Siria: la diplomacia occidental se impacienta.
Varias voces se elevan para reclamar una intervención militar en Siria contra el régimen de Bachar el-Assad. Al día siguiente del bombardeo a Hama, que provocó unos cuarenta muertos, la oposición siria, que lucha por la creación de corredores humanitarios y zonas de seguridad, reclamó una reunión de urgencia del Consejo de Seguridad de la ONU. El jefe del consejo militar del Ejército sirio libre (ASL) pidió nuevamente una intervención militar extranjera. Mientras que el alto el fuego instaurado hace dos semanas no es respetado por el régimen sirio, la diplomacia occidental se impacienta. Juzgado el plan del mediador Kofi Annan como "fuertemente comprometido", el ministro de Asuntos Exteriores francés mencionó la posibilidad, para «detener esta tragedia», de recurrir al capítulo VII de la carta de las Naciones Unidas, que autoriza el recurso del uso de la fuerza en caso de amenazas contra la paz. «Esto no puede durar indefinidamente», previno Alain Juppé. Hillary Clinton, secretaria de estado norteamericana, había señalado lo mismo una semana atrás. Incluso François Hollande aseguró que, si fuera elegido, Francia participaría en una intervención militar si es decidida por la ONU. Durante la Asamblea parlamentaria del Consejo de Europa el jueves, se condenó las violaciones de derechos humanos en Siria y se le pidió al Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas que «disponga urgentemente un embargo a la importación de armas y de material militar a Siria».
Veto ruso.
¿Se trata ante todo de gesticulaciones destinadas a enmascarar la impotencia de la comunidad internacional? Ni Londres, ni París, ni Washington tienen previsto realmente reproducir hoy en Siria el modelo libio, una intervención rápida, sin invasión del país y sin tropas terrestres, cuya eficacia ha sido muy alabada. «La Liga Árabe le había pedido a la OTAN proteger a la población civil de Bengazi. Rusia estaba de acuerdo. No estamos absolutamente en el mismo escenario en Siria», comenta un diplomático europeo. Aunque han fallado todas las presiones ejercidas contra Moscú, el Kremlin está parado sobre hielo. Como principal aliado de Damasco, Rusia ya bloqueó, junto con China, dos resoluciones de la ONU que condenaban la represión llevada adelante por Damasco. Rusia continúa proporcionando combustibles al régimen sirio y se opone a un embargo sobre armas. El jueves, el ministerio de Asuntos Exteriores ruso acusó a la oposición siria de recurrir a una «táctica del terrorismo» recordando los métodos de al-Qaeda. Las próximas iniciativas de la ONU serán logicamente bloqueadas por el veto ruso. Excepto librarse de la luz verde de la ONU, como hizo la comunidad internacional al principio de su intervención en Kosovo en 1999... ¿Las potencias del Consejo tienen ganas de eso? Verdaderamente no. Después del enpantanamiento en Irak y en Afganistán, Washington, París y Londres no tienen prisa en comprometerse en un conflicto de esta intensidad. «Este tipo de intervención es demasiado costosa y dura mucho tiempo. Es demasiado difícil terminarla. Si no funciona, nos hundimos», comenta el mismo diplomático europeo. Pero el enpantanamiento, es también lo que acecha a la misión de la ONU, sus 300 observadores y su alto el fuego por el momento es sólo virtual. De ahí surge la impaciencia cada vez más manifiesta de las diplomacias occidentales.
Fuente: Le Figaro por Isabelle Lasserre 26.04.2012
Syrie: la diplomatie occidentale s'impatiente.
Des voix s'élèvent pour réclamer une intervention militaire en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad. Au lendemain du bombardement de Hama, qui a fait une quarantaine de morts, l'opposition syrienne, qui milite pour la création de couloirs humanitaires et de zones de sécurité, a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Le chef du conseil militaire de l'Armée syrienne libre (ASL) a demandé une nouvelle fois une intervention militaire étrangère. Alors que le cessez-le-feu instauré il y a deux semaines n'est pas respecté par le régime syrien, la diplomatie occidentale s'impatiente. Jugeant le plan du médiateur Kofi Annan «fortement compromis», le ministre français des Affaires Étrangères a évoqué la possibilité, pour «arrêter cette tragédie», d'avoir recours au chapitre VII de la charte des Nations unies, qui autorise le recours à la force en cas de menaces contre la paix. «Ça ne peut pas durer indéfiniment», a prévenu Alain Juppé. Hillary Clinton, la secrétaire d'État américaine, avait fait de même une semaine plus tôt. Même François Hollande a assuré que, s'il était élu, la France participerait à une intervention militaire si elle était décidée par l'ONU. Quand à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, elle a condamné jeudi les violations des droits de l'homme en Syrie et demandé au Conseil de sécurité des Nations unies «de mettre en œuvre urgemment un embargo sur l'importation d'armes et de matériel militaire en Syrie».
Veto russe.
S'agit-il avant tout de gesticulations destinées à masquer l'impuissance de la communauté internationale? Ni Londres, ni Paris, ni Washington n'envisagent sérieusement aujourd'hui de reproduire en Syrie le modèle libyen - une intervention rapide, sans invasion du pays et sans troupes au sol, dont l'efficacité a été beaucoup vantée. «La Ligue arabe avait demandé à l'Otan de sauver les populations de Benghazi. La Russie était d'accord. Nous ne sommes absolument pas dans la même configuration en Syrie», commente un diplomate européen. Malgré toutes les pressions exercées contre Moscou, le Kremlin reste figé dans la glace. Principal allié de Damas, la Russie a déjà bloqué, avec la Chine, deux résolutions de l'ONU condamnant la répression menée par Damas. Elle continue à fournir du carburant au régime syrien et s'oppose à un embargo sur les armes. Jeudi, le ministère russe des Affaires étrangères a accusé l'opposition syrienne de recourir à une «tactique du terrorisme» rappelant les méthodes d'al-Qaida. Les prochaines initiatives onusiennes devraient donc logiquement être bloquées par le veto russe. Sauf à s'affranchir du feu vert de l'ONU, comme la communauté internationale le fit au début de son intervention au Kosovo en 1999… Les puissances du Conseil en ont-elles envie? Pas vraiment. Après l'enlisement en Irak et en Afghanistan, Washington, Paris et Londres ne sont pas pressés de se réengager dans un conflit de cette intensité. «Ce type d'intervention coûte trop cher et dure trop longtemps. Il est trop difficile d'en sortir. Ça ne marche pas, on s'enlise», commente le même diplomate européen. Mais l'enlisement, c'est aussi ce qui guette la mission de l'ONU, ses 300 observateurs et son cessez-le-feu qui n'est pour l'instant que virtuel. D'où l'impatience de plus en plus manifeste des diplomaties occidentales.
Le Figaro par Isabelle Lasserre 26/04/2012