del ministerio de Defensa francés.
Un avión común a las dos
fuerzas armadas
De su lado, los
industriales se declararon, el miércoles 25 de abril, listos para trabajar
juntos. Airbus y Dassault Aviation “decidieron unir sus fuerzas para asegurar
el desarrollo y la producción de un avión europeo de nueva generación” que “complementará
y luego reemplazará” al avión de combate francés Rafale, construido por
Dassault Aviation y los Eurofighter, producidos por Airbus, BAE y Leonardo.
En ese contexto, Dassault
Aviation se presenta como el líder legítimo y natural del futuro avión de
combate, debido a su experiencia y su savoir-faire comprobados desde hace
décadas. Paris y Berlin, que validarán las propuestas de los industriales, están
en la misma longitud de onda: para no caer en los costosos errores del
pasado. El avión, común a las dos fuerzas armadas, no tendrá diez versiones
sino particularidades. De este modo, la versión francesa será capaz de apontar
sobre el portaaviones Charles-de-Gaulle. El avión también deberá ser capaz de
portar la disuasión nuclear francesa y, norteamericana, de la OTAN. Por su
parte, Airbus ya fue elegido para pilotear el programa del futuro drone de
vigilancia europeo, bautizado Eurodrone, del cual una maqueta se develó en el
Salón de Berlín.
El SCAF “constituye una
fuerte señal en Europa y para Europa”, señaló Éric Trappier. “Es un acuerdo y
un momento histórico para la industria” europea, agregó Dirk Hoke, director general
de Airbus Defence, un gran paso adelante para desarrollar las capacidades en
Europa y asegurar la soberanía europea”. Frente a Estados Unidos y Asia, este
proyecto franco-alemán, una vez consolidado, está abierto a otros países
europeos, en particular al Reino Unido con el cual Francia realizó estos últimos
años estudios sobre un drone de combate.
Con el SCAF, Paris y Berlín
abren la vía a la convergencia de las fuerzas alrededor de un único avión europeo
contra los tres aparatos actuales, con el Rafale, el Eurofighter y el Gripen sueco.
El SCAF ofrece también un nuevo argumento a aquellos que predican la
preferencia europea y se amargan al ver varios países de la Unión comprar el F-35
norteamericano.
En pocas semanas, Airbus y
Dassault Aviation presentarán a los Estados el proyecto industrial (reparto de
la carga de trabajo, ensayos y ensamblaje). Ellos están de acuerdo sobre un
punto. Hace falta un líder, hace falta pragmatismo, hace falta eficiencia. No
es cuestión, recalca Tom Enders, el presidente ejecutivo de Airbus, de revivir “la
pesadilla del A400M”, o incluso la del “NH 90”, que tuvo más versiones que
clientes! “El objetivo es abocarse en las especificaciones, en los tiempos y en
los presupuestos”, resumen en Francia.
Fuente: Le Figaro por
Véronique Guillermard publicado el 25/04/2018
Paris et Berlin s'allient
dans l'aviation de combat
Sous l'impulsion des
Etats, Dassault Aviation et Airbus scellent un partenariat afin de donner un
successeur aux Rafale et Eurofighter.
Historique. Sous
l'impulsion politique d'Emmanuel Macron et d'Angela Merkel, la coopération
franco-allemande dans la défense est relancée avec la mise en route du plus
emblématique des programmes militaires: un avion de combat de nouvelle
génération, dont la mise en service est envisagée à horizon 2040. Son
développement sera confié à Airbus et Dassault Aviation*, éternels concurrents
dans l'aviation de combat, mais désormais alliés.
Le premier jalon est posé,
ce jeudi 26 avril, par Florence Parly, ministre des Armées, et son homologue
allemande, dans le cadre - hautement symbolique - du salon aéronautique (ILA)
de Berlin dont la France est l'invitée d'honneur. Les deux chefs d'état-major
des armées signent un document détaillant les besoins communs en matière de
Système de combat aérien du futur (SCAF). Il s'agit d'un préalable à la
définition des spécifications des composantes du SCAF, un système high-tech
connecté et complexe qui intégrera des drones évoluant en essaim, des avions de
combat, un centre de commandement et d'observation aéroporté, des missiles de
croisière, des satellites de télécoms sécurisés et des relais au sol.
