Ola de vandalismo en Israel antes de la visita del Papa.
Estos actos anticristianos y antimusulmanes son atribuidos a
activistas religiosos de extrema derecha, en nombre del “precio a pagar”.
Neumáticos reventados, graffitis blasfematorios o racistas,
obispo amenazado de muerte: la
Iglesia católica de Tierra Santa levantó el tono este fin de
semana después de la reciente serie de actos anticristianos, pero también
antimusulmanes, perpetrados en Jerusalén así como en el norte de Israel. Estas
degradaciones, imputadas a extremistas judíos, “envenenan la atmósfera de
coexistencia y de cooperación, muy especialmente a dos semanas de la visita del
papa Francisco”, deploró Mgr Fouad Twal. “El gobierno debe inquietarse porque
esto perjudica la imagen de Israel en el exterior”, además estimó el patriarca
latino de Jerusalén, que denuncia la pasividad del Estado hebreo y la impunidad
de la que gozan, según él, los promotores de los disturbios.
Estos actos de vandalismo, en nítido recrudecimiento desde
principios de año, se inscriben en la tradición del “precio a pagar” exigido
desde 2008 por los colonos radicales y otros activistas religiosos de extrema
derecha. Atacándo así a los bienes de las poblaciones palestinas de Cisjordania
y árabes de Israel, pretenden obtener una reparación de los límites impuestos
por el ejército a su emprendimiento de colonización. Un fenómeno que el Departamento
de Estado norteamericano, símbolo notable, viene por primera vez de mencionar
en su informe anual sobre el terrorismo.
Según el balance realizado por la policía israelí, más de
una veintena de actos anticristianos o islamofóbicos fueron perpetrados desde
principios de año. La iglesia de Tagbha, edificada en el lugar donde Jesús
habría multiplicado los panes, fue profanada a fines de abril. Poco antes,
vándalos habían intentado incendiar una mezquita de Umm al-Fahm. En Nazareth,
el obispo Giacinto-Boulos Marcuzzo recibió una carta amenazándolo de muerte
mientras que en Jerusalén, el graffiti “Muerte a los árabes, a los cristianos y
a todos los que odian a Israel”, fue escrito sobre un edificio propiedad del
Vaticano.
Creyéndole a la prensa israelí, la policía y el Shin Beth
temen que ciertos grupos de derecha extrema saquen provecho de la visita del
Santo padre para intentar un golpe de efecto con la esperanza de atraer la
atención sobre ellos. El viernes, a la custodia franciscana de Tierra Santa por
otra parte le pidieron discretamente que retire una bandera que representa al
papa Francisco, que había sido desplegada en la entrada de la Ciudad vieja. Oficialmente,
un problema de orden reglamentario sería el origen de este pedido, que no ha
sido seguido. “En realidad, nos dieron a entender que nuestra bandera corría
peligro de ser percibida como una provocación por ciertos extremistas judíos”,
confió una fuente cercana al patriarcado.
Individuos "aislados"
La llegada del Papa, el próximo 25 y 26 de mayo, pone los
pelos de punta particularmente a los rabinos y a alumnos de un seminario
talmúdico instalado sobre el monte Sion, a dos pasos del supuesto lugar de la
tumba del rey David. Éstos temen que el gobierno israelí use la ocasión para
modificar el statu quo que rige el uso de este lugar y autorice a los
cristianos a celebrar la misa en el Cenáculo, situado en el primer piso del
mismo edificio. “Tal decisión atentaría contra el carácter sagrado de nuestro
santuario”, se inquieta el rabino Avraham Goldstein, responsable de esta
yeshiva.
“Todos estos extremistas se contentan por ahora con hacer
graffitis pero no hay que equivocarse en eso, advierte Gadi Gvaryahu, presidente
de la ONG Tag
Meir. Ellos se inscriben en la misma tradición ideológica y espiritual que el
autor de la matanza de Hebrón (1994) o el asesino de Yitzhak Rabin (1995). Es
por eso que el gobierno debe poner fin a su impunidad”.
El novelista Amoz Oz, por su parte, provocó sensación
calificando a estos activistas de "neonazis". “Hablamos de “precio a
pagar” o de “jóvenes de las colinas”, pero debemos mirar al monstruo de frente
y llamarlo por su verdadero nombre”, recientemente justificó, mientras que
diversos responsables políticos reclamaron la inscripción de estos grupos en la
lista de organizaciones terroristas.
“El terrorismo, son asesinatos o intentos de asesinatos, no graffitis”,
les replicó el ministro Uri Ariel, cercano a los colonos. También, el portavoz
de la policía se ocupó de relativizar la amplitud del fenómeno. “Nuestras
investigaciones demuestran por ahora que estos incidentes han sido cometidos
por individuos aislados y generalmente sin premeditación, asegura Mickey
Rosenfeld. Reforzamos en consecuencia nuestras patrullas en las zonas
problemáticas y desplegaremos naturalmente todos los medios necesarios para
garantizar la seguridad del papa Francisco”.
Fuente: Le Figaro por Cyrille Louis publicado el 12/05/2014
Vague de vandalisme en Israël avant la visite du Pape.
