domingo, 15 de diciembre de 2013

La ingobernabilidad en Siria, Afganistán y varios países africanos permite que la red Al-Qaeda se expanda, a pesar de ser atacada constantemente.


Al-Qaeda más fuerte y peligrosa que nunca, según los expertos.

Los gritos de victoria lanzados durante la muerte de Osama ben Laden eran prematuros y Al-Qaeda, favorecida particularmente de la guerra en Siria, es hoy más fuerte y peligrosa que nunca, estiman expertos y funcionarios en Estados Unidos.

Aunque los dirigentes históricos que sobrevivieron a la campaña de eliminación dirigida realizada por Washington con misiles lanzados por drones continúan siendo acosados sin descanso en la zona pakistaní-afgana, el movimiento se reforzó, e hizo émulos en Medio Oriente y África y continúa amenazando a Europa y América, aseguran. 
Para el general del cuerpo de Marines retirado James Mattis, que mandó de 2010 al 2013 el Comando Central del US Army, encargado principalmente de Medio Oriente y el Sudeste Asiático, “las felicitaciones que se habían intercambiado hace dos años luego del anuncio de la muerte de Al-Qaeda eran prematuros y hoy son desacreditadas”.
Participando de un coloquio organizado por el grupo de reflexión Jamestown, añadió: “Al-Qaeda es resiliente, se adapta. Sus dirigentes han sido golpeados muy duramente pero el movimiento está siempre en expansión. Se beneficia de un número creciente de santuarios”.
En 2011, con la euforia de la eliminación de ben Laden por un comando de los Navy Seals en Pakistán, una de las cuestiones que habían sido tratadas durante el mismo seminario era: cuando y cómo gritar victoria contra Al-Qaeda. Hoy, funcionarios y especialistas rivalizan en pesimismo. 
Interrogada a principios de diciembre la senadora Diane Feinstein, presidente de la comisión de Inteligencia del Senado, había declarado: “El terrorismo está en crecimiento en el mundo. Las estadísticas lo demuestran, el número de víctimas aumenta. Hay más grupos, más radicales, más jihadistas determinados a matar para alcanzar sus objetivos”.
Para el experto Bruce Hoffman, de la universidad de Georgetown, “el oxígeno que alimenta a Al-Qaeda es su acceso a santuarios y  a las zonas donde puede operar. Y desgraciadamente en el curso de los últimos dos años fue capaz de instalarse en numerosos espacios no gobernados, a lo largo de fronteras disputadas o en países difíciles de controlar”.

“Expansión fenomenal”

La guerra civil en curso en Siria es una ganga para el movimiento jihadista internacional, nunca se habían beneficiado tanto desde la insurrección antisoviética en Afganistán, estimaron los participantes del coloquio. 
“Los grupos afiliados Al-Qaeda crearon en Siria una alianza que dispone de al menos 45.000 combatientes, es decir, el doble del número de combatientes talibán en Afganistán” afirmó el australiano David Kilcullen, especialista en movimientos insurgentes, que aconsejó particularmente al comando norteamericano en Irak. “Al-Qaeda se refuerza en todos los frentes. Su dirección ha sido debilitada pero no eliminada”. 
La presencia en las filas de los islamistas radicales en Siria de cientos de voluntarios venidos de Europa u otros países occidentales, a donde algunos van a regresar aguerridos, es un asunto de gran inquietud. 
“Con el entrenamiento que ellos adquieren en Siria hay una gran posibilidad de que en el curso de los próximos dos años se hallen en estado de cumplir la última voluntad de Osama ben Laden, que era llevar a cabo un ataque simular al de Bombay en Europa” agrega Bruce Hoffman. 
Otro factor de fortalecimiento del movimiento jihadista es el giro reciente que tomaron los acontecimientos en los países de la primavera árabe. 
“Las tesis de Al-Qaeda habían sido recusadas por la primavera árabe” explica Bruce Riedel, antiguo miembro influyente de la CIA, hoy miembro del Brookings Institution”. “El cambio no había sido aportado por el terror sino por Twitter. Pero hoy todo cambió. Las tesis de Al-Qaeda han sido revalidadas en 2013, particularmente en Egipto. La contrarrevolución ganó, el ejército derrocó al gobierno elegido (...) Los que quieren asociar el movimiento jihadista a los acontecimientos en El Cairo y Damasco validan lo que siempre han dicho: sólo la jihad es la solución para los problemas del cambio en el mundo árabe hoy”. 
“La expansión de Al-Qaeda a la cual asistimos en el mundo árabe es verdaderamente fenomenal, superior a la que vimos en el curso de la primera década de su existencia” concluyó.

