viernes, 8 de julio de 2011

Una nueva crisis humanitaria se cierne sobre el cuerno de África.

ONU: "Una tragedia humana inimaginable" en Somalia.

La muerte por ahogo de casi 200 inmigrantes el martes, huyendo del Cuerno de África a través del mar Rojo, pone en evidencia la dramática situación de la región, que hace frente a su peor sequía desde hace 60 años.

Hambrientos, desesperados, decidieron como última posibilidad, la travesía del mar Rojo hacia Arabia Saudita. Pero a causa de un incendio, el barco que los transportaba desde Sudán se hundió en el mar y 197 inmigrantes que venían de países vecinos, perecieron ahogados el martes a la altura del Cuerno de África. Al mismo tiempo, otra tentativa de hacer pasar 247 inmigrantes ilegales hacia la península arábiga ha sido desbaratada por las autoridades. Los candidatos a la travesía, principalmente somalíes, de Eritrea y de Chad, huyen de una región presa de una doble plaga: la violencia y la sequía.
En el centro de esta crisis: Somalia. Según el Alto Comisariado de la ONU para los refugiados (HCR), más de 750.000 somalíes están actualmente refugiados en países vecinos al suyo (Kenya, Yemen, Etiopía). Desde comienzos del 2011, son 135.000 los que han seguido el mismo camino, un éxodo que incluso se ha acelerado en junio, cuando unas 54.000 personas huyeron del país. La causa de esta súbita ola de emigración es una inminente hambruna, que se añade al caos en el cual Somalia está sumergida desde hace veinte años. Estos dos factores acumulados están creando en la región una «tragedia humana inimaginable», alertó el martes el HCR.

Los donantes se cansaron.

En total, más de diez millones de personas han sido afectadas por la sequía en el Cuerno de África, indica la Oficina de coordinación de asuntos humanitarios de la ONU (OCHA). No vimos tal sequía desde hace 60 años», explica Elisabeth Byrs, portavoz de la agencia. Una catástrofe climática provocada por dos años seguidos de débiles lluvias, que afectaron las cosechas. Según un mecanismo bien conocido, los precios de los cereales entonces estallaron, haciendo crítico el acceso al alimento de la población local (los precios aumentaron en un 270 %). Los pastores se ven particularmente afectados con la incapacidad de alimentar su ganado, que muere, privándoles de su único recurso.
En varias regiones de Kenya, de Etiopía, de Somalia y de Djibouti, «estamos en el punto de urgencia que precede a la hambruna», insiste Elisabeth Byrs. Las niñas, como siempre en este tipo de crisis, son las primeras víctimas. «Un niño de cada tres en Somalia está con desnutrición», explica la OCHA, que señala un índice de mortalidad creciente entre los más jóvenes.
Triste ironía de la historia, los donantes se acostumbraron a las crisis crónicas que golpean al Cuerno de África. Ellos apartaron su vista del problema, el dinero no llega más y las organizaciones humanitarias penan para ayudar a los refugiados. «El cansancio de los donantes» se hace sentir particularmente este año, afirma Michael Klaus, portavoz de UNICEF para África austral y oriental. La consecuencia: para Somalia, solamente la mitad de los 529 millones de dólares requeridos para frenar la crisis alimentaria ha sido conseguidos. Apenas mejor en Kenya, donde el 55 % de los pedidos a los donantes han sido cubiertos. Si no se hace nada para reunir las sumas necesarias, previene Marco Bowden, coordinador humanitario para Somalia de la ONU, «corremos peligro de ver niveles de decesos nunca alcanzados desde hace una década».

Fuente: Le Figaro por Thomás Vampouille 07.07.2011




ONU: «Tragédie humaine inimaginable» en Somalie.

La mort par noyade de presque 200 migrants fuyant la Corne de l'Afrique mardi en mer Rouge met en lumière la situation dramatique de la région, qui fait face à sa pire sécheresse depuis 60 ans.

Affamés, en désespoir de cause, ils ont saisi comme leur dernière chance la traversée de la mer Rouge vers l'Arabie saoudite. Mais suite à un incendie, le bateau qui les transportait depuis le Soudan s'est abîmé en mer et 197 migrants venant des pays voisins ont péri noyés mardi au large de la Corne de l'Afrique. Dans le même temps, une autre tentative de faire passer 247 migrants illégaux vers la péninsule arabique a été déjouée par les autorités. Les candidats à la traversée, principalement des Somaliens, des Érythréens et des Tchadiens, fuient tous une région en proie à un double fléau : violences et sécheresse.
Au cœur de cette crise: la Somalie. Selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), plus de 750.000 Somaliens sont actuellement réfugiés dans les pays voisins du leur (Kenya, Yémen, Éthiopie). Depuis le début de l'année 2011, ils sont 135.000 à avoir suivi le même chemin, un exode qui s'est encore accéléré en juin, quand quelque 54.000 personnes ont fui le pays. Cause de cette soudaine vague d'émigration, une famine imminente, qui s'ajoute au chaos dans lequel la Somalie est plongée depuis vingt ans. Ces deux facteurs cumulés sont en train de créer dans la région une «tragédie humaine inimaginable», a alerté mardi le HCR.

Les donateurs se sont lassés.

En tout, plus de dix millions de personnes sont frappées par la sécheresse dans la Corne de l'Afrique, indique le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). «On n'a pas vu de telle sécheresse depuis 60 ans», explique Elisabeth Byrs, porte-parole de l'agence. Une catastrophe climatique provoquée par deux années successives de faibles pluies, qui ont affecté les récoltes. Selon un mécanisme bien connu, les prix des céréales ont alors flambé, rendant critique l'accès à la nourriture pour la population locale (les prix ont augmenté de 270%). Les bergers se voient notamment dans l'incapacité de nourrir leur bétail, qui meurt, les privant de leur seule ressource.
Dans plusieurs régions du Kenya, d'Éthiopie, de Somalie et de Djibouti, «nous en sommes au stade d'urgence qui précède celui de la famine», insiste Elisabeth Byrs. Les enfants, comme toujours dans ce genre de crise, sont les premières victimes. «Un enfant sur trois en Somalie est en sous-nutrition», explique l'Ocha, qui signale un taux de mortalité élevé parmi les plus jeunes.
Triste ironie de l'histoire, les donateurs se sont habitués aux crises chroniques qui frappent la Corne de l'Afrique. Ils se sont donc détournés du problème, l'argent n'arrive plus et les organisations humanitaires peinent à venir en aide aux réfugiés. «La lassitude des donateurs» se fait particulièrement ressentir cette année, affirme Michael Klaus, porte-parole de l'Unicef pour l'Afrique australe et orientale. Conséquence: pour la Somalie, la moitié seulement des 529 millions de dollars requis pour enrayer la crise alimentaire a été récoltée. À peine mieux au Kenya, où 55% des appels aux dons ont été couverts. Si rien n'est fait pour réunir les sommes nécessaires, prévient Mark Bowden, coordinateur humanitaire pour la Somalie auprès de l'Onu, «nous risquons de voir des niveaux de décès jamais atteints depuis une décennie».

Le Figaro par Thomas Vampouille 07/07/2011