sábado, 14 de abril de 2012

El tráfico de drogas entre América del Sur y Europa es el desencadenante de un nuevo golpe de estado en Guinea Bissau.

Nuevo golpe de estado en Guinea-Bissau, el ejército se pone al mando.

Un nuevo golpe de Estado militar se cometió el viernes en Guinea-Bissau después de la detención del presidente interino, del primer ministro y del jefe de estado-mayor, en la capital, en lo sucesivo controlada por soldados, a dos semanas de las elecciones presidenciales del 29 de abril.
Un “comando militar” instalado en el estado-mayor se justificó ante estos nuevos problemas en la región, tres semanas después de un putch en Mali, denunciando un “acuerdo secreto” llevado a cabo entre el ejecutivo y Angola. En este país muy inestable, los rumores de golpe de estado se hacían cada vez más insistentes, ante la proximidad de una segunda vuelta electoral.
“El ejército confirma haber demorado al presidente interino Raimundo Pereira, al primer ministro Carlos Gomes junior y al jefe de estado-mayor, el general Antonio Indjai. Los tres se encuentran sanos y salvos bajo control del ejército”, dice un comunicado del viernes por la tarde, eliminando cualquier ambigüedad sobre lo que se tramaba desde la víspera.
El asalto - condenado por la ONU - ha sido lanzado el jueves por la tarde, principalmente sobre la residencia en Bissau de Carlos Gomes Junior, hombre fuerte del ejecutivo y favorito en las encuestas. Su casa ha sido atacada con cohetes, mientras que los militares tomaban el control de la radio nacional y cercaban la ciudad.
Carlos Gomes Junior fue “conducido hacia la base de San Vicente”, 45 km al norte de Bissau, como se pudo saber de fuentes militares y diplomáticas. El lugar de detención del presidente Pereira y del general Indjai no fue dado a conocer.
Varios dirigentes políticos también han sido detenidos y conducidos a la sede del estado-mayor, según la fuente militar.
El viernes, los soldados tomaron control de las calles de la ciudad, a pie o en vehículos. Fueron enviados frente a los ministerios y a la sede del Partido africano para la independencia de Guinea-Bissau y Cabo Verde (PAIGC, en el poder).
La radio pública, cortada desde la tarde del jueves, empezó de nuevo a emitir.
Ella difundía exclusivamente música y comunicados lacónicos que emanaban del “comando militar”.

"Acuerdo secreto" con Angola.

El “mando”' aseguró no tener “ninguna ambición por el poder” y propuso un “gobierno de unidad nacional” durante una reunión con los partidos políticos. Pero se atribuye de oficio los ministerios de Defensa y del Interior, y decretó un toque de queda desde las 21 hasta las 06 (hora local).
Los putchistas por primera vez han mostrado su cara en el curso de la reunión, donde el PAIGC estaba ausente: los principales jefes del ejército, excepto Antonio Indjai, estaban allí.
Los militares pretenden haber querido vencer las “maniobras” del gobierno destinadas a “eliminar las fuerzas armadas de Guinea Bissau por una fuerza extranjera”.
Denuncian un “acuerdo militar secreto” concluido, según ellos, entre el poder y Angola. En resumen: la misión militar angoleña (Missang) está presente desde el 2011 en el país y servía, según los militares de Guinea Bissau, para “proteger al gobierno en caso de crisis”.
El lunes en Bissau, el jefe de la diplomacia angoleña, Georges Chicoty, había anunciado la próxima retirada de la fuerza que contaba con al menos 200 elementos.
Ex potencia colonial, Portugal defendió la misión angoleña, “es un factor de seguridad y no un factor de inestabilidad”, y denunció “con vehemencia” el golpe.
La presidencia angoleña de la Comunidad de los países de lengua portuguesa (CPLP) incluso amenazó con persecuciones ante la Corte Penal Internacional.
Los países miembros del Consejo de Seguridad de la ONU exigieron “el restablecimiento inmediato de la orden constitucional y del gobierno legítimo” para permitir que se realicen las elecciones según lo previsto.
Como la ONU, la UA condenó el putch “inadmisible” y exigió la liberación inmediata de los dirigentes detenidos. Francia fustigó “el uso de la violencia” y Estados Unidos exhortó a Bissau a “restaurar el liderazgo legítimo de los civiles”.
Guinea-Bissau tiene una historia signada por putschs, por tentativas de golpes de Estado militares y de violencia política desde su independencia en 1974. Ella se transformó en estos últimos años en un centro de tráfico de cocaína entre América del Sur y Europa. La situación política está planchada desde hace varios días. El jueves, unas horas antes de los disturbios, la oposición llevada adelante por el ex presidente Kumba Yala, que era considerado oponente de Carlos Gomes junior el 29 de abril, había apelado al boicot de la elección presidencial y amenazado a quien hiciera campaña.