Ces actes
antichrétiens et antimusulmans sont attribués à des activistes religieux
d'extrême droite, au nom du «prix à payer».
Pneus
crevés, graffitis blasphématoires ou racistes, évêque menacé de mort: l'Église
catholique de Terre sainte a haussé le ton ce week-end après la récente série
d'actes antichrétiens, mais aussi antimusulmans, perpétrés à Jérusalem ainsi
que dans le nord d'Israël. Ces dégradations, imputées à des extrémistes juifs,
«empoisonnent l'atmosphère de coexistence et de coopération, tout spécialement
à deux semaines de la visite du pape François», a déploré Mgr Fouad Twal. «Le
gouvernement doit s'inquiéter parce que cela nuit à l'image d'Israël à
l'étranger», a en outre estimé le patriarche latin de Jérusalem, qui dénonce la
passivité de l'État hébreu et l'impunité dont bénéficient, selon lui, les
fauteurs de troubles.
Ces actes de vandalisme, en nette recrudescence depuis le
début de l'année, s'inscrivent dans la tradition du «prix à payer» exigé depuis
2008 par les colons radicaux et autres activistes religieux d'extrême droite.
En s'attaquant ainsi aux biens des populations palestiniennes de Cisjordanie et
arabes d'Israël, ils prétendent se faire réparation des limites imposées par
l'armée à leur entreprise de colonisation. Un phénomène que le département
d'État américain, symbole marquant, vient pour la première fois d'évoquer dans
son rapport annuel sur le terrorisme.
Selon le décompte opéré par la police israélienne, plus
d'une vingtaine d'actes antichrétiens ou islamophobes ont été perpétrés depuis
le début de l'année. L'église de Tagbha, édifiée à l'endroit où Jésus aurait
multiplié les pains, a été profanée fin avril. Peu auparavant, des vandales
avaient tenté de mettre le feu à une mosquée d'Umm al-Fahm. À Nazareth,
l'évêque Giacinto-Boulos Marcuzzo a reçu une missive le menaçant de mort tandis
qu'à Jérusalem, le graffiti «Mort aux Arabes, aux chrétiens et à tous ceux qui
haïssent Israël», a été inscrit sur un édifice propriété du Vatican.
À en croire la presse israélienne, la police et le Shin Beth
redoutent que certains groupes d'extrême droite ne profitent de la visite du
Saint-Père pour tenter un coup d'éclat dans l'espoir d'attirer l'attention sur
eux. Vendredi, la custodie franciscaine de Terre sainte a d'ailleurs été
discrètement priée de retirer une banderole représentant le pape François,
alors qu'elle avait été déployée à l'entrée de la vieille ville.
Officiellement, un problème d'ordre réglementaire serait à l'origine de cette
demande, qui n'a pas été suivie d'effet. «En réalité, on nous a fait comprendre
que notre banderole risquait d'être perçue comme une provocation par certains
extrémistes juifs», confie une source proche du patriarcat.
Des individus «isolés»
La venue du Pape, les 25 et 26 mai prochain, électrise tout
particulièrement les rabbins et élèves d'un séminaire talmudique installé sur
le mont Sion, à deux pas du lieu supposé de la tombe du roi David. Ceux-ci
redoutent que le gouvernement israélien ne saisisse l'occasion pour modifier le
statu quo qui régit l'usage de ce lieu et autoriser les chrétiens à célébrer la
messe dans le Cénacle, situé au premier étage du même édifice. «Une telle
décision porterait atteinte au caractère sacré de notre sanctuaire», s'inquiète
le rabbin Avraham Goldstein, responsable de cette yeshiva.
«Tous ces extrémistes se contentent pour l'heure de faire
des graffitis mais il ne faut pas s'y tromper, met en garde Gadi Gvaryahu,
président de l'ONG Tag Meir. Ils s'inscrivent dans la même tradition
idéologique et spirituelle que l'auteur de la tuerie d'Hébron (1994) ou
l'assassin de Yitzhak Rabin (1995). C'est pourquoi le gouvernement doit mettre fin à leur impunité».
Le
romancier Amoz Oz, pour sa part, a fait sensation en qualifiant ces activistes
de «néonazis». «On parle de “prix à payer” ou de “jeunes des collines”, mais
nous devons regarder le monstre en face et l'appeler par son vrai nom», a-t-il
récemment justifié, tandis que divers responsables politiques ont réclamé
l'inscription de ces groupes sur la liste des organisations terroristes.
«Le terrorisme, ce sont des meurtres ou des tentatives de
meurtres, pas des graffitis», leur a répliqué le ministre Uri Ariel, proche des
colons. De même, le porte-parole de la police s'est appliqué à relativiser
l'ampleur du phénomène. «Nos
investigations démontrent pour l'heure que ces incidents ont été commis par des
individus isolés et le plus souvent sans préméditation, assure Mickey
Rosenfeld. Nous avons renforcé en conséquence nos patrouilles dans les zones
problématiques et déploierons naturellement tous les moyens nécessaires pour
garantir la sécurité du pape François»
Le Figaro par Cyrille Louis publié le 12/05/2014