En México, los paramilitares eliminan a los narcos.
Por primera vez desde el comienzo de la guerra contra la droga, un grupo armado pretende atacar a un cartel de traficantes.
Durante mucho tiempo, los paramilitares eran sólo un fantasma en México. Habían habido algunas sospechas cuando el alcalde del rico suburbio de San Pedro Garcia había creado su «comando de duros» en el seno de la policía local. Pero nada había ido tan lejos como el grupo de los Mata-Zetas que emergió en Veracruz, en el centro de México.
Los primeros paramilitares nacidos de la guerra del narcos, los Mata-Zetas, se exhibieron, sin reivindicarlo claramente, como los autores de una matanza cometida la semana pasada. Los cuerpos desnudos y torturados de 35 presuntos miembros del cartel de los Zetas habían sido abandonados en una hora pico frente a un centro comercial de Veracruz.
Reivindicación en YouTube.
En un video subido a YouTube, los paramilitares encapuchados anuncian «luchar en igualdad de condiciones para erradicar hasta la raíz el cartel de los Zetas». Se presentan como «guerreros anónimos, sin caras pero orgullosamente mexicanos» que se comprometen «a no tocar nunca al patrimonio de las personas o al de la nación».
No temiendo las paradojas, el grupo pide perdón para las matanzas cometidas: «Si nuestras acciones ofendieron a la sociedad, al pueblo mexicano y a los organismos federales, les presentamos nuestras excusas, en nombre de todo el grupo que conformamos».
Sobre la ruta de la droga.
La justicia mexicana abrió una investigación sobre los Mata-Zetas. El ministro del Interior, Francisco Blake Mora, anunció que cualquier agrupación que «pretenda erigirse en combatientes del crimen afrontarán la fuerza del Estado».
El Estado de Veracruz había evitado hasta entonces ahorrado la ola de violencia que mató a más de 40.000 personas en México. Pero desde hace unos meses el cartel de los Zetas tomó por asalto este Estado clave sobre la ruta del golfo de México, un gran eje para el tráfico de inmigrantes clandestinos y de droga hacia los Estados Unidos.
Predilección por las decapitaciones.
En sus orígenes, compuesto por antiguos miembros de las fuerzas especiales mexicanas, el cartel de los Zetas se hizo sinónimo de terror para la población. Además de una predilección por las decapitaciones, los Zetas tienen como particularidad ejercer un control total sobre la sociedad civil. Ellos no vacilan en ejecutar a periodistas y a internautas que los critican. También diversifican sus actividades multiplicando las extorsiones, los levantamientos y el trabajo forzoso.
Como la sociedad colombiana de los años 1980, la sociedad mexicana podría estar tentada de apoyar a los grupos paramilitares para poner fin a los Zetas. Pero así como lo recuerda el cronista del diario Excelsior, Jorge Fernandez Menendez, el grupo Mata-Zetas podría ser sólo una emanación de un grupo criminal competidor «que sacaría provecho del miedo y el rechazo que siente la sociedad» por los Zetas. Él intima a «no apostar a soluciones que sólo agravarían la situación».
Fuente: Le Figaro por Samuel Kenny 28.09.2011
Au Mexique, des paramilitaires éliminent les narcos.
Pour la première fois depuis le début de la guerre de la drogue, un groupe armé prétend cibler un cartel de trafiquants.
Pendant longtemps, les paramilitaires n'étaient qu'un fantasme au Mexique. Il y avait bien eu quelques soupçons lorsque le maire de la riche bourgade de San Pedro Garcia avait créé son «commando de durs» au sein de la police locale. Mais rien n'était allé aussi loin que le groupe des Mata-Zetas qui a émergé dans le Veracruz, au centre du Mexique.
Premiers paramilitaires issus de la guerre des narcos, les Mata-Zetas ou Tue-Zetas se sont affichés, sans le revendiquer clairement, comme les auteurs d'un massacre commis la semaine dernière. Les corps dénudés et torturés de 35 membres présumés du cartel des Zetas avaient été abandonnés à une heure de pointe devant un centre commercial du Veracruz.
Revendication sur YouTube.
Dans une vidéo postée sur YouTube, les paramilitaires cagoulés annoncent «lutter à armes égales pour éradiquer jusqu'à la racine le cartel des Zetas». Ils se présentent comme «des guerriers anonymes, sans visages mais fièrement mexicains» qui s'engagent «à ne jamais toucher au patrimoine des personnes ou à celui de la nation».
Ne craignant pas le paradoxe, le groupe demande pardon pour les massacres commis: «Si nos actions ont offensé la société, le peuple mexicain et les corporations fédérales, nous leur présentons nos excuses, au nom de tout le groupe que nous formons».
Sur la route de la drogue.
La justice mexicaine a ouvert une enquête sur les Mata-Zetas. Le ministre de l'Intérieur, Francisco Blake Mora, a annoncé que tout groupe qui «prétend s'ériger en combattant du crime affrontera la force de l'État».
L'État du Veracruz était jusqu'alors épargné par la vague de violence qui a tué plus de 40.000 personnes au Mexique. Mais depuis quelques mois le cartel des Zetas a pris d'assaut cet État clé sur la route du golfe du Mexique, un axe majeur pour le trafic d'immigrants clandestins et de la drogue vers les États-Unis.
Prédilection pour les décapitations.
À l'origine, composé d'anciens membres des forces spéciales mexicaines, le cartel des Zetas est devenu synonyme de terreur pour la population. Outre une prédilection pour les décapitations, les Zetas ont pour particularité d'exercer un contrôle total sur la société civile. Ils n'hésitent pas à exécuter des journalistes et des internautes qui les critiquent. Ils diversifient également leurs activités en multipliant les extorsions, les enlèvements et le travail forcé.
Comme la société colombienne des années 1980, la société mexicaine pourrait être tentée de soutenir les groupes paramilitaires pour mettre fin aux Zetas. Mais comme le rappelle le chroniqueur du quotidien Excelsior, Jorge Fernandez Menendez, le groupe Mata-Zetas pourrait n'être qu'une émanation d'un groupe criminel concurrent «qui profiterait de la peur et du rejet par la société» des Zetas. Il enjoint à «ne pas parier pour des solutions qui ne feraient qu'aggraver la situation».
Le Figaro par Samuel Kenny 28/09/2011