viernes, 4 de agosto de 2017

Las grandes empresas de la industria aeronáutica son cautas a la hora de hablar sobre el futuro avión de combate europeo


Reacciones prudentes al proyecto de jet franco-alemán

Airbus, Dassault y Safran dicen si con prudencia a una cooperación a largo plazo para un avión de combate franco-alemán.

¿Francia y Alemania realmente desarrollarán un avión de combate franco-alemán? Anunciado el 13 de julio pasado durante el Consejo de ministros franco-alemán, el desarrollo común de un “sistema de combate aéreo europeo” para reemplazar “a largo plazo” a las flotas actuales de aviones de combate de los dos países suscita reacciones muy prudentes entre los industriales.
Tanto en Dassault Aviation como en Airbus, se congratularon de esta declaración simbólica, invocando una larga ruta salpicada de escollos a evitar para lanzar dicho programa al horizonte 2030-2040. Airbus no quiere repetir los errores del programa europeo del avión de transporte militar A400M, sobre el cual se acumulan hasta la actualidad 7.000 millones de fondos extras. Dassault, por su parte, desearía que Alemania diera algunas garantías, ya que los Países Bajos, Italia, el Reino Unido, Dinamarca y Noruega se pasaron a pabellón norteamericano comprando los F-35 de Lockheed Martin. “Europa no practica el Buy European Act, sino el Buy American Act”, ironiza el presidente de Dassault, Eric Trappier. Mientras Alemania se interesa en el F-35 para reemplazar a sus cazas Tornado, Dassault estaría encantado de proveer datos sobre el Rafale.

Posible condena a muerte

A la larga, sin embargo, ningún país, ni Francia ni Alemania, tendría suficiente dinero para desarrollar en solitario un futuro sistema aéreo de combate. Si Berlin comprara a Lockheed Martin sus F-35, condenaría a muerte a la rama aeronáutica militar de Airbus. A largo plazo, Airbus y Dassault estarían entonces condenados a entenderse, si Paris y Berlin quieren conservar en suelo europeo capacidades aeronáuticas de punta. Consultado por la prensa alemana, Eric Trappier se mostró la semana pasada abierto a una cooperación, señalando que, para evitar los errores del A400M, hace falta un integrador industrial responsable, y que en la materia Dassault está bien posicionado para ser el arquitecto del futuro avión de combate. “Es una señal positiva fuerte sobre el futuro de la industria de la aviación militar en Francia, en Alemania y probablemente más allá de Europa”, por su lado comentó el presidente ejecutivo de Airbus Tom Enders, pero “aún estamos muy lejos de una planificación industrial detallada...”. El viernes, el director general de Safran, Philippe Petitcolin afirmó: “En armonía, si debemos ser llevados a desarrollar juntos un motor para ese futuro caza franco-alemán, encontraríamos con las dos empresas de motores en Alemania, MTU y Rolls-Royce Deutschland, los medios para trabajar de manera positiva para proveer a las fuerzas armadas el mejor producto”. Por ahora, Airbus y Dassault cooperan sobre el desarrollo de un futuro drone de vigilancia para romper con la dependencia europea frente a los aparatos norteamericanos e israelíes.

Fuente: Les Echos por Anne Bauer publicado el 01/08/2017



Réactions prudentes au projet de jet franco-allemand

Airbus, Dassault et Safran disent oui avec prudence à une coopération à long terme pour un avion de combat francoallemand.

La France et l'Allemagne vont-elles vraiment développer un avion de combat franco-allemand? Annoncé le 13 juillet dernier lors du Conseil des ministres franco-allemand, le développement commun d'un «système de combat aérien européen» pour remplacer «à long terme» les flottes actuelles d'avions de combat des deux pays suscite des réactions très prudentes chez les industriels.
Chez Dassault Aviation comme chez Airbus, on salue cette déclaration symbolique, tout en évoquant une longue route parsemée d'écueils à éviter pour lancer un tel programme à l'horizon 2030-2040. Airbus ne souhaite pas répéter les erreurs du programme européen de l'avion de transport militaire A400M, sur lequel il cumule désormais 7 milliards de provisions. Dassault, de son côté, aimerait bien que l'Allemagne donne quelques gages, alors que les Pays-Bas, l'Italie, le Royaume-Uni, le Danemark et la Norvège sont passés sous pavillon américain en achetant les F-35 de Lockheed Martin. «L'Europe ne pratique pas le Buy European Act, mais le Buy American Act», ironise le président de Dassault, Eric Trappier. Alors que l'Allemagne s'intéresse au F-35 pour remplacer ses chasseurs Tornado, Dassault serait ravi de fournir des données sur le Rafale.

Possible condamnation à mort

A terme, toutefois, aucun pays, ni la France, ni l'Allemagne, n'aura assez d'argent pour développer en solo un futur système aérien de combat. Si Berlin achetait à Lockheed Martin ses F-35, elle condamnerait à mort la branche aéronautique militaire d'Airbus. A long terme, Airbus et Dassault seront donc condamnés à s'entendre, si Paris et Berlin veulent conserver sur le sol européen des compétences aéronautiques de pointe. Interrogé par la presse allemande, Eric Trappier s'est montré la semaine dernière ouvert à une coopération, en soulignant que, pour éviter les erreurs de l'A400M, il faut un ensemblier responsable, et qu'en la matière Dassault est bien placé pour être l'architecte du futur avion de combat. «C'est un signal positif fort sur l'avenir de l'industrie de l'aviation militaire en France, en Allemagne et probablement ailleurs en Europe», a de son côté commenté le président exécutif d'Airbus Tom Enders, mais «nous sommes encore très loin d'une planification industrielle détaillée...». Vendredi, le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin a affirmé: «En bonne intelligence, si nous devions être amenés à développer ensemble un moteur pour ce futur avion de chasse franco-allemand, on trouverait avec les deux motoristes présents en Allemagne, MTU et Rolls-Royce Deutschland, les moyens de travailler de façon positive pour fournir aux armées le meilleur produit». Pour l'heure, Airbus et Dassault coopèrent sur le développement d'un futur drone de surveillance pour rompre avec la dépendance européenne vis-à-vis des appareils américains et israéliens.

Les Echos par Anne Bauer publié le 01/08/2017