Yemen: el Estado Islámico
reivindica el sangriento ataque de las mezquitas de Sanaa
La organización terrorista
Estado Islámico (EI) reivindicó los ataques de dos mezquitas chiítas de Sanaa,
la capital de Yemen, el viernes 20 de marzo. Las explosiones, que se produjeron
durante la gran oración del viernes, provocaron al menos 142 muertos, según la
Agencia France-Presse. También cientos de personas resultaron heridas.
Una primera bomba explotó
en la mezquita Badr, en el sur de Sanaa, luego otra a la entrada del edificio
en el momento en que los fieles escapaban. El tercer ataque fue dirigido contra
la mezquita Al-Hashahush, en el norte de la ciudad. Alfombras de oración ensangrentadas,
cuerpos des,e,brados que yacen unos contra otros… las imágenes demuestran la
amplitud de la carnicería. Según la televisión Al-Massira, controlada por los huthis,
los milicianos chiítas que tomaron el poder en Sanaa en enero, los hospitales
de la capital reclaman con urgencia dadores de sangre.
El acta de nacimiento del
EI en Yemen
El EI también reivindicó un
cuarto ataque suicida, que no provocó víctimas, delante de una mezquita en
Saada, la región de origen de la milicia huthista en el norte del país. Nacida
de una escisión de Al-Qaeda en la Península Arábiga (AQPA), la más poderosa franquicia
de Al-Qaeda, la rama yemenita del grupo jihadista muy activo en Irak y en Siria
no había sido señalada hasta ahora más que por ataques menores de puestos de
control de fuerzas de seguridad o de milicianos huthistas en la región de
Dhamar, a 100 km de la capital. Si esta reivindicación fuera confirmada, los
atentados de Sanaa y de Saada este viernes marcarían, por su amplitud, la
entrada de la organización terrorista en la escena yemenita.
Grupos nacidos de AQPA
habían anunciado su lealtad al EI entre noviembre y febrero, en un contexto de empoderamiento
de las milicias huthistas en el país. Al-Qaeda y los nuevos jihadistas se
oponen principalmente a su visión del mundo chiíta: el EI lo considera como el
enemigo prioritario, mientras el AQPA privilegia los ataques contra el mundo
occidental y los regímenes autoritarios árabes que lo apoyan. Además, en estos
últimos meses hubo disensiones en el seno del AQPA frente a los violentos combates
que enfrentan al EI con Al-Qaeda en Siria. Pero esta escisión ilustra también
la actual división de Yemen, librada a la arbitrariedad de los clanes y de los
grupos armados, y a la creciente sectarización de estos conflictos, chiítas
contra sunnitas.
Los atentados del viernes
son los más mortíferos desde la explosión de un coche bomba delante de la
academia de policía de la capital, que había dejado como saldo 37 muertos y 66
heridos, el 7 de enero, mientras la ciudad todavía no había caído completamente
en manos de los huthistas.
Riesgo de guerra civil
El país está sumergido en
una crisis sin precedentes desde que los huthistas, apoyados masivamente por
Irán, irrumpieron en septiembre de 2014 en la capital, y luego extendieron su
influencia hacia el oeste y el centro del país. Tomaron el palacio presidencial
en enero, forzando a dimitir al presidente Abd Rabbo Mansour Hadi. Este último,
que aún es considerado por la comunidad internacional como el jefe de Estado de
Yemen, fue un tiempo puesto en detención domiciliaria. Luego huyó de Sanaa para
instalarse en Adén.
El jueves, en este puerto
del sur del país, violentos combates estallaron por el control del aeropuerto
internacional. El jefe de Estado debió ser evacuado hacia un lugar seguro: un
avión de combate había sobrevolado dos veces su palacio. Los combates enfrentaban
a los partidarios de Hadi a unidades de las fuerzas especiales, dirigidas por un
oficial rebelde, aliado de los huthistas. El general Sakkaf, que rechaza una
orden de destitución de Hadi, está a la cabeza de una unidad de fuerzas
especiales que cuenta con 1.000 o 2.000 hombres fuertemente armados. La
situación estaba tranquila el viernes, en esta ciudad donde las fuerzas leales
reforzaron su control multiplicando los puestos camineros.
Si los huthistas
encontraron poca resistencia por parte de las fuerzas gubernamentales, es
completamente de otro modo con el AQPA, que reivindicó desde septiembre numerosos
atentados contra los huthistas. Las esperanzas suscitadas por la apertura de un
diálogo destinado a sacar a Yemen de la crisis, apadrinado por la Organización
de las Naciones Unidas, están casi muertas, y los observadores invocan un
riesgo de guerra civil.
