sábado, 15 de diciembre de 2012

Inquinas de más de medio siglo entre Trípoli, Cirenaica y Fezzan minan el debate de la nueva Constitución de Libia.


Libia: el fantasma de la partición.

La preparación de la nueva Constitución libia promete debates animados en el seno del Congreso nacional general (CNG) libio. Han aparecido divergencias sobre las modalidades de constitución de la comisión de sesenta miembros, encargada de la redacción del proyecto.
Hace unos meses, el Consejo nacional de transición había enmendado el artículo 30 de la declaración constitucional que promulgaba en agosto de 2011, estipulando la elección de los miembros de la comisión, en lugar de su nombramiento. Lo que tenía como efecto calmar un poco los espíritus en el este de Libia, refractaria al poder central. El proyecto recuerda a ciertas consideraciones de la Constitución de 1951, que preveía una organización federal del país, con tres provincias, Tripolitania, Cirenaica y Fezzan.
Las recientes disputas en el seno del CNG hicieron salir a la luz la oposición entre los adversarios y los partidarios de una solución federal. Los primeros estiman que la constitución de una comisión de sesenta miembros repartidos entre las tres regiones del país llevaría a la situación que imperaba antes de la independencia. Ellos piden no reavivar los disensos entre las regiones. Mientras que los partidarios del federalismo, principalmente en el este del país, reclaman la constitución de una comisión que aseguraría una representación igualitaria de las tres regiones.
Incluso si las dificultades actuales son superadas, se puede temer que las divergencias reaparecerán respecto a los derechos a conceder a las minorías bereberófonas, particularmente los Tuaregs, así como diversas etnias del sur, como los Tubus. La reivindicación lingüística de los Amazighs (bereberes) constituye uno de los puntos más espinosos, ya que suscita oposiciones de la mayoría de las tribus árabes, en particular en el sur.
Los diputados de Fezzan, por su parte, han decidido boicotear las sesiones del CNG, para protestar contra la inacción del gobierno frente a los problemas del sur. El Estado parece por otra parte completamente ausente de vastas zonas saharianas, transformadas en un santuario para diversas milicias y traficantes de cualquier tipo, principalmente de armas y drogas, y una zona de paso para la inmigración clandestina. Además el incremento de la presencia de elementos armados de las tribus Tuaregs y Tubus, procedentes de Níger y Chad, que se benefician de la delincuencia del Estado libio. Así, la anarquía reina en particular en la ciudad de Sebha, capital de Fezzan, lo que incitó a sus representantes en el CNG a blandir la amenaza de una secesión.

Fuente: TTU Stratégie et politique 13 de diciembre de 2012



Libye: le spectre de la partition.

La préparation de la nouvelle Constitution libyenne promet des débats animés au sein du Congrès national général (CNG) libyen. Des divergences sont apparues sur les modalités de constitution de la commission de soixante membres, chargée de rédiger le projet.
Il y a quelques mois, le Conseil national de transition avait amendé l’article 30 de la déclaration constitutionnelle promulguée en août 2011, stipulant l’élection des membres de la commission, au lieu de leur désignation. Ce qui avait eu pour effet de calmer un peu les esprits dans l’est de la Libye, réfractaire au pouvoir central. Le projet rappelle à certains égards la Constitution de 1951, qui prévoyait une organisation fédérale du pays, avec trois provinces, la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan.
Les récentes querelles au sein du CNG ont mis en lumière l’opposition entre les adversaires et les partisans d’une solution fédérale. Les premiers estiment que la constitution d’une commission de soixante membres répartis entre les trois régions du pays ramènerait ce dernier à l’état qui prévalait avant l’indépendance. Ils appellent à ne pas raviver les dissensions entre régions. Alors que les partisans du fédéralisme — dans l’est du pays notamment — réclament la constitution d’une commission qui assurerait une représentation paritaire des trois régions.
Même si les difficultés actuelles sont dépassées, on peut craindre que les divergences réapparaîtront au sujet des droits à accorder aux minorités berbérophones, notamment les Touaregs, ainsi qu’à diverses ethnies du sud, comme les Toubous. La revendication linguistique des Amazighs (berbères) constituant l’un des points les plus épineux, puisqu’elle suscite des oppositions de la plupart des tribus arabes, en particulier dans le sud.
Des députés du Fezzan ont, pour leur part, décidé de boycotter les sessions du CNG, pour protester contre l’inaction du gouvernement face aux problèmes du sud. L’Etat semble d’ailleurs complètement absent de vastes zones sahariennes, devenues un sanctuaire de diverses milices et de trafiquants en tous genres, notamment les armes et la drogue, et une zone de passage pour l’immigration clandestine. Avec la présence accrue d’éléments armés de tribus touarègues et toubous, en provenance du Niger et du Tchad, qui profitent de la déliquescence de l’Etat libyen. Ainsi, l’anarchie règne en particulier dans la ville de Sebha, capitale du Fezzan, ce qui a poussé ses représentants au CNG à brandir la menace d’une sécession.

TTU Stratégie et politique 13 décembre 2012