El difícil camino de Nepal hacia la democracia.
La Asamblea constituyente rechaza nuevamente el plazo para la redacción de la nueva constitución. Los disensos pesan sobre la transición de este pequeño país que intenta salir del feudalismo.
¿El proceso de paz nepalés finalizará algún día? Cinco años después de las revueltas populares que derrocaron al rey Gyanendra y pusieron fin a diez años de una insurrección maoísta que provocó 16.000 muertos, los nepaleses se desesperan.
Dominada por los antiguos rebeldes, la Asamblea constituyente elegida en el 2008 acaba de rechazar los seis meses de plazo para la redacción de la nueva constitución, y esto sucede por cuarta vez. Esto lleva así a cuatro años el mandato de un Parlamento que había sido elegido para menos de la mitad del tiempo. Y nada indica que los diputados estarán preparados para dar la luz al texto fundador de la República nepalesa, mientras que las opiniones continúan siendo divergentes sobre cuestiones tan cruciales como el modo de escrutinio que hay que adoptar, la extensión del poder presidencial o, sobre todo, la forma exacta del futuro sistema federal.
Totalmente desengañados frente a una clase política corrupta y enredada en luchas de poder interminables, los nepaleses parecen sin embargo reencontrar un poco de esperanza desde la llegada al poder de Babu Ram Bhattarai, a fines de agosto. Número dos de la antigua guerrilla maoísta, el nuevo primer ministro consiguió efectivamente superar un gran obstáculo: la suerte de los ex combatientes del Ejército de Liberación del Pueblo (PLA), encarcelados en campos desde hace ya cinco años en virtud del acuerdo de paz firmado en el 2006. "No es un fin en sí, sino el hecho de que tuvo éxito en un mes allí donde sus predecesores fracasaron durante cinco años", señala Kunda Dixit, redactor jefe del Nepali Times.
Los maoístas integrados en el ejército nacional.
Según el acuerdo ratificado por todos los grandes partidos, 6.500 de 19.600 hombres y mujeres concernidos serán integrados al ejército regular, dentro de una entidad separada, los otros se beneficiarán con compensaciones en forma de jubilación anticipada o de formación.
A fines de noviembre, se les pidió que elijan a los guerrilleros del campo de Shaktikhor, un gigantesco complejo rodeado de alambradas devenido por el paso del tiempo, en un verdadero pueblo, donde los matrimonios y nacimientos han sido celebrados de a cientos. "Hacía ya mucho tiempo que esperábamos este momento, estamos aliviados", confía Ravindra, de 28 años.
Como la mayoría de sus "camaradas", eligió integrarse al ejército. "Soy un soldado, quiero continuar sirviendo a mi país", afirma orgullosamente. Una canción muy oída recurrentemente aunque la cuota prevista ha sido superada ampliamente... "Aceptamos todas las solicitudes, pero habrá una selección durante la misma integración, y los que sean descalificados podrán volver hacia otras opciones", precisa Bala Nanda Sharma, responsable del proceso.
"Una rendición" para algunos ex rebeldes.
Tan bienvenida para el proceso de paz, esta solución no genera unanimidad en el seno del partido maoísta, cada vez más dividido frente a las concesiones hechas por Bhattarai. "Es una rendición", acusa así C.P. Gajurel, miembro del comité central, que no vacila en calificar a Bhattarai y a Prachanda, jefe histórico del movimiento, de "traidores".
La firma de un acuerdo con Nueva Delhi que pretende proteger las inversiones hindúes en el país y comprometer a ambos líderes a restituir los terrenos que habían sido confiscados por la guerrilla y distribuidos a los pequeños campesinos durante la guerra, también los señala como los "lacayos de las fuerzas feudales e imperialistas" por sus ex camaradas del maquis. ¿Los diputados llegarán a trabajar con tal disenso en el seno del partido mayoritario? Esperamos que si, porque la Corte Suprema advierte que si la constitución no está lista antes del próximo vencimiento, en mayo del 2012, la Asamblea constituyente sería disuelta automáticamente.
Fuente: L´Express por Pierre Prakash publicado el 30.11.2011
Le difficile chemin du Népal vers la démocratie.
