Tailandia: el ejército aplica la ley marcial.
El ejército tailandés decretó el martes 20 de mayo la
aplicación de la ley marcial en el reino, marcado por meses de crisis política
y de manifestaciones antigubernamentales que han provocado 28 muertos y cientos
de heridos.
Poderes excepcionales
La instauración de la ley marcial pretende “restaurar la paz
y el orden público”, según el general Prayuth Chan-Ocha, jefe de las fuerzas
armadas, que habló por televisión a la madrugada.
En su declaración, el general se apoyó en el "Martial
Law Act" promulgada en 1914 en el país, que le da al ejército el poder de
intervenir en caso de "insurrección" para “preservar el orden público”.
La agencia Bloomberg informa en detalle las declaraciones de
Prayuth Chan-Ocha, que le pidió a la policía, la marina, el ministerio del
Interior y a todas las fuerzas de seguridad del país de colaborar.
Los locales de las cadenas de televisión intervenidos
Luego de este anuncio, los militares tomaron el control de
las principales cadenas de televisión del país, según Reuters y CNN. Soldados y
vehículos fueron vistos en el interior de sus oficinas en Bangkok, mientras ciertos
anuncios que apelaban a la calma a los tailandeses aparecían en las pantallas
de varias emisiones.
Manifestantes cercados
La corresponsal de la cadena australiana ABC también informa
que el ejército tomó el control de los “puntos claves” de la capital
tailandesa. Según varios periodistas presentes en el lugar, y que se expresan en
las redes sociales, la situación en la ciudad es tranquila.
Miembros de las “camisas rojas”, estos manifestantes
progubernamentales que aún apoyan a la primer ministro tailandesa destituida el
07 de mayo, reunidos en las afueras de Bangkok, no obstante afirman estar impedidos
de actuar por los militares.
“Estamos rodeados por militares por todas partes”, explica
el martes su líder Jatuporn Prompan, que llamaba a manifestarse. Paradorn
Pattanatabut, un consejero del gobierno interino encargado de la seguridad gubernamental,
confirma que los militares intentan “negociar con los camisas rojas para que
dispersen la manifestación”.
El gobierno interino “aún existe”
Luego del anuncio televisado de los militares, el gabinete
de transición aseguró permanecer en funciones, aunque no haya sido prevenido
por el ejército de la decisión de instaurar la ley marcial, según un consejero
gubernamental.
Primera acción de amplitud del ejército desde el inicio de
la crisis
Tal escenario era considerado hasta hoy poco probable por
los observadores locales.
Los militares, desde el inicio de las protestas, habían rechazado
dejarse arrastrar a una intervención, incluso cuando los manifestantes ocuparon
los ministerios y edificios públicos.
Luego de la muerte de tres manifestantes en un ataque con
granada en pleno Bangkok, el 15 de mayo, el ejército sin embargo había
amenazado con actuar. Después, la presión de la oposición al gobierno interino
no se aplacó.
Mientras que los “camisas rojas” manifiestan su apoyo a la
ex primer ministro, los “camisas amarillas”, que acampan frente a la sede del
gobierno en Bangkok, reclaman, el nombramiento de un primer ministro
"neutral", suscitando inquietudes en cuanto a sus aspiraciones
democráticas.
Fuente: Le Monde con AFP y Reuters 20.05.2014
Thaïlande: l'armée applique la loi martiale.
L'armée thaïlandaise a décrété mardi 20 mai l'application de
la loi martiale dans le royaume, marqué par des mois de crise politique et des
manifestations anti-gouvernementales qui ont fait 28 morts et des centaines de
blessés.
Des pouvoirs exceptionnels
L'instauration de la loi martiale vise «à restaurer la paix
et l'ordre public», selon le général Prayuth Chan-Ocha, chef des armées, qui
s'est exprimé à la télévision au petit matin.
Dans sa déclaration, le général s'est appuyé sur le «Martial
Law Act» promulgué en 1914 dans le pays, qui donne à l'armée le pouvoir
d'intervenir en cas d'«insurrection» pour «préserver l'ordre public».
L'agence Bloomberg rapporte en détail les propos de Prayuth
Chan-Ocha, qui a demandé à la police, la marine, le ministère de l'intérieur et
toutes les forces de sécurité du pays de collaborer.
Les locaux des chaînes de télévision investis
Après cette annonce, les militaires ont pris le contrôle des
principales chaînes de télévision du pays, selon Reuters et CNN. Des soldats et
des véhicules ont été vus à l'interieur de leurs bureaux à Bangkok, tandis que
certains bandeaux appelant les Thaïlandais au calme apparaissaient à l'antenne
de plusieurs émissions.
Des manifestants encerclés
La correspondante de la chaîne australienne ABC rapporte
également que l'armée a pris le contrôle des «points clés» de la capitale
thaïlandaise. Selon plusieurs journalistes présents sur place, et qui
s'expriment sur les réseaux sociaux, la situation dans la ville est calme.
Des membres des «chemises rouges», ces manifestants
pro-gouvernementaux qui soutiennent toujours la première ministre thaïlandaise
destituée le 7 mai, rassemblés dans une banlieue de Bangkok, affirment
toutefois être empêchés d'agir par des militaires.
«Nous sommes encerclés par des militaires de toutes parts»,
explique mardi leur leader Jatuporn Prompan, qui appelait à manifester.
Paradorn Pattanatabut, un conseiller du gouvernement intérimaire en charge de
la sécurité auprès du gouvernement, confirme que les militaires tentent de
«négocier avec les Chemises rouges pour qu'ils dispersent la manifestation».
Le
gouvernement intérimaire «existe toujours»
Après l'annonce télévisée des militaires, le cabinet de
transition a assuré rester en fonction, même s'il n'a pas été prévenu par
l'armée de la décision d'instaurer la loi martiale, selon un conseiller
gouvernemental.
Première action d'ampleur de l'armée depuis le début de la
crise
Un tel scénario était jusqu'ici jugé peu probable par les
observateurs locaux.
Les militaires avaient, depuis le début de la contestation,
refusé de se laisser entraîner dans une intervention, même quand les
manifestants ont occupé les ministères et les bâtiments publics.
Après la mort de trois manifestants dans une attaque à la
grenade en plein Bangkok, le 15 mai, l'armée avait toutefois menacé d'agir.
Depuis, la pression de l'opposition au gouvernement intérimaire n'est pas
retombée.
Alors que les «chemises rouges» manifestent leur soutien à
l'ancienne première ministre, les «chemises jaunes», qui campent devant le
siège du gouvernement à Bangkok, réclament, la nomination d'un premier ministre
«neutre», suscitant des inquiétudes quant à leurs aspirations démocratiques.
Le Monde
avec AFP et Reuters 20.05.2014