Estados Unidos avergonzado por un drone derribado en Irán.
Fuentes oficiales anónimas reconocen que el RQ-170 Sentinel que se estrelló la semana pasada, efectivamente era utilizado por la CIA para espiar sitios nucleares iraníes.
Nuevos elementos sobre el drone furtivo norteamericano que se estrelló al final de la semana pasada en el este de Irán avergüenzan a Washington. Contrariamente a lo que afirmaba aún el lunes el Pentágono, el RQ-170 Sentinel servía efectivamente a la CIA para espiar a Irán, en particular sus sitios nucleares, reconocieron el miércoles, bajo anonimato, fuentes oficiales norteamericanas. El RQ-170 Sentinel es un drone de reconocimiento de gran altitud cuya existencia, revelada en el 2009 por los medios especializados, ha sido reconocida recién en el 2010 por la Fuerza Aérea norteamericana.
Irán había declarado el domingo haber derribado un drone RQ-170, es decir, el mismo que fue utilizado durante la operación comando contra Osama Ben Laden en mayo. Estados Unidos había supuesto que podía tratarse de un drone norteamericano y habían perdido su rastro pero negaron que el aparato haya sido derribado por Irán. Sobre todo, afirmaron que el aparato se había estrellado a causa de una falla y que se había perdido mientras realizaba una misión sobrevolando el oeste afgano.
Algunos expertos señalan en el New York Times que el muy sofisticado RQ-170, que tiene su estructura recubierta con un baño que permite reducir su firma radar, no tenía ninguna razón para ser utilizado por encima de Afganistán, donde el Talibán no está equipado con radares.
La vigilancia de Irán, que comenzó hace unos años, se habría intensificado desde que Israel volvió a poner sobre el tapete la cuestión de la necesidad de un ataque militar para frenar la construcción de un arma nuclear iraní.
Sin mecanismo de autodestrucción.
Lo que es seguro, es que a los norteamericanos no les gusta la idea de que Irán pueda apoderarse de los restos de un drone Sentinel que, contrariamente a la mayoría de las armas clasificadas, no está equipado con un mecanismo de autodestrucción. De hecho, contemplaron tres maneras de recobrarlos, informa el Wall Street Journal. La primera opción consistía en enviar comandos para recuperar los restos, la segunda, enviar un equipo para volarlos y la tercera bombardear los restos.
Finalmente, las autoridades decidieron no intervenir: primero porque un ataque habría podido ser considerado por Irán como un acto de guerra. Además, el drone se había estrellado en una región muy alejada, Estados Unidos esperaba que no fuera encontrado. En lo sucesivo, los norteamericanos tienen varios temas inquietantes. Para comenzar, admitir una misión de espionaje por encima de Irán podría ser considerada teóricamente por Teherán como un acto de guerra. Es por eso que la CIA aún se niega a hacer cualquier comentario, la ley norteamericana preve que las actividades de la agencia de inteligencia puedan ser negadas. No obstante, los expertos relativizan este riesgo explicando que los iraníes saben muy bien que Estados Unidos lo espía desde hace varios años. El drone sólo confirma lo que ya saben y no altera fundamentalmente la cuestión diplomática. De hecho, Teherán confirmó desde el 2005 que los norteamericanos habían enviado drones para espiar sus sitios nucleares y militares. Además, los medios iraníes declararon muchas veces haber derribado aparatos norteamericanos de espionaje.
En cambio, lo que preocupa principalmente a ciertos expertos norteamericanos es el riesgo de que Irán entregue o les venda los restos a sus aliados. Por cierto, «las tecnologías norteamericanas son sumamente avanzadas y no es seguro que los iraníes dispongan del conocimiento» necesario para perforar los secretos del drone, estima un responsable norteamericano. Pero China, Rusia e incluso Siria y el Hezbollah libanés, generan más peligro ya que poseen las condiciones de explotar los restos.
Fuente: Le Figaro por Laura Raim publicado el 08.12.2011
Les Etats-Unis embarrassés par un drone tombé en Iran.
