sábado, 14 de junio de 2014

Sunnitas, kurdos e islamistas radicales, una babel de violencia y sectarismo se desplaza desde el norte de Irak hacia la capital.


Norte de Irak: los kurdos vacilan sobre la estrategia a adoptar.

El Kurdistán autónomo acoge desde la caída de Mosul a miles de desplazados. En los pueblos cristianos, en Erbil, en Dohuk. Pero en lo sucesivo, los kurdos tienen a unos kilómetros un Estado islámico, o un Estado autónomo rebelde. Hasta ahí protegidos por los peshmergas kurdos, los cristianos temen por su parte una implantación duradera de los islamistas en la región.

Por ahora los kurdos no lanzaron a su ejército de peshmergas a la batalla. Ellos sólo vigilan la famosa línea verde. La región, caída en manos de los rebeldes iraquíes, está ya en parte bajo control kurdo. Desde el 2003, los pueblos cristianos son protegidos por el ejército kurdo de los peshmergas. Pero el avance de los combatientes del Estado islámico en Irak y en Levante (EIIL) podría cambiar la situación.
Por una ironía extraña de la historia, Bagdad pide hoy la ayuda militar de los kurdos, pero por ahora, el gobierno de la región autónoma hace uso de la prudencia. “Después de la caída de Mosul, Bagdad nos pidió comprometernos, explica Barham Saleh, mediador con Bagdad sobre la crisis de Nínive, pero era difícil implicarse en una estrategia tan poco clara. Lo más eficaz es proteger nuestras fronteras de cualquier incursión y debemos limitar el impacto de esta crisis. Irak necesita una solución militar, pero también debemos encontrar una nueva estrategia política”.
El statu quo es insostenible, pero este jueves los kurdos tomaron el control de toda la ciudad de Kirkuk. Cuando el ejército iraquí abandonó sus bases, los peshmergas ocuparon los barrios no kurdos. Hubo combates entre islamistas, rebeldes y kurdos en el sur y al este de Kirkuk, pero los rebeldes tratan manifiestamente de no provocar una escalada con los kurdos.

El temor de los cristianos de Mosul

En Mosul, la vida recuperó un curso más o menos normal: los mercados están abiertos, las calles fueron reabiertas y limpiadas. Algunas familias retornaron, volvieron a sus casas, pero los no musulmanes tienen más reticencia a hacerlo. Daash, o el Estado Islámico en Irak y en Levante da miedo.
Cuando los medios anunciaron la llegada de los combatientes del EIIL, casi la totalidad de los cristianos partieron. Sobre 10 000 habitantes, el 90 % dejaron la ciudad en unas horas. Abou Majid es católico. Él huyó con su familia. “Hasta aquí, no puedo decir claramente que estos rebeldes hayan atacado o discriminado a cristianos, explica. Mis amigos me dicen que todo está bien. Si la situación permanece estable, volveremos a partir. Pero el miedo está allí siempre. Todo puede bascular. No queremos quedarnos en Mosul, me gustaría irme de Irak, querríamos emigrar y dejar este país”.
Nadia huyó como 5 veces de Mosul desde 1991. Hoy, ella está en el pueblo de Bachiqa en las cercanías. Estaba contra la emigración de los cristianos. “Es nuestro país, la cuna de nuestra religión. Pero no puedo más, no habrá jamás seguridad para nosotros aquí”. Ella se niega a dar su verdadero nombre. Tiene mucho miedo.

Fuente: RFI por Angélique Ferat publicado el 14-06-2014



Nord de l'Irak: les Kurdes hésitent sur la stratégie à adopter.

Le Kurdistan autonome accueille depuis la chute de Mossoul des milliers de déplacés. Dans les villages chrétiens, à Erbil, à Dohuk. Mais désormais, les Kurdes ont à quelques km un Etat islamique, ou un Etat autonome rebelle. Jusque là protégés par les peshmergas kurdes, les chrétiens craignent de leur côté une implantation durable des islamistes dans la région.

Pour l’instant les Kurdes n’ont pas lancé leur armée de peshmergas dans la bataille. Ils ne font que surveiller la fameuse ligne verte. La région, tombée aux mains des rebelles irakiens, est déjà en partie sous contrôle kurde. Depuis 2003, les villages chrétiens sont protégés par l’armée kurde des peshmergas. Mais l'avancée des combattants de l’Etat islamique d’Irak et du levant (EIIL) pourrait changer la donne.
Par une étrange ironie de l’histoire, Bagdad demande aujourd'hui l’aide militaire des Kurdes. mais pour l’instant, le gouvernement de la région autonome joue la prudence. «Après la chute de Mossoul, Bagdad nous a demandé de nous engager, explique ainsi Barham Saleh, médiateur avec Bagdad sur la crise de Ninive, mais il était difficile de s’impliquer dans une stratégie si peu claire. Le plus efficace c'est de protéger nos frontières de toute incursion et nous devons limiter l’impact de cette crise. L’Irak a besoin d’une solution militaire, mais aussi nous devons trouver une nouvelle stratégie politique».
Le statu quo est intenable, mais ce jeudi les Kurdes ont pris le contrôle de toute la ville de Kirkouk. Lorsque l’armée irakienne a abandonné ses bases, les peshmergas ont occupé les quartiers non kurdes. Il y a eu des combats entre islamistes, rebelles et Kurdes au sud et à l’est de Kirkouk, mais les rebelles essaient manifestement de ne pas provoquer une escalade avec les Kurdes.

La crainte des chrétiens de Mossoul

A Mossoul, la vie a repris un cours plus ou moins normal: les marchés sont ouverts, les rues sont rouvertes et nettoyées. Certaines familles sont reparties, sont rentrées dans leurs maisons, mais les non-musulmans ont plus de réticence a le faire. Daash, ou l’Etat islamique d’Irak et du levant fait peur.
Quand les médias ont annoncé l’arrivée des combattants de l'EIIL, la quasi-totalité des chrétiens est partie. Sur 10 000 habitants, 90% ont ainsi quitté la ville en quelques heures. Abou Majid est catholique. Il a fui avec sa famille. «Jusqu'ici, je n’ai pas entendu dire que ces rebelles avaient attaqué ou discriminé des chrétiens, explique-t-il. Mes amis me disent tout va bien. Si la situation reste stable, on va repartir. Mais la peur est là toujours. Tout peut basculer. On ne veut pas rester à Mossoul, j’aimerais partir d’Irak, on voudrait émigrer et quitter ce pays».
Nadia a fui aussi 5 fois Mossoul depuis 1991. Aujourd’hui, elle est dans le village de Bachiqa à proximité. Elle était contre l’émigration des chrétiens. «C’est notre pays, le berceau de notre religion. Mais je n’en peux plus, il n’y aura jamais la sécurité pour nous ici». Elle refuse de donner son vrai nom. Elle a trop peur.

RFI par Angélique Ferat publié le 14-06-2014