Fuente: Le Monde
20.03.2015
Yémen: l'Etat islamique
revendique l'attaque sanglante des mosquées de Sanaa
L'organisation terroriste
Etat islamique (EI) a revendiqué les attaques de deux mosquées chiites de
Sanaa, la capitale du Yémen, vendredi 20 mars. Les explosions, qui se sont
produites lors de la grande prière du vendredi, ont fait au moins 142 morts,
selon l'Agence France-Presse. Des centaines de personnes ont également été
blessées.
Une première bombe a
explosé dans la mosquée Badr, dans le sud de Sanaa, puis une autre à l'entrée
de l'édifice au moment où les fidèles prenaient la fuite. La troisième attaque
a visé la mosquée Al-Hashahush, dans le nord de la ville. Des tapis de prière
ensanglantés, des corps déchiquetés gisant les uns à côte des autres… les
images témoignent de l'ampleur du carnage. D'après la télévision Al-Massira,
contrôlée par les houthistes, des miliciens chiites qui ont pris le pouvoir à
Sanaa en janvier, les hôpitaux de la capitale réclament en urgence des dons de
sang.
L'acte de naissance de
l'EI au Yémen
L'EI a également
revendiqué une quatrième attaque-suicide, qui n'a pas fait de victime, devant
une mosquée à Saada, la région d'origine de la milice houthiste dans le nord du
pays. Née d'une scission d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), la plus
puissante franchise d'Al-Qaida, la branche yéménite du groupe djihadiste très
actif en Irak et en Syrie ne s'était signalée jusqu'ici que par des attaques
mineures de postes de contrôle de forces de sécurité ou de miliciens houthistes
dans la région de Dhamar, à 100 km de la capitale. Si cette revendication était
confirmée, les attentats de Sanaa et de Saada ce vendredi marqueraient, par
leur ampleur, l'entrée de l'organisation terroriste sur la scène yéménite.
Des groupes issus d'AQPA
avaient annoncé leur allégeance à l'EI entre novembre et février, dans un
contexte de montée en puissance des milices houthistes dans le pays. Al-Qaida
et les nouveaux djihadistes s'opposent notamment sur leur vision du monde chiite:
l'EI le considère comme l'ennemi prioritaire, quand AQPA privilégie les
attaques contre le monde occidental et les régimes autoritaires arabes qu'il
soutient. De plus, des dissensions se sont fait jour ces derniers mois au sein
d'AQPA face aux violents combats qui opposent l'EI et Al-Qaida en Syrie. Mais
cette scission illustre aussi le morcellement actuel du Yémen, livré à
l'arbitraire des clans et des groupes armés, et à la sectarisation croissante
de ces conflits, chiites contre sunnites.
Les attentats de vendredi
sont les plus meurtriers depuis l'explosion d'une voiture piégée devant
l'académie de police de la capitale, qui avait fait 37 morts et 66 blessés, le
7 janvier, alors que la ville n'était pas encore totalement tombée aux mains
des houthistes.
Risque de guerre civile
Le pays est plongé dans
une crise sans précédent depuis que les houthistes, massivement soutenus par
l'Iran, ont déferlé en septembre 2014 dans la capitale, puis ont étendu leur
influence vers l'ouest et le centre du pays. Ils ont pris le palais
présidentiel en janvier, poussant à la démission le président Abd Rabbo Mansour
Hadi. Ce dernier, qui est toujours considéré par la communauté internationale
comme le chef de l'Etat du Yémen, a été un temps assigné à résidence. Il a depuis
fui Sanaa pour s'installer à Aden.
Jeudi, dans ce port du sud
du pays, d'âpres combats ont éclaté pour le contrôle de l'aéroport
international. Le chef de l'Etat a dû être évacué vers un lieu sûr: un avion de
combat avait survolé à deux reprises son palais. Les combats opposaient les
partisans de M. Hadi à des unités des forces spéciales, dirigées par un
officier rebelle, allié aux houthistes. Le général Sakkaf, qui refuse un ordre
de limogeage de M. Hadi, est à la tête d'une unité des forces spéciales
comptant 1 000 à 2 000 hommes lourdement armés. La situation était calme
vendredi, dans cette ville où les forces loyalistes ont renforcé leur contrôle
en multipliant les barrages routiers.
Si les houthistes ont
rencontré peu de résistance de la part des forces gouvernementales, il en va
tout autrement avec AQPA, qui a revendiqué depuis septembre de nombreux
attentats contre les houthistes. Les espoirs suscités par l'ouverture d'un
dialogue destiné à sortir le Yémen de la crise, parrainé par l'Organisation des
Nations unies, sont quasi morts, et les observateurs évoquent un risque de
guerre civile.