Referéndum en Cataluña: el
artículo 155, la mejor carta de Rajoy
En Madrid, el jefe de
gobierno amenaza con suspender la autonomía de la región, algo que la
Constitución española le permite.
En vísperas de una posible
declaración de independencia de Cataluña, cada bando afila sus argumentos. Frente
a los separatistas, el gobierno español dispone de una ventaja de peso: el artículo
155 de la Constitución. Bajo la presión irredentista, Madrid podría allí
recurrir para suspender unilateralmente la autonomía de la región.
Mariano Rajoy esgrimió la
amenaza este fin de semana. “No descarto nada”, dijo el domingo al diario El
País que lo interrogaba sobre esta medida. A los independentistas que reclaman
una mediación para un referéndum legal, el primer ministro replicó que “no
podemos construir nada si la amenaza contra la unidad nacional no desaparece”. “Si
la independencia es declarada unilateralmente, el gobierno no permanecerá sin
responder”, fustigó el lunes la vicepresidente del gobierno, Soraya Sáenz de
Santamaria.
En Madrid, los
conservadores en el poder pueden, sin embargo, contar con el apoyo de los
socialistas del PSOE. Pedro Sánchez, el jefe de la principal formación de la
oposición anunció el lunes que su partido apoyaría cualquier acción del
gobierno central en reacción a una proclamación de independencia de Cataluña. Dejando
así una libertad de acción a Mariano Rajoy para una primera aplicación del
artículo 155 desde la entrada en vigor de la Constitución, en 1978.
Una puesta bajo tutela
Esta medida excepcional
puede ser puesta en marcha “si una Comunidad autónoma no respeta las
obligaciones impuestas por la Constitución u otras leyes o actúa de una manera
que gravemente vulnera el interés general de España”. En este caso, el gobierno
español puede “tomar las medidas necesarias para obligarla a respetar estas
obligaciones” y “dar instrucciones a todas las autoridades” de la región. Una
puesta bajo tutela, finalmente. Como lo explica el sitio del Congreso español,
el artículo 155 se inspira del artículo 37 de la constitución alemana, de la
cual es casi una “copia exacta”.
El desencadenamiento del
artículo 155 se hace en dos tiempos. Primero, una intimación al presidente de
la comunidad autónoma. En el presente caso, es muy probable que esta intimación
no tenga éxito porque el presidente catalán, Carles Puigdemont, es un feroz
defensor de la causa independentista. En un segundo momento, el gobierno debe pedir
la aprobación de la mayoría absoluta en el Senado. Donde el Partido Popular
(PP) de Mariano Rajoy dispone solo de 148 bancas sobre 266.
Si la utilización del
artículo 155 debiera chocar contra algo, sería más bien con el temor de las
reacciones en Cataluña. Hasta hace muy poco el gobierno no contemplaba esta
solución, cuyas consecuencias concretas son difícilmente previsibles, salvo
como último recurso.
Fuente: Le Parisien 09 de octubre
de 2017
Référendum en Catalogne:
l'article 155, carte maîtresse de Rajoy
A Madrid, le chef du
gouvernement menace de suspendre l'autonomie de la région, ce que la
Constitution espagnole lui permet.
A la veille d'une possible
déclaration d'indépendance de la Catalogne, chaque camp affûte ses arguments.
Face aux séparatistes, le gouvernement espagnol dispose d'un atout de poids :
l'article 155 de la Constitution. Sous la pression irrédentiste, Madrid
pourrait y recourir pour suspendre unilatéralement l'autonomie de la région.
Mariano Rajoy a brandi la
menace ce week-end. «Je n'écarte rien», a-t-il dit dimanche au journal El Pais
qui l'interrogeait sur cette mesure. Aux indépendantistes qui réclament une
médiation pour un référendum légal, le Premier ministre a rétorqué qu'«on ne
peut rien construire si la menace contre l'unité nationale ne disparaît pas».
«Si l'indépendance est déclarée unilatéralement, le gouvernement ne restera pas
sans réponse», a renchéri lundi la vice-présidente du gouvernement, Soraya
Saenz de Santamaria.
A Madrid, les
conservateurs au pouvoir peuvent désormais compter sur le soutien des socialistes
du PSOE. Pedro Sanchez, le chef de la principale formation d'opposition a
annoncé lundi que son parti soutiendrait toute action du gouvernement central
en réaction à une proclamation d'indépendance de la Catalogne. Laissant ainsi
les coudées franches à Mariano Rajoy pour une première application de l'article
155 depuis l'entrée en vigueur de la Constitution, en 1978.
Une mise sous tutelle
Cette mesure
exceptionnelle peut être enclenchée «si une Communauté autonome ne respecte pas
les obligations imposées par la Constitution ou d'autres lois ou agit d'une
manière qui porte gravement atteinte à l'intérêt général de l'Espagne». Dans ce
cas, le gouvernement espagnol peut «prendre les mesures nécessaires pour la
contraindre à respecter ces obligations» et «donner des instructions à toutes
les autorités» de la région. Une mise sous tutelle, en somme. Comme l'explique
le site du Congrès espagnol, l'article 155 s'inspire de l'article 37 de la
constitution allemande, dont il est un quasi «copié-collé».
Le déclenchement de
l'article 155 se fait en deux temps. D'abord, une mise en demeure du président
de la communauté autonome. Dans le cas présent, il est fort probable que cette
mise en demeure n'aboutisse pas puisque le président catalan, Carles
Puigdemont, est un farouche défenseur de la cause indépendantiste. Dans un
second temps, le gouvernement doit demander l'approbation de la majorité
absolue au Sénat. Où le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy dispose à lui
seul de 148 sièges sur 266.
Si l’utilisation de l’article
155 devait se heurter à quelque chose, ce serait plutôt à la crainte des
réactions en Catalogne. Jusqu'à récemment le gouvernement n'envisageait cette
solution, dont les conséquences concrètes sont difficilement prévisibles, qu'en
ultime recours.
Le Parisien 09 octobre
2017