Fuente: L´Express con AFP publicado el 13.04.2012



Nouveau coup d'Etat en Guinée-Bissau, l'armée aux commandes.

Un nouveau coup d'Etat militaire était accompli vendredi en Guinée-Bissau après l'arrestation du président intérimaire, du Premier ministre et du chef d'état-major, dans la capitale désormais quadrillée par les soldats, à deux semaines de la présidentielle du 29 avril.
Un "commandement militaire" installé à l'état-major a justifié ces nouveaux troubles dans la région, trois semaines après un putsch au Mali, en dénonçant un "accord secret" conclu entre l'exécutif et l'Angola. Dans ce pays très instable, les rumeurs de coup d'Etat se faisaient insistantes depuis des jours, à l'approche du second tour.
"L'armée confirme avoir déposé le président intérimaire Raimundo Pereira, le Premier ministre Carlos Gomes Junior et le chef d'état-major, le général Antonio Indjai. Les trois sont sains et saufs et se trouvent sous contrôle de l'armée", dit un communiqué vendredi soir, levant toute ambiguïté sur ce qui se tramait depuis la veille.
L'assaut --condamné par l'ONU-- a été lancé jeudi soir, principalement sur la résidence à Bissau de Carlos Gomes Junior, homme fort de l'exécutif et favori du scrutin. Sa maison a été attaquée à la roquette, pendant que des militaires prenaient le contrôle de la radio nationale et bouclaient la ville.
Carlos Gomes Junior a été "conduit à la base de San Vicente", à 45 km au nord de Bissau, a-t-on appris de sources militaire et diplomatique. Le lieu de détention du président Pereira et du général Indjai n'était pas connu.
Plusieurs responsables politiques ont également été arrêtés et conduits au siège de l'état-major, selon une source militaire.
Vendredi, les soldats ont quadrillé la ville, à pied ou en pick-up. Certains étaient postés devant des ministères et le siège du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir).
La radio publique, coupée depuis jeudi soir, a recommencé à émettre.
Elle diffusait exclusivement de la musique et des communiqués laconiques émanant du "commandement militaire".

"Accord secret" avec l'Angola.

Le "commandement" a assuré n'avoir "aucune ambition pour le pouvoir" et a proposé un "gouvernement d'union nationale" lors d'une réunion avec les partis politiques. Mais il s'y attribue d'office les ministères de la Défense et de l'Intérieur, et a décrété un couvre-feu de 21H00 à 06H00 (locales et GMT).
Les putschistes ont pour la première fois montré leur visage au cours de la réunion, où le PAIGC était absent: les principaux chefs de l'armée, excepté Antonio Indjai, étaient là.
Les militaires prétendent avoir voulu contrer les "manoeuvres" du gouvernement destinées à "faire éliminer les forces armées bissau-guinéennes par une force étrangère".
Ils dénoncent un "accord militaire secret" conclu selon eux entre le pouvoir et l'Angola. En cause: la mission militaire angolaise (Missang) présente depuis 2011 dans le pays et qui servait, selon les militaires bissau-guinéens, à "protéger le gouvernement en cas de crise".
Lundi à Bissau, le chef de la diplomatie angolaise, Georges Chicoty, avait annoncé le prochain retrait de la force comptant au moins 200 éléments.
Ex-puissance coloniale, le Portugal a défendu la mission angolaise, "un facteur de sécurité et non un facteur d'instabilité", et dénoncé "avec véhémence" le coup.
La présidence angolaise de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) est allée jusqu'à brandir la menace de poursuites devant la Cour pénale internationale.
Les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exigé "le rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement légitime" pour permettre aux élections d'avoir lieu comme prévu.
Comme l'ONU, l'UA a condamné le putsch "inadmissible" et exigé la libération immédiate des personnalités détenues. La France a fustigé "l'usage de la violence" et les Etats-Unis ont exhorté Bissau à "restaurer le leadership légitime des civils".
La Guinée-Bissau a une histoire jalonnée de putschs, de tentatives de coups d'Etat militaires et de violences politiques depuis son indépendance en 1974. Elle est devenue ces dernières années une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe.
La situation politique était tendue depuis plusieurs jours. Jeudi, quelques heures avant les troubles, l'opposition menée par l'ex-président Kumba Yala, qui était censé affronter le 29 avril Carlos Gomes Junior, avait appelé au boycottage de la présidentielle et mis en garde quiconque ferait campagne.

L´Express avec AFP publié le 13/04/2012