Los talibanes cambian de táctica en Afganistán.
Mientras que las fuerzas internacionales preveían trasladar la responsabilidad de las operaciones, en ciertas zonas, a las fuerzas de seguridad locales, se ha registrado un recrudecimiento de la violencia.
La ofensiva de primavera de los talibanes comenzó y corre peligro este año de traducirse en una multiplicación de atentados suicidas y asesinatos en medios urbanos. Es el embajador de los Estados Unidos en Kabul, Karl Eikenberry, quien lo dice: los talibanes modificaron sus tácticas en Afganistán y parecen haber reemplazado los ataques clásicos de guerrilla por operaciones más inspiradas de los métodos terroristas.
El lunes, un insurgente armado consiguió introducirse en el Ministerio de Defensa, en pleno corazón de Kabul, donde planeaba accionar su cinturón de explosivos. El último viernes, un kamikaze se infiltró en el cuartel general de la policía de Kandahar y asesinó a sangre fría a su jefe, Khan Mohammad Mujahid. Los talibanes también lanzaron un ataque contra el campamento norteamericano Phoenix, al este de la capital. En los tres casos, las rebeldes, disfrazados de policías, de soldados o disimulados bajo burqas, consiguieron penetrar en los lugares más custodiados de Kabul y Kandahar, zonas sin embargo consideradas como "seguras" por el gobierno y las fuerzas de la OTAN. Cada una de las veces mostraron que eran capaces de organizar raids sofisticados y audaces en los centros urbanos, incluso en Kandahar, cuna de la insurgencia, donde los Estados Unidos y sus aliados concentraron sus esfuerzos militares.
«Nos parece que ellos no pueden tener sus fuerzas sobre el terreno y pelear de frente. Ellos modificaron su táctica y empezaron una campaña terrorista muy selectiva», afirma el diplomático norteamericano Karl Eikenberry.
Según el especialista Ahmed Rachid, los recientes ataques llevados por los talibanes son en parte «una respuesta» a los ataques llevados a cabo durante el invierno por las fuerzas especiales norteamericanas contra los responsables talibanes y sus infraestructuras logísticas. Pero el recrudecimiento de la violencia también está ligado a la agenda de las fuerzas internacionales, que preveían traspasar, a partir del verano de 2011, la responsabilidad de las operaciones, en ciertas zonas, a las fuerzas de seguridad locales, al ejército y la policía.
«Esto es una táctica que pretende minar la confianza del pueblo afgano hacia las fuerzas de seguridad locales, un esfuerzo para quebrar la confianza en el seno de las mismas fuerzas», comenta el embajador norteamericano. Sin embargo, es difícil que estos ataques muy simbólicos tengan un efecto sobre el calendario de retirada progresiva de la comunidad internacional, ni hasta sobre la constitución, tan lenta e insuficiente, del joven ejército afgano. Así como lo refiere Michel Goya, director de estudios del Irsem, el Instituto de investigaciones estratégicas de la Escuela Militar, nada de nuevo bajo el sol afgano. «Cada año en primavera, los insurgente lanzan una suerte de “ofensivas del Têt” en miniatura (referencia a los ataques norvietnamitas a USA en Vietnam) para desafiar el gobierno y a las fuerzas de seguridad nacional. Pero las grandes ciudades, por el momento, están relativamente mantenidas bajo control». Alain Juppé lo confirmó el martes pasado: la retirada de las fuerzas francesas del valle de Surobi, prevista para el verano de 2011, constituyen "el objetivo" de París.
Fuente: Le Monde por Isabelle Lasserre 20.04.2011
Les talibans changent de tactique en Afghanistan.
Alors que les forces internationales ont prévu de transférer la responsabilité des opérations, dans certaines zones, aux forces de sécurité locales, une recrudescence de violence est enregistrée.
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L'offensive de printemps des talibans a commencé et elle risque de se traduire cette année par une multiplication des attentats suicides et des assassinats en milieu urbain. C'est l'ambassadeur des États-Unis à Kaboul, Karl Eikenberry, qui le dit: les talibans ont modifié leurs tactiques en Afghanistan et semblent avoir remplacé les attaques de guérilla classiques par des opérations davantage inspirées des méthodes terroristes.
Lundi, un insurgé armé a réussi à s'introduire dans le ministère de la Défense, en plein cœur de Kaboul, où il projetait d'actionner sa ceinture d'explosifs. Vendredi dernier, un kamikaze s'est infiltré dans le quartier général de la police de Kandahar et a froidement assassiné son chef, Khan Mohammad Mujahid. Les talibans ont aussi lancé une attaque contre le camp américain Phoenix, à l'est de la capitale. Dans les trois cas, les rebelles, déguisés en policiers, en soldats ou dissimulés sous des burqas, ont réussi à pénétrer dans les lieux les plus défendus de Kaboul et de Kandahar, des zones pourtant considérées comme «sûres» par le gouvernement et les forces de l'Otan. Chaque fois, ils ont montré qu'ils étaient capables d'organiser des raids sophistiqués et audacieux dans les centres urbains, y compris à Kandahar, le berceau de l'insurrection, où les États-Unis et leurs alliés ont concentré leurs efforts militaires.
«Il nous semble qu'ils ne peuvent tenir leurs forces sur le terrain et se battre de front. Ils ont modifié leur tactique et entamé une campagne terroriste très ciblée», affirme le diplomate américain Karl Eikenberry.
Selon le spécialiste Ahmed Rachid, les récentes attaques menées par les talibans sont «en partie une réponse» aux attaques menées pendant l'hiver par les forces spéciales américaines contre les responsables talibans et leurs infrastructures logistiques. Mais la recrudescence de la violence est aussi liée à l'agenda des forces internationales, qui ont prévu de transférer, à partir de l'été 2011, la responsabilité des opérations, dans certaines zones, aux forces de sécurité locales, armée et police.
«C'est une tactique visant à saper la confiance du peuple afghan envers les forces de sécurité locales, un effort pour briser la confiance au sein des forces elles-mêmes», commente l'ambassadeur américain. Pas sûr, cependant, que ces attaques très symboliques aient un effet sur le calendrier de retrait progressif de la communauté internationale, ni même sur la constitution, si lente et insuffisante soit-elle, de la jeune armée afghane. Comme le rappelle Michel Goya, directeur d'études à l'Irsem, l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire, rien de nouveau sous le soleil afghan. «Chaque année au printemps, les insurgés lancent des sortes d'“offensives du Têt” en miniature (référence au Vietnam, NDLR) pour défier le gouvernement et les forces de sécurité nationales. Mais les grandes villes sont pour l'instant relativement bien tenues». Alain Juppé l'a confirmé mardi: le retrait des forces françaises de la vallée de Surobi, prévu à l'été 2011, constitue toujours «l'objectif» de Paris.
Le Monde par Isabelle Lasserre 20/04/2011