Georgia: los azares de una paz trunca con Moscú.
En agosto del 2008, la intervención de Nicolás Sarkozy, por entonces presidente en ejercicio de la Unión Europea, había permitido imponer un alto el fuego entre Moscú y Tbilisi, en guerra por el control del Osetia del Sur. Considerado en ese momento como un gran éxito diplomático, sin embargo la iniciativa del presidente francés fue pisoteada casi inmediatamente por Moscú, sin que la Unión Europea o París se ofendan mucho por eso.
Tres años más tarde, ¿que queda del alto el fuego del 12 de agosto de 2008, que debía restaurar el statu quo anterior al comienzo de la guerra? Primero esto: las fuerzas armadas rusas nunca se retiraron de las zonas ocupadas durante la guerra, como habrían debido hacerlo. Ellas ocupan el 20% del territorio georgiano. Ciertos pueblos que habían quedado bajo el control de Tbilisi después del conflicto que había enfrentado a las regiones separatistas al poder central, a comienzos de los años 1990, incluso han pasado a estar bajo bandera rusa en agosto del 2008. En cuanto al pueblo de Akhalgori, en Osetia del Sur, ¡ha sido ocupado después de la firma del alto el fuego, el 12 de agosto!
Rusia, que reconoció la independencia de Abjasia y Osetia del Sur mientras se desarrollaba la guerra, luego reforzó su presencia militar. Según los expertos occidentales, cerca de 10.000 soldados están estacionados en lo sucesivo en las dos repúblicas separatistas. En el 2009, las fuerzas rusas tomaron el control de las fronteras que separaban Osetia del Sur y Abjasia además de Georgia. Ellas no están más que a una hora de la capital georgiana, Tbilisi. Y han sido construidas nuevas bases militares. En las ciudades fronterizas del Osetia del Sur, podemos ver con largavistas los rápidos avances de los trabajos. En Abjasia, Moscú hasta previó desplegar misiles antiaéreos.
La Unión Europea, los Estados Unidos y la OTAN denunciaron las violaciones del alto el fuego por parte de Rusia. Así como lamentaron la obstrucción sistemática al trabajo de los observadores europeos, que todavía no pueden, al cabo de tres años, dirigirse hacia las zonas secesionistas controladas por los rusos.
Una inestabilidad confirmada.
Este viejo conflicto de veinte años sin dudas nunca pareció tan congelado como hoy. Vaciado de sus poblaciones georgianas, Abjasia y Osetia del Sur se niegan a regresar bajo la autoridad de Tbilisi. Ninguna solución parece darse en el corto plazo.
Los georgianos esperan la visita de Nicolás Sarkozy, el primer jefe de estado occidental que va a Tbilisi desde la guerra relámpago del 2008, para que le recuerde a los rusos sus obligaciones. Pero Moscú adelantó el pedido a su manera, el jueves. No es sin duda por azar que el presidente Dmitri Medvedev escogió anunciar, solamente unas horas antes de la llegada del presidente francés a Georgia, la promulgación de los acuerdos sobre el despliegue de las bases militares rusas en las dos repúblicas separatistas…
Esta situación inestable pero congelada les permitió a los rusos tener a la OTAN a distancia de Georgia. Era uno de los principales fines de Moscú en la región.
Fuente: Le Figaro por Isabelle Lasserre 07.10.2011
Géorgie: les aléas d'une paix tronquée avec Moscou.
En août 2008, l'intervention de Nicolas Sarkozy, alors président en exercice de l'Union européenne, avait permis d'imposer un cessez-le-feu entre Moscou et Tbilissi, en guerre pour le contrôle de l'Ossétie du Sud. Considérée à l'époque comme un grand succès diplomatique, l'initiative du président français a pourtant été presque immédiatement foulée aux pieds par Moscou, sans que l'Union européenne ou Paris ne s'en offusquent très fort.
Trois ans plus tard, que reste-t-il du cessez-le-feu du 12 août 2008, qui devait restaurer le statu quo antérieur au déclenchement de la guerre? D'abord ceci: les forces armées russes ne se sont jamais retirées des zones occupées pendant la guerre, comme elles auraient dû le faire. Elles occupent 20% du territoire géorgien. Certains villages qui étaient restés sous le contrôle de Tbilissi après le conflit ayant opposé les régions séparatistes au pouvoir central, au début des années 1990, sont même passés sous drapeau russe en août 2008. Quant au village d'Akhalgori, en Ossétie du Sud, il a été occupé après la signature du cessez-le-feu, le 12 août!
La Russie, qui a reconnu l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud dans la foulée de la guerre, y a depuis renforcé sa présence militaire. Selon les experts occidentaux, environ 10.000 hommes de troupe sont désormais stationnées dans les deux républiques séparatistes. En 2009, les forces russes ont pris le contrôle des frontières séparant l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie du reste de la Géorgie. Elles ne sont désormais plus qu'à une heure de la capitale géorgienne, Tbilissi. Et de nouvelles bases militaires ont été construites. Dans les villages frontaliers de l'Ossétie du Sud, on peut suivre à la jumelle les rapides avancées des travaux. En Abkhazie, Moscou a même prévu de déployer des missiles antiaériens.
L'Union européenne, les États-Unis et l'Otan ont dénoncé les violations du cessez-le-feu par la partie russe. Comme ils ont regretté l'obstruction systématique faite au travail des observateurs européens, qui ne peuvent toujours pas, au bout de trois ans, se rendre dans les zones sécessionnistes contrôlées par les Russes.
Une instabilité confortée.
Ce conflit vieux de vingt ans n'a sans doute jamais paru aussi gelé qu'aujourd'hui. Vidées de leurs populations géorgiennes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud refusent de retourner sous l'autorité de Tbilissi. Aucune solution ne semble se dégager à court terme.
Les Géorgiens attendent de la visite de Nicolas Sarkozy, premier chef d'état occidental à se rendre à Tbilissi depuis la guerre éclair de 2008, qu'il rappelle la partie russe à ses obligations. Mais Moscou a devancé l'appel à sa manière, jeudi. Ce n'est sans doute pas un hasard en effet si le président Dmitri Medvedev a choisi d'annoncer, quelques heures seulement avant l'arrivée du président français en Géorgie, la promulgation des accords sur le déploiement des bases militaires russes dans les deux républiques séparatistes…
Cette situation instable mais figée a en tout cas permis aux Russes de tenir l'Otan à distance de la Géorgie. C'était l'un des principaux buts de Moscou dans la région.
Le Figaro par Isabelle Lasserre publié le 07/10/2011