En Yemen, nueva
demostración de fuerza de las milicias chiitas
En Yemen, la demostración
de fuerza de los milicianos huthis de Ansar Allah se vuelca cada día más hacia
el golpe de Estado. Menos de veinticuatro horas después de su entrada en vigor
en Sanaa, la capital, el frágil alto el fuego voló en pedazos, el martes 20 de
enero, entre las fuerzas gubernamentales y esta milicia zaidita, una rama del
chiismo.
Al día siguiente de los
violentos enfrentamientos alrededor del palacio presidencial, los milicianos
huthis asediarían desde la tarde la residencia del jefe de Estado y habrían
tomado el control total del palacio presidencial.
Según varios testigos contactados
en el lugar, los hombres de Ansar Allah, en gran número y fuertemente armados, estarían
cortando todos los accesos que llevan al palacio en el barrio de Sabayn, al sur
de la ciudad. El convoy del ministro de Defensa también habría sido tiroteado.
Los milicianos chiítas
opuestos al proyecto de constitución
El lunes a la tarde,
mientras los combates ya habían provocado varios muertos y heridos, un comité
mixto compuesto de militares y milicianos debía velar por el correcto respeto
del alto el fuego. El día martes se anunciaba entonces esencial. Por la mañana,
el presidente de Yemen, Abd Rabbo Mansour Hadi, había presidido una reunión de
urgencia con sus consejeros y el comité supremo de seguridad. Había pedido particularmente
a los protagonistas de la crisis “resolver todos sus desacuerdos”.
Varios interlocutores
afirmaban el lunes a la tarde que los huthis habían condicionado un
apaciguamiento de la situación y la liberación del director de gabinete de Hadi,
que secuestraron el 17 de enero, a una revisión del proyecto de Constitución y
a la realización de elecciones anticipadas.
Los huthis se oponen
profundamente al proyecto de Constitución que recortaría a Yemen en seis
provincias y no en dos. Originarios de la región de Saada, al norte del país,
en la frontera con Arabia Saudita, querrían poder no sólo disponer de un acceso
directo el mar, sino también confirmar su control sobre toda la parte
septentrional de Yemen.
El presidente bajo máxima
protección
Desde su elección, en
febrero de 2012, Mansour Hadi ocupa muy raramente el palacio presidencial. El
jefe de Estado prefiere trabajar y residir en su casa particular, una gran
mansión situada sobre la ruta 60, al oeste de la capital. Está colocada bajo máxima
protección, y las paredes perimetrales fueron elevadas estos últimos meses; el
presidente habría escapado en el pasado de varias tentativas de asesinato.
Mientras que controlan la
capital desde el último 21 de septiembre, etapa importante de sus múltiples ganancias
territoriales, los milicianos de Ansar Allah acumulan demostraciones de fuerza
para dar forma, suavemente, a un golpe de Estado sin mencionarlo. A pesar de lo
confuso de la situación en Sanaa, discusiones entre consejeros del presidente
Hadi y Ansar Allah estarían aún en curso.
El Consejo de Seguridad de
la ONU se reúne
Frente a la urgencia de la
situación, el Consejo de Seguridad de la Organización de las Naciones Unidas
(ONU) se reunió a puertas cerradas el martes a la tarde. El secretario general
de la ONU, Ban Ki-Moon, pidió una detención inmediata de los combates, diciendo
estar “gravemente preocupado por el deterioro de la situación”.
“Hoy, estamos en una
encrucijada”, había declarado esta misma mañana el presidente Hadi a los
miembros del comité supremo de seguridad reunidos de urgencia. La transición
política, implementada desde 2012, podría en efecto haber resultado.
Fuente: Le Monde con AFP
por François-Xavier Trégan 20.01.2015
Au Yémen, nouveau coup de
force des milices chiites
Au Yémen, la démonstration
de force des miliciens houthistes d'Ansar Allah vire chaque jour un peu plus au
coup d'Etat. Moins de vingt-quatre heures après son entrée en vigueur dans
Sanaa, la capitale, le fragile cessez-le-feu a volé en éclat, mardi 20 janvier,
entre les forces gouvernementales et cette milice zaïdite, une branche du
chiisme.
Au lendemain de violents
affrontements autour du palais présidentiel, les miliciens houthistes
assiégeraient depuis le milieu de l'après-midi la résidence du chef de l'Etat
et auraient pris le contrôle total du palais présidentiel.
Selon plusieurs témoins
contactés sur place, les hommes d'Ansar Allah, en nombre et lourdement armés,
couperaient tous les accès menant au palais, dans le quartier de la Sabayn,
dans le sud de la ville. Le convoi du ministre de la défense aurait également
essuyé des tirs.
Les miliciens chiites
opposés au projet de constitution
Lundi soir, alors que les
combats avaient fait plusieurs morts et blessés, un comité mixte composé de
militaires et de miliciens devait veiller au bon respect du cessez-le-feu. La
journée de mardi s'annonçait donc essentielle. Dans la matinée, le président du
Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, avait présidé une réunion d'urgence avec ses
conseillers et le comité suprême de sécurité. Il avait notamment appelé les
protagonistes de la crise à «résoudre tous leurs différends».
Plusieurs interlocuteurs
affirmaient lundi soir que les houthistes avaient conditionné un apaisement de
la situation et la libération du directeur de cabinet de M. Hadi, qu'ils ont
enlevé le 17 janvier, à une révision du projet de Constitution et à la tenue
d'élections anticipées.
Les houthistes sont
profondément opposés au projet de Constitution qui découperait le Yémen en six
provinces et non en deux. Originaires de la région de Saada, dans le nord du pays,
à la frontière avec l'Arabie saoudite, ils voudraient non seulement pouvoir
disposer d'un accès direct à la mer, mais aussi conforter leur contrôle sur
toute la partie septentrionale du Yémen.
Le président sous haute
protection
Depuis son élection, en
février 2012, M. Hadi n'occupe que très rarement le palais présidentiel. Le
chef de l'Etat préfère travailler et résider dans sa maison personnelle, une
large bâtisse située sur la route 60, dans l'ouest de la capitale. Elle est
placée sous très haute protection, et ses murs d'enceinte avaient été rehaussés
ces derniers mois; le président aurait échappé par le passé à plusieurs
tentatives d'assassinat.
Alors qu'ils contrôlent la
capitale depuis le 21 septembre dernier, étape importante de leurs multiples gains
territoriaux, les miliciens d'Ansar Allah accumulent les démonstrations de
force pour façonner, doucement, un coup d'Etat qui ne dirait pas son nom.
Malgré la confusion de la situation dans Sanaa, des discussions entre des
conseillers du président Hadi et d'Ansar Allah seraient toujours en cours.
Le Conseil de Sécurité de
l'ONU se réunit
Face à l'urgence de la
situation, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU)
s'est réuni à huis clos mardi après-midi. Le secrétaire général de l'ONU, Ban
Ki-moon, a appelé à un arrêt immédiat des combats, se disant «gravement
préoccupé par la détérioration de la situation».
«Aujourd'hui, nous sommes
à la croisée de chemins», avait déclaré ce matin même le président Hadi aux
membres du comité suprême de sécurité réunis en urgence. La transition
politique, à l'œuvre depuis 2012, pourrait en effet bien avoir vécu.
Le Monde avec AFP par
François-Xavier Trégan 20.01.2015