Objectif de livraison en
2040
Ce document est «engageant
et structurant», souligne le ministère des Armées à Paris. Après la phase de
discussions avec les industriels, l'objectif est de signer un premier contrat
d'études d'ici à fin 2018-début 2019 puis de leur confier le développement d'un
démonstrateur à horizon 2025. Enfin, une fois les technologies «dérisquées»,
les États visent la signature d'un «contrat de développement et de production,
avec un objectif de livraison en 2040». Le budget global du SCAF n'a pas été précisé.
Grâce aux synergies attendues, il sera bien «moins coûteux que le F35 américain
et ses 300 milliards de dollars de dépenses», assure un observateur.
Moins de dix mois après la
réunion du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (le 13 juillet
2017) marqué par la volonté de réaliser un système aérien de combat commun,
Paris et Berlin entrent dans le vif du sujet. Dans l'intervalle, les directions
générales de l'armement, les armées et les industriels ont travaillé «plutôt en
mode Nautilus que porte-avions», selon l'expression de l'hôtel de Brienne.
Un avion commun aux deux
armées
De leurs côtés, les
industriels se sont déclarés, mercredi 25 avril, prêts à travailler ensemble.
Airbus et Dassault Aviation ont «décidé d'unir leurs forces pour assurer le
développement et la production d'un avion européen de nouvelle génération» qui
«complétera puis remplacera» l'avion de combat français Rafale, construit par
Dassault Aviation et les Eurofighter, produits par Airbus, BAE et Leonardo.
Dans ce contexte, Dassault
Aviation se présente comme le leader légitime et naturel du futur avion de
combat, en raison de son expérience et son savoir-faire éprouvés depuis des
décennies. Paris et Berlin qui valideront les propositions des industriels sont
sur la même longueur d'onde: il ne faut pas tomber dans les errements coûteux
du passé. L'avion, commun aux deux armées, n'aura pas dix versions mais des
spécificités. Ainsi, la version française sera capable d'apponter sur le
porte-avions Charles-de-Gaulle. L'avion devra aussi être capable d'emporter la
dissuasion française et celle, américaine, de l'Otan. De son côté, Airbus a
déjà été choisi pour piloter le programme de futur drone de surveillance
européen, baptisé Eurodrone, dont une maquette est dévoilée au salon de Berlin.
Le SCAF «constitue un
signal fort en Europe et pour l'Europe», a souligné Éric Trappier. «C'est un
accord et un moment historique pour l'industrie» européenne, a ajouté Dirk
Hoke, directeur général d'Airbus Defence, un grand pas en avant pour développer
les compétences en Europe et assurer la souveraineté européenne.» Face aux
États-Unis et à l'Asie, ce projet franco-allemand, une fois consolidé, est
ouvert à d'autres pays européens, en particulier le Royaume-Uni avec lequel la
France a mené ces dernières années des études sur un drone de combat.
Avec le SCAF, Paris et
Berlin ouvrent la voie à la convergence des forces autour d'un unique avion
européen contre trois appareils aujourd'hui, avec le Rafale, l'Eurofighter et
le Gripen suédois. Le SCAF offre aussi un nouvel argument à ceux qui prônent la
préférence européenne et se désolent de voir de nombreux pays de l'Union
acheter le F 35 américain.
Dans quelques semaines,
Airbus et Dassault Aviation présenteront aux États le projet industriel (répartition
de la charge de travail, des essais et de l'assemblage). Ils sont d'accord sur
un point: il faut un leader, il faut du pragmatisme, il faut de l'efficacité.
Pas question, martèle Tom Enders, le président exécutif d'Airbus, de revivre
«le cauchemar de l'A 400M», ou encore du «NH 90» qui a davantage de versions
que de clients! «L'objectif est de faire dans les spécifications, dans les
temps et dans les budgets», résume-t-on en France.
Le Figaro par Véronique
Guillermard publié le 25/04/2018