lunes, 17 de diciembre de 2012
El presente de Irak está aún muy lejos de la gobernabilidad esperada luego de la retirada norteamericana.
Un año después de la retirada norteamericana, Irak navega de crisis en crisis.
Desde la retirada de las tropas norteamericanas hace un año, Irak está inmerso en una crisis de múltiples facetas que no se acaba más: su primer ministro escapó de un voto de censura, un vicepresidente ha sido condenado a muerte y las tensiones entre árabes y kurdos se reavivan.
Esta grave crisis comenzó al día siguiente de la salida de los últimos soldados norteamericanos, el 18 de diciembre de 2011, que puso fin a una guerra de cerca de nueve años en el curso de la cual decenas de miles de iraquíes y más de 4.400 soldados norteamericanos perecieron.
Durante una visita reciente a Bagdad, el secretario general de las Naciones Unidas, Ban Ki-Moon, advirtió por otra parte a los dirigentes iraquíes contra el impacto negativo de sus divisiones sobre la seguridad y la gobernabilidad del país.
Desde que ellas no están más respaldadas por los norteamericanos, las fuerzas de seguridad iraquíes han quedado a cargo y deben administrar infraestructuras deficientes y atentados casi diarios.
En el plano político, el año comenzó con un grave conflicto entre el Primer ministro chiíta Nuri al-Maliki y sus aliados en el seno del gobierno, algunos hasta llegaron a acusarlo de ser un “dictador”.
La formación laica Iraqiya, los kurdos y el jefe religioso radical chiíta Moqtada al Sadr, quienes forman parte del gobierno se sumaron a principios de año a las filas de sus detractores. Pero finalmente no se organizó un voto de censura, por falta de apoyo del Parlamento.
La rivalidad política se desplazó súbitamente al terreno penal, cuando el vicepresidente sunita Tarek al-Hachémi fue acusado de haber fomentado asesinatos. Hachémi, miembro de Iraqiya, no ha dejado de refutar estas acusaciones desde su exilio turco, asegurando que ellas eran de carácter político. Él fue condenado a muerte por contumacia por la justicia de su país.
Las tensiones con Kurdistán.
Pero la amenaza más grande para la unidad de Irak hoy es el agrio conflicto que enfrenta a la región autónoma de Kurdistán (norte) con el gobierno central.
La disputa primero se refirió a la explotación de hidrocarburos de Kurdistán. Bagdad en efecto está furioso al ver a Erbil firmar contratos con compañías petroleras extranjeras sin tener su acuerdo.
El conflicto fue in crescendo hasta conocerse estas últimas semanas una continuación militar. Las dos administraciones reivindican una franja de territorio que comprende particularmente la ciudad de Kirkuk.
Los kurdos están furiosos desde que Bagdad instaló allí uno de sus cuarteles generales en septiembre. Tropas suplementarias de ambas administraciones han sido enviadas a la región sin que una confrontación real se produzca.
Para los iraquíes, los hechos violentos, sin alcanzar los niveles del conflicto de 2006-08, permanecen como la gran llaga abierta, a la cual ellos deben hacer frente.
“Temo que el incremento de la polarización política alimente la violencia confesional y aniquile las preciadas ganancias acumuladas en la lucha contra el terrorismo estos últimos años”, señaló Ban Ki-Moon durante un encuentro con dirigentes políticos iraquíes.
Sobre los primeros once meses del año, la violencia provocó menos muertos que en el mismo período del año pasado, según las cifras del gobierno iraquí. Pero “el estado de la seguridad no cambió fundamentalmente, a pesar de la retirada norteamericana. Y eso ya se nota”, señala Joost Hiltermann, subdirector del servicio Medio Oriente del International Crisis Group.
Fuente: W.G. Dunlop para AFP 16/12/2012
Un an après le retrait américain, l'Irak vogue de crise en crise.
Depuis le retrait des troupes américaines il y a un an, l'Irak est empêtré dans une crise aux multiples facettes qui n'en finit plus: son Premier ministre a échappé à un vote de défiance, un vice-président a été condamné à mort et les tensions entre Arabes et Kurdes sont vives.
Cette grave crise a débuté au lendemain du départ des derniers soldats américains, le 18 décembre 2011, qui a mis fin à une guerre de près de neuf ans au cours de laquelle des dizaines de milliers d'Irakiens et plus de 4.400 soldats américains ont péri.
Lors d'une récente visite à Bagdad, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a d'ailleurs mis en garde les dirigeants irakiens contre l'impact négatif de leurs divisions sur la sécurité et la gouvernance du pays.
Depuis qu'elles ne sont plus épaulées par les Américains, les forces de sécurité irakiennes sont seules aux commandes et doivent gérer des infrastructures déficientes et des attentats quasi-quotidiens.
Au plan politique, l'année s'est ouverte sur un grave conflit entre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki et ses alliés au sein du gouvernement, certains allant jusqu'à l'accuser d'être un "dictateur".
La formation laïque Iraqiya, les Kurdes et le chef religieux radical chiite Moqtada Sadr, dont la formation fait partie du gouvernement ont rejoint en début d'année les rangs de ses détracteurs. Mais un vote de défiance n'a finalement pas été organisé, faute de soutien au Parlement.
La rivalité politique s'est aussi subitement déplacée sur le terrain pénal, lorsque le vice-président sunnite Tarek al-Hachémi a été accusé d'avoir fomenté des assassinats. M. Hachémi, membre d'Iraqiya, n'a eu de cesse de réfuter ces accusations depuis son exil turc, assurant qu'elles étaient à caractère politique. Il a depuis été condamné à mort par contumace par la justice de son pays.
Tensions avec le Kurdistan
Mais la plus grosse menace à l'unité de l'Irak est aujourd'hui l'âpre conflit qui oppose la région autonome du Kurdistan (nord) au gouvernement central.
La dispute a d'abord porté sur l'exploitation des hydrocarbures du Kurdistan. Bagdad est en effet furieux de voir Erbil signer des contrats avec des compagnies pétrolières étrangères en se passant de son accord.
Le conflit est allé crescendo jusqu'à connaître ces dernières semaines une suite militaire. Les deux entités revendiquent toutes deux une bande de territoire qui comprend notamment la ville de Kirkouk.
Les Kurdes enragent depuis que Bagdad y a installé l'un de ses quartiers généraux en septembre. Des troupes supplémentaires des deux camps ont été envoyées dans la région sans qu'une réelle confrontation n'ait toutefois lieu.
Pour les Irakiens, les violences, sans atteindre les niveaux du conflit de 2006-08, restent la plaie majeure à laquelle ils doivent faire face.
"Je crains que la polarisation politique accrue alimente les violences confessionnelles et annihile les gains précieux engrangés dans la lutte contre le terrorisme ces dernières années", a souligné Ban Ki-moon lors d'une rencontre avec des dirigeants politiques irakiens.
Sur les onze premiers mois de l'année, les violences ont fait moins de morts que sur la même période l'an passé, selon des chiffres du gouvernement irakien. Mais "l'état de la sécurité n'a pas fondamentalement changé, en dépit du retrait américain. Et c'est déjà remarquable", souligne Joost Hiltermann, sous-directeur du service Moyen-Orient de l'International Crisis Group.
W.G. Dunlop par AFP 16/12/2012