L'Assemblée constituante repousse une nouvelle fois l'échéance pour la rédaction de la nouvelle constitution. Les dissensions pèsent sur la transition de ce petit pays qui peine à sortir du féodalisme.
Le processus de paix népalais aboutira-t-il un jour? Cinq ans après la révolte populaire ayant chassé le roi Gyanendra et mis fin à dix ans d'une insurrection maoïste qui avait fait 16 000 morts, les Népalais désespèrent.
Dominée par les anciens rebelles, l'Assemblée Constituante élue en 2008 vient en effet de repousser de six mois l'échéance pour la rédaction de la nouvelle constitution, et ce pour la quatrième fois. Elle porte ainsi à quatre ans le mandat d'un Parlement qui avait été élu pour moitié moins. Et rien n'indique que les députés seront d'ici là en mesure d'accoucher du texte fondateur de la République népalaise, tant les avis continuent de diverger sur des questions aussi cruciales que le mode de scrutin à adopter, l'étendue des pouvoirs présidentiels ou, surtout, la forme exacte du futur système fédéral.
Totalement désabusés face à une classe politique corrompue et empêtrée dans des luttes de pouvoir sans fin, les Népalais semblent cependant retrouver un peu d'espoir depuis l'arrivée au pouvoir de Babu Ram Bhattarai, fin août. Numéro deux de l'ancienne guérilla maoïste, le nouveau Premier ministre a en effet réussi à surmonter un obstacle majeur: le sort des ex-combattants de l'Armée de Libération du Peuple (PLA), confiné dans des camps depuis maintenant cinq ans en vertu de l'accord de paix signé en 2006. "Ce n'est pas une fin en soi, mais le fait est qu'il a réussi en un mois là où ses prédécesseurs ont échoué pendant cinq ans", souligne Kunda Dixit, rédacteur en chef du Nepali Times.
Des maoïstes intégrés dans l'armée nationale.
Selon l'accord entériné par tous les grands partis, 6.500 des 19.600 hommes et femmes concernés seront ainsi intégrés à l'armée régulière -dans une entité séparée-, les autres bénéficiant de compensations sous forme de retraite anticipée ou de formations.
Fin novembre, les guérilleros étaient appelés à faire leur choix dans le camp de Shaktikhor, un gigantesque compound encerclé de barbelés devenu au fil des ans un véritable village où mariages et naissances ont été célébrés par centaines. "Ca faisait longtemps qu'on attendait ce moment, nous sommes soulagés", confie Ravindra, 28 ans.
Comme la majorité de ses "camarades", il a choisi de rejoindre l'armée. "Je suis un soldat, je veux continuer à servir mon pays", affirme-t-il fièrement. Une rengaine si récurrente que le quota prévu a largement été dépassé... "Nous avons accepté toutes les candidatures, mais il y aura un écrémage lors de l'intégration même, et ceux qui seront disqualifiés pourront se rabattre sur les autres options", précise Bala Nanda Sharma, responsable du processus.
"Une reddition" pour certains ex-rebelles.
Aussi bienvenue soit-elle pour le processus de paix, cette solution ne fait pas l'unanimité au sein du parti maoïste, de plus en plus divisé face aux concessions faites par Bhattarai. "C'est une reddition", accuse ainsi C.P. Gajurel, membre du comité central, qui n'hésite pas à qualifier Bhattarai et Prachanda, le chef historique du mouvement, de "traîtres".
La signature d'un accord avec New Delhi visant à protéger les investissements indiens dans le pays et l'engagement des deux leaders à restituer les terrains qui avaient été confisqués par la guérilla et redistribués aux petits paysans pendant la guerre leur vaut aussi d'être traités de "laquais des forces féodales et impérialistes" par leurs anciens camarades de maquis. Les députés parviendront-ils à travailler avec de telles dissensions au sein du parti majoritaire? Espérons le, car la Cour Suprême a avertit que si la constitution n'était pas prête d'ici la prochaine échéance, en mai 2012, l'Assemblée Constituante serait automatiquement dissoute.
L´Express par Pierre Prakash publié le 30/11/2011