martes, 20 de enero de 2015

Un golpe de Estado se cierne sobre Yemen, ante el avance de las milicias chiitas del grupo Ansar Allah sobre la capital, Sanaa


En Yemen, nueva demostración de fuerza de las milicias chiitas

En Yemen, la demostración de fuerza de los milicianos huthis de Ansar Allah se vuelca cada día más hacia el golpe de Estado. Menos de veinticuatro horas después de su entrada en vigor en Sanaa, la capital, el frágil alto el fuego voló en pedazos, el martes 20 de enero, entre las fuerzas gubernamentales y esta milicia zaidita, una rama del chiismo.
Al día siguiente de los violentos enfrentamientos alrededor del palacio presidencial, los milicianos huthis asediarían desde la tarde la residencia del jefe de Estado y habrían tomado el control total del palacio presidencial.
Según varios testigos contactados en el lugar, los hombres de Ansar Allah, en gran número y fuertemente armados, estarían cortando todos los accesos que llevan al palacio en el barrio de Sabayn, al sur de la ciudad. El convoy del ministro de Defensa también habría sido tiroteado.

Los milicianos chiítas opuestos al proyecto de constitución

El lunes a la tarde, mientras los combates ya habían provocado varios muertos y heridos, un comité mixto compuesto de militares y milicianos debía velar por el correcto respeto del alto el fuego. El día martes se anunciaba entonces esencial. Por la mañana, el presidente de Yemen, Abd Rabbo Mansour Hadi, había presidido una reunión de urgencia con sus consejeros y el comité supremo de seguridad. Había pedido particularmente a los protagonistas de la crisis “resolver todos sus desacuerdos”.
Varios interlocutores afirmaban el lunes a la tarde que los huthis habían condicionado un apaciguamiento de la situación y la liberación del director de gabinete de Hadi, que secuestraron el 17 de enero, a una revisión del proyecto de Constitución y a la realización de elecciones anticipadas.
Los huthis se oponen profundamente al proyecto de Constitución que recortaría a Yemen en seis provincias y no en dos. Originarios de la región de Saada, al norte del país, en la frontera con Arabia Saudita, querrían poder no sólo disponer de un acceso directo el mar, sino también confirmar su control sobre toda la parte septentrional de Yemen.

El presidente bajo máxima protección

Desde su elección, en febrero de 2012, Mansour Hadi ocupa muy raramente el palacio presidencial. El jefe de Estado prefiere trabajar y residir en su casa particular, una gran mansión situada sobre la ruta 60, al oeste de la capital. Está colocada bajo máxima protección, y las paredes perimetrales fueron elevadas estos últimos meses; el presidente habría escapado en el pasado de varias tentativas de asesinato.
Mientras que controlan la capital desde el último 21 de septiembre, etapa importante de sus múltiples ganancias territoriales, los milicianos de Ansar Allah acumulan demostraciones de fuerza para dar forma, suavemente, a un golpe de Estado sin mencionarlo. A pesar de lo confuso de la situación en Sanaa, discusiones entre consejeros del presidente Hadi y Ansar Allah estarían aún en curso.

El Consejo de Seguridad de la ONU se reúne

Frente a la urgencia de la situación, el Consejo de Seguridad de la Organización de las Naciones Unidas (ONU) se reunió a puertas cerradas el martes a la tarde. El secretario general de la ONU, Ban Ki-Moon, pidió una detención inmediata de los combates, diciendo estar “gravemente preocupado por el deterioro de la situación”.
“Hoy, estamos en una encrucijada”, había declarado esta misma mañana el presidente Hadi a los miembros del comité supremo de seguridad reunidos de urgencia. La transición política, implementada desde 2012, podría en efecto haber resultado.

Fuente: Le Monde con AFP por François-Xavier Trégan 20.01.2015



Au Yémen, nouveau coup de force des milices chiites

Au Yémen, la démonstration de force des miliciens houthistes d'Ansar Allah vire chaque jour un peu plus au coup d'Etat. Moins de vingt-quatre heures après son entrée en vigueur dans Sanaa, la capitale, le fragile cessez-le-feu a volé en éclat, mardi 20 janvier, entre les forces gouvernementales et cette milice zaïdite, une branche du chiisme.
Au lendemain de violents affrontements autour du palais présidentiel, les miliciens houthistes assiégeraient depuis le milieu de l'après-midi la résidence du chef de l'Etat et auraient pris le contrôle total du palais présidentiel.
Selon plusieurs témoins contactés sur place, les hommes d'Ansar Allah, en nombre et lourdement armés, couperaient tous les accès menant au palais, dans le quartier de la Sabayn, dans le sud de la ville. Le convoi du ministre de la défense aurait également essuyé des tirs.

Les miliciens chiites opposés au projet de constitution

Lundi soir, alors que les combats avaient fait plusieurs morts et blessés, un comité mixte composé de militaires et de miliciens devait veiller au bon respect du cessez-le-feu. La journée de mardi s'annonçait donc essentielle. Dans la matinée, le président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, avait présidé une réunion d'urgence avec ses conseillers et le comité suprême de sécurité. Il avait notamment appelé les protagonistes de la crise à «résoudre tous leurs différends».
Plusieurs interlocuteurs affirmaient lundi soir que les houthistes avaient conditionné un apaisement de la situation et la libération du directeur de cabinet de M. Hadi, qu'ils ont enlevé le 17 janvier, à une révision du projet de Constitution et à la tenue d'élections anticipées.
Les houthistes sont profondément opposés au projet de Constitution qui découperait le Yémen en six provinces et non en deux. Originaires de la région de Saada, dans le nord du pays, à la frontière avec l'Arabie saoudite, ils voudraient non seulement pouvoir disposer d'un accès direct à la mer, mais aussi conforter leur contrôle sur toute la partie septentrionale du Yémen.

Le président sous haute protection

Depuis son élection, en février 2012, M. Hadi n'occupe que très rarement le palais présidentiel. Le chef de l'Etat préfère travailler et résider dans sa maison personnelle, une large bâtisse située sur la route 60, dans l'ouest de la capitale. Elle est placée sous très haute protection, et ses murs d'enceinte avaient été rehaussés ces derniers mois; le président aurait échappé par le passé à plusieurs tentatives d'assassinat.
Alors qu'ils contrôlent la capitale depuis le 21 septembre dernier, étape importante de leurs multiples gains territoriaux, les miliciens d'Ansar Allah accumulent les démonstrations de force pour façonner, doucement, un coup d'Etat qui ne dirait pas son nom. Malgré la confusion de la situation dans Sanaa, des discussions entre des conseillers du président Hadi et d'Ansar Allah seraient toujours en cours.

Le Conseil de Sécurité de l'ONU se réunit

Face à l'urgence de la situation, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) s'est réuni à huis clos mardi après-midi. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à un arrêt immédiat des combats, se disant «gravement préoccupé par la détérioration de la situation».
«Aujourd'hui, nous sommes à la croisée de chemins», avait déclaré ce matin même le président Hadi aux membres du comité suprême de sécurité réunis en urgence. La transition politique, à l'œuvre depuis 2012, pourrait en effet bien avoir vécu.

Le Monde avec AFP par François-Xavier Trégan 20.01.2015