Des sources officielles anonymes reconnaissent que le RQ-170 Sentinel qui s'est écrasé la semaine dernière a bien été utilisé par la CIA pour espionner des sites nucléaires iraniens.
De nouveaux éléments sur le drone furtif américain qui s'est écrasé en fin de semaine dernière dans l'est de l'Iran mettent Washington dans l'embarras. Contrairement à ce qu'affirmait encore lundi le Pentagone, le RQ-170 Sentinel servait bien à la CIA pour espionner l'Iran, en particulier ses sites nucléaires, ont reconnu mercredi, sous couvert d'anonymat, des sources officielles américaines. Le RQ-170 Sentinel est un drone de reconnaissance de haute altitude très récent dont l'existence, révélée en 2009 par des médias spécialisés, n'a été reconnue qu'en 2010 par l'US Air Force.
L'Iran avait déclaré dimanche avoir abattu un drone RQ-170, soit le même que celui qui avait été utilisé lors de l'opération commando contre Oussama Ben Laden en mai. Les Etats-Unis avaient admis qu'il pouvait s'agir d'un drone américain dont ils avaient perdu la trace mais ont nié que l'appareil avait été abattu par l'Iran. Surtout, ils ont affirmé que l'appareil s'était écrasé à cause d'un dysfonctionnement et qu'il s'était égaré alors qu'il était en mission au dessus de l'ouest-afghan.
Or des experts soulignent dans le New York Times que le très sophistiqué RQ-170, dont la voilure est recouverte d'un enduit permettant de réduire sa signature radar, n'avait aucune raison d'être utilisé au dessus de l'Afghanistan, où les Taliban ne sont pas équipés de radars.
La surveillance de l'Iran, qui a commencé il y a quelques années, se serait en revanche intensifiée depuis qu'Israël a remis sur le tapis la question de la nécessité d'une frappe militaire pour entraver la construction d'une arme nucléaire iranienne.
Pas de mécanisme d'auto-destruction.
Ce qui est certain, c'est que les Américains n'aiment pas l'idée que l'Iran puisse s'emparer des restes du Sentinel qui, contrairement à la plupart des armes classées, n'est pas équipé d'un mécanisme d'auto-destruction. De fait, ils ont envisagé trois manières de les recouvrer, rapporte le Wall Street Journal. La première option consistait à envoyer des commandos pour récupérer les débris, la deuxième à envoyer une équipe pour les faire sauter et la troisième à bombarder l'épave.
Finalement, les autorités ont décidé de ne pas intervenir: d'abord une frappe aurait pu être considérée par l'Iran comme un acte de guerre. De plus, le drone s'étant écrasé dans une région très reculée, les Etats-Unis espéraient qu'il ne serait pas repéré.
Désormais, les Américains ont plusieurs sujets d'inquiétude. Pour commencer, l'admission d'une mission d'espionnage au-dessus de l'Iran pourrait théoriquement être considérée par Téhéran comme un acte de guerre. C'est pourquoi la CIA se refuse encore à tout commentaire, la loi américaine prévoyant que les activités de l'agence de renseignement puissent être niées. Toutefois, les experts relativisent ce risque en expliquant que les Iraniens savent très bien que les Etats-Unis les espionnent depuis plusieurs années. Le drone ne fait donc que confirmer ce qu'ils savent déjà et n'altère pas fondamentalement la donne diplomatique. De fait, Téhéran a confirmé dès 2005 que les Américains avaient envoyé des drones pour espionner ses sites nucléaires et militaires. Depuis, les médias iraniens ont déclaré plusieurs fois avoir abattu des appareils d'espionnage américains.
En revanche, ce qui préoccupe d'avantage certains experts américains c'est le risque que l'Iran donne ou vende les débris à ses alliés. Certes, «les technologies américaines sont remarquablement avancées et il n'est pas sûr que les Iraniens disposent de l'expertise» nécessaire pour percer les secrets du drone, estime un responsable américain. Mais la Chine, la Russie ou encore la Syrie et le Hezbollah libanais risquent d'être plus à même d'exploiter les débris.
Le Figaro par Laura Raim publié le 08/12/2011