En Mosul, tiradores de
elite persiguen día y noche a los jihadistas
A cientos de metros de la
gran mezquita Al-Nouri en Mosul-Oeste, Salah al-Zouheiri se concentra, el ojo
pegado a la mira de su arma: él forma parte de los tiradores de elite de la policía
federal iraquí cuyo objetivo es “eliminar” al máximo de jihadistas.
“Los combatientes de Daech
están al alcance de fuego, los perseguimos tanto de día como de noche”, afirma
a la AFP Salah al-Zouheiri. Tomó posición en un inmueble de cuatro pisos que, junto
a sus compañeros de armas, se apropiaron con el avance de las fuerzas
gubernamentales en la segunda ciudad del país.
En una habitación oscura,
el tirador inmoviliza su fusil calibre .50 sobre unas bolsas de arena. Un plano
de Mosul dibujado con lápiz rojo está pegado sobre el muro de enfrente.
Los tiradores emboscados,
cuenta, permanecen en su lugar más de 12 horas por día, durante dos semanas
seguidas. No pueden dejar su posición “salvo para ir al baño por ejemplo”. “Las
comidas nos llegan en horarios fijos, tres veces por día” precisa.
“Abatimos entre tres y
cinco jihadistas por día”, comenta orgullosamente.
En la misma habitación,
Mourtada al-Lami está acostado sobre su vientre, con el arma apuntada en
dirección a Al-Nouri. Esta mezquita tiene un valor muy simbólico para el grupo
Estado Islámico (EI) ya que su jefe Abu Bakr al-Baghdadi hizo allí en julio de
2014 su única aparición pública después de la proclamación de un “califato” por
la organización ultra-radical sobre los territorios conquistados en Irak y la
vecina Siria.
“Escudos humanos”
Para localizar
precisamente sus blancos, los tiradores de elite son respaldados por soldados
posicionados en una habitación vecina, que se relevan constantemente para
vigilar con la ayuda de prismáticos los movimientos de los jihadistas.
También están apoyados por
una unidad especial encargada de vigilar en una pantalla los datos térmicos
transmitidos gracias a fotografías de la aviación iraquí.
“Somos nosotros los que
tomamos la decisión de disparar. También tenemos nuestros propios visores
térmicos, pero nos aseguramos de los datos con nuestros colegas para evitar
cualquier error”, sostiene Zouheiri.
“Hace algunos días,
nuestros tiradores eliminaron a un emir del EI sobre la ribera oeste (de Mosul),
provocando una enorme confusión en la ciudad vieja”, asegura uno de los
responsables del grupo, prefiriendo mantener el anonimato.
“Por temor a los ataques
aéreos, ellos (los jihadistas) no se muestran armados durante los funerales” y
han utilizado civiles como escudos humanos, precisa él.
Los civiles representan un
verdadero desafío para las fuerzas iraquíes que, después de haber recuperado el
este de Mosul en enero, realizaron importantes avances en Mosul-Oeste incluso
si la progresión en la ciudad vieja, una red complicada de callejuelas
estrechas densamente pobladas, resulta ardua y lenta.
La ONU estima en 500.000
el número de civiles aún presentes en las zonas controladas por el EI en Mosul.
“Decenas de tiradores
fueron desplegados en los techos de los inmuebles de la ciudad vieja con el fin
de cubrir el avance de las tropas”, había afirmado en marzo el comandante de la
policía federal, el general Raëd Chaker Jawdat.
Pero el EI tiene también
sus tiradores emboscados que persiguen a los soldados iraquíes. “Hace algunos
días, un jihadista me tomó como blanco pero la bala pegó en el muro detrás de mi.
Identifiqué la fuente del disparo y rápidamente lo abatí”, cuenta Zouheiri.
Fuente: La Presse por Ali
Choukeir publicado el 19 de abril de 2017
À Mossoul, des tireurs
d'élite traquent nuit et jour les djihadistes
À quelques centaines de
mètres de la grande mosquée Al-Nouri à Mossoul-Ouest, Salah al-Zouheiri, se
concentre, l'oeil collé au viseur de son arme: il fait partie des tireurs
d'élite de la police fédérale irakienne dont l'objectif est d'«éliminer» le
plus de djihadistes.
«Les combattants de Daech
sont à portée de feu, nous les traquons nuit et jour», affirme à l'AFP Salah
al-Zouheiri. Il a pris position dans un immeuble à quatre étages dont ses
compagnons d'armes et lui se sont emparés avec l'avancée des forces
gouvernementales dans la deuxième ville du pays.
Dans une chambre sombre,
le tr immobilise son fusil de calibre 50 mm sur des sacs de sable. Un plan de
Mossoul dessiné au crayon rouge est accroché sur le mur d'en face.
Les tireurs embusqués,
raconte-t-il, restent à leur place plus de 12 heures par jour, pendant deux
semaines d'affilée. Ils ne peuvent quitter leur position «que pour aller aux
toilettes par exemple». «Les repas nous parviennent à des horaires fixes, trois
fois par jour», précise-t-il.
«Nous abattons entre trois
et cinq djihadistes par jour», annonce-t-il fièrement.
Dans la même chambre,
Mourtada al-Lami est allongé sur le ventre, arme pointée en direction
d'Al-Nouri. Cette mosquée a une valeur très symbolique pour le groupe État
islamique (EI) puisque son chef Abou Bakr al-Baghdadi y a fait en juillet 2014
sa seule apparition publique après la proclamation par l'organisation
ultraradicale d'un «califat» sur les territoires conquis en Irak et en Syrie
voisine.
«Boucliers humains»
Pour localiser précisément
leurs cibles, les tireurs d'élite sont épaulés par des soldats positionnés dans
une chambre voisine, qui se relaient en continu pour guetter à l'aide de
jumelles les mouvements des djihadistes.
Ils sont également
soutenus par une unité spéciale chargée de surveiller sur un écran les données
thermiques transmises grâce à des photographies de l'aviation irakienne.
«C'est nous qui prenons la
décision de tirer. Nous avons aussi nos propres jumelles thermiques, mais nous
nous assurons des données avec nos collègues pour éviter toute erreur»,
soutient Zouheiri.
«Il y a quelques jours,
nos tireurs ont tué un émir de l'EI sur la rive ouest (de Mossoul), provoquant
une énorme confusion dans la vieille ville», assure l'un des responsables du
groupe, préférant garder l'anonymat.
«Par craintes des frappes
aériennes, ils (les djihadistes) n'étaient pas armés pendant ses funérailles»
et ont utilisé des civils comme boucliers humains, précise-t-il.
Les civils représentent un
vrai défi pour les forces irakiennes qui, après s'être emparées de l'est de
Mossoul en janvier, ont réalisé d'importantes avancées dans Mossoul-Ouest même
si la progression dans la vieille ville, un entrelacs de ruelles étroites
densément peuplées, s'avère ardue et lente.
L'ONU estime à 500 000 le
nombre de civils toujours présents dans les zones contrôlées par l'EI à
Mossoul.
«Des dizaines de tireurs
ont été déployés sur les toits des immeubles dans la vieille ville en vue de
couvrir l'avancée des troupes», avait affirmé en mars le commandant de la
police fédérale, le général Raëd Chaker Jawdat.
Mais l'EI a aussi ses
tireurs embusqués qui traquent les soldats irakiens. «Il y a quelques jours, un
djihadiste m'a pris pour cible mais la balle a touché le mur derrière moi. J'ai
identifié la source du tir et je l'ai rapidement abattu», raconte Zouheiri.
La Presse par Ali Choukeir
publié le 19 avril 2017