Tiananmen, hace 25 años: cómo Pekín quiere borrar los
recuerdos.
Hace 25 años, el 4 de
junio de 1989, el régimen chino envía tropas y blindados para aplastar la manifestación
pacífica que luego de semanas hacía tambalear al régimen. La represión,
sangrienta, provocó, según las estimaciones, centenares de muertos. Después, Pekín
intenta por todos los medios de borrar el recuerdo de Tiananmen. Comenzando con
los arrestos, que aumentaron sensiblemente este año.
El 4 de junio de 1989, estudiantes, sindicalistas,
universitarios, periodistas, hasta policías, ocupaban el sitio más importante
de Pekín, la plaza Tiananmen. Esta masiva manifestación se había extendido en
otras ciudades, desde abril. A comienzos del mes de junio, Pekín decide poner fin
a este movimiento pro-democrático enviando al ejército.
Un cuarto de siglo pasó. Como cada año, los arrestos se
multiplican al aproximarse la fecha-aniversario. “Una despiadada campaña de
represión”, es de esta manera que Amnesty International califica la política implementada
por Pekín estas últimas semanas. Según la ONG, más de 30 activistas fueron
puestos en detención domiciliaria, y 17 encarcelados, desde antiguos líderes de
1989, abogados, artistas, hasta periodistas que habían entrado en contacto con
ellos.
En las calles, la seguridad ha sido reforzada: hace un mes que
nuevas unidades anti-motines comenzaron a patrullar, y el jueves pasado fueron
organizadas grandes maniobras con blindados, helicópteros y carros hidrantes.
Erradicar Tiananmen de las memorias
En la red, los chinos pudieron comprobarlo: su conexión es
mucho menos rápida estos últimos días, signo de que los censores están activos en
la red. El motor de búsqueda Google y todos los sitios que están relacionados
con eso (traducción, correos) han sido bloqueados. Incluso para palabras claves
ligadas a Tiananmen, como "35 de mayo", habitualmente utilizado para
hablar del 4 de junio a espaldas de los censores.
Desde hace 25 años, Pekín hace todo para prohibirle a
quienquiera hablar de Tiananmen, y entonces borrarlo de su historia. Con éxito:
hoy, un tercio de la población china nació después de 1989, y muchos ignoran lo
que pasó.
Sin embargo, más allá, voces disidentes continúan hablando,
a pesar de los riesgos expuestos. Chen Guangcheng, apodado “el abogado ciego”
es uno de los disidentes más célebres. Huyó de su pueblo hace dos años para
refugiarse en la embajada norteamericana de Pekín, antes de reunirse, con su
familia, en Estados Unidos. Esta epopeya había tensado las relaciones
internacionales entre las dos superpotencias. La pregunta planteada es saber si
nuevos acontecimientos como los de Tiananmen son posibles de nuevo. Respuesta
de Chen Guangcheng, al micrófono de France 24, en Nueva York:
“De hecho, a cada instante, el gobierno chino teme perder el
control de la situación, y durante estos últimos veinte años, todo el tiempo hubo
masacres como la de Tiananmen, pequeñas o grandes, en toda China. Pero no
sabemos que pasa en el exterior porque las noticias son censuradas. Pasó mucho
tiempo antes de que lo supiéramos.
Hay más de 200 000 incidentes violentos al año que
conciernen a más de una centena de personas cada vez. No creo que occidente se haya
olvidado de Tiananmen. Pero el gobierno chino sabe comprar los favores de
occidente con éxito”.
Fuente: RFI publicado 04-06-2014
Tiananmen, il y a 25 ans: comment Pékin veut l'effacer des
mémoires.
Il y a 25 ans, le 4
juin 1989, le régime chinois envoie la troupe et les chars pour écraser la
contestation pacifique qui depuis des semaines faisait tanguer le régime. La répression, sanglante, fait, selon les estimations, des centaines
milliers de morts. Depuis, Pékin tente par tous les moyens d’effacer le
souvenir de Tiananmen. A commencer par les arrestations,
qui ont sensiblement augmenté cette année.
Le 4 juin
1989, des étudiants, des syndicalistes, des universitaires, des journalistes,
des policiers même, occupaient la principale place de Pékin, la place
Tiananmen. Cette contestation massive s’était étendue à d’autres villes, depuis
le mois d'avril. Au début du mois de juin, Pékin décide de mettre un
terme à ce mouvement pro-démocratique en envoyant l'armée.
Un quart de siècle a passé. Comme chaque année, les
arrestations se multiplient à l’approche de la date-anniversaire. «Une
impitoyable campagne de répression», c’est de cette manière qu’Amnesty
International qualifie la politique mise en place par Pékin ces dernières
semaines. Selon l’ONG, plus de 30 activistes sont assignés à résidence, et 17
emprisonnés – d’anciens leaders de 1989, des avocats, des artistes, des
journalistes qui étaient entrés en contact avec eux.
Dans les rues, la sécurité a été renforcée: il y a un mois
de nouvelles unités anti-émeute ont commencé à patrouiller, et jeudi dernier
ont été organisées de grandes manœuvres impliquant des blindés, des
hélicoptères et canons à eau.
Eradiquer Tiananmen des mémoires
Sur le net, les Chinois ont pu le constater: leur connexion
est bien moins rapide ces derniers jours, signe que les censeurs sont actifs
sur le réseau. Le moteur de recherche Google et tous les sites qui y sont
rattachés (traduction, courriels) ont été bloqués. Même chose pour les
mots-clés liés à Tiananmen, comme «35 mai», habituellement utilisé pour parler
du 4 juin dans le dos des censeurs.
Depuis 25 ans, Pékin fait tout pour interdire à quiconque de
parler de Tiananmen, et donc l’effacer de son histoire. Avec succès:
aujourd’hui, un tiers de la population chinoise est née après 1989, et beaucoup
ignorent ce qui s’est passé.
Pourtant, au-delà, des voix dissidentes continuent de se
entendre, malgré les risques encourus. Chen Guangcheng, surnommé «l'avocat aveugle» est l'un des dissidents les
plus célèbres. Il a fui son village il y a deux ans pour se réfugier à
l'ambassade américaine de Pékin, avant de rejoindre, avec sa famille, les
Etats-Unis. Cette épopée avait tendu les relations internationales entre les
deux superpuissances. La question lui a été posée de savoir si de nouveaux
évènements comme Tiananmen sont à nouveau possibles? Réponse de Chen
Guangcheng, au micro de France 24, à New York:
«En fait, à chaque instant, le gouvernement chinois a peur
de perdre le contrôle de la situation, et durant ces vingt dernières années, il
se passe à tout instant des massacres comme à Tiananmen, petits ou grands, dans
toute la Chine. Mais on ne sait pas ce qui se passe à l'étranger parce que les
nouvelles sont censurées. Ce n'est que longtemps après qu'on le sait.
Il y a plus de 200 000 incidents violents par an qui
concernent plus d'une centaine de personnes à chaque fois. Je ne pense pas que
l'ouest ait déjà oublié Tiananmen. Mais le gouvernement chinois sait acheter les faveurs de l'occident avec
succès».
RFI publié le 04-06-2014