Fuente: L´Express y AFP  publicado le 14/12/2013



Al-Qaïda plus forte et dangereuse que jamais, selon les experts.

Les cris de victoire poussés à la mort d'Oussama ben Laden étaient prématurés et Al-Qaïda, à la faveur notamment de la guerre en Syrie, est aujourd'hui plus forte et dangereuse que jamais, estiment experts et officiels aux Etats-Unis.

Et si les dirigeants historiques qui ont survécu à la campagne d'élimination ciblée menée par Washington à coups de missiles tirés par des drones continuent à être traqués sans relâche dans la zone pakistano-afghane, le mouvement s'est renforcé, a fait des émules au Moyen-Orient et en Afrique et continue de menacer l'Europe et l'Amérique, assurent-ils. 
Pour le général des Marines à la retraite James Mattis, qui a commandé de 2010 à 2013 le Commandement Central de l'US Army, en charge notamment du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud-Est, "les félicitations qui avaient été échangées il y a deux ans à la suite de l'annonce de la mort d'Al-Qaïda étaient prématurées et sont aujourd'hui discréditées".
Intervenant lors d'un colloque organisé par le groupe de réflexion Jamestown, il a ajouté: "Al-Qaïda est résiliente, elle s'adapte. Ses dirigeants ont été frappés très dur mais le mouvement est toujours en expansion. Il profite d'un nombre croissant de sanctuaires".
En 2011, dans l'euphorie de l'élimination de ben Laden par un commando de Navy Seals au Pakistan, l'une des questions qui avaient été traitées lors du même séminaire était: quand et comment crier victoire contre Al-Qaïda. Aujourd'hui, officiels et spécialistes rivalisent de pessimisme. 
Interrogée début décembre la sénatrice Diane Feinstein, présidente de la commission du Renseignement au Sénat, avait déclaré: "Le terrorisme est en hausse dans le monde. Les statistiques le montrent, le nombre de victimes augmente. Il y a plus de groupes, plus radicaux, davantage de jihadistes déterminés à tuer pour atteindre leurs objectifs".
Pour l'expert Bruce Hoffman, de l'université de Georgetown, "l'oxygène qui alimente Al-Qaïda est son accès à des sanctuaires et des zones où elle peut opérer. Et malheureusement au cours des deux dernières années elle a été capable de s'installer dans de nombreux espaces non gouvernés, le long de frontières contestées ou dans des pays difficiles à contrôler". 

"Expansion phénoménale"

La guerre civile en cours en Syrie est pour le mouvement jihadiste international une aubaine comme il n'en avait pas bénéficié depuis l'insurrection anti-soviétique en Afghanistan, ont estimé les intervenants au colloque. 
"Les groupes affiliés à Al-Qaïda ont créé en Syrie un alliance disposant d'au moins 45.000 combattants, soit le double du nombre de combattants taliban en Afghanistan" a affirmé l'Australien David Kilcullen, spécialiste des mouvements insurrectionnels, qui a notamment conseillé le commandement américain en Irak. "Al-Qaïda se renforce sur tous les fronts. Sa direction a été affaiblie mais pas éliminée". 
La présence dans les rangs des islamistes radicaux en Syrie de centaines de volontaires venus d'Europe ou d'autres pays occidentaux, où certains vont retourner aguerris, est un sujet majeur d'inquiétude. 
"Avec l'entraînement qu'ils acquièrent en Syrie il y a une forte possibilité qu'au cours des deux prochaines années ils soient en mesure d'accomplir le dernier voeux d'Oussama ben Laden, qui était de monter une attaque du genre de celle de Mumbai en Europe" ajoute Bruce Hoffman. 
Un autre facteur de renforcement du mouvement jihadiste est le tour récent qu'ont pris les événements dans les pays du printemps arabe. 
"Les thèses d'Al-Qaïda avaient été mises en cause par le printemps arabe" explique Bruce Riedel, ancien membre influent de la CIA, aujourd'hui membre de la Brookings Institution. "Le changement n'avait pas été apporté par la terreur mais par Twitter. Mais aujourd'hui tout a changé. Les thèses d'Al-Qaïda ont été validées en 2013, notamment en Egypte. La contre-révolution l'a emporté, l'armée a renversé le gouvernement élu (...) Pour ceux qui veulent rejoindre le mouvement jihadiste les événements au Caire et à Damas valident ce qu'ils ont toujours dit: seul le jihad est la solution aux problèmes du changement dans le monde arabe aujourd'hui". 
"L'expansion d'Al-Qaïda à laquelle nous assistons dans le monde arabe est vraiment phénoménale, supérieure à ce que nous avons vu au cours de la première décennie de son existence" a-t-il conclu.

L´Express et AFP  publié le 14/12/2013