jueves, 14 de abril de 2016

Con la mira puesta en la reconquista de la ciudad de Mosul, feudo de Daech/EI en el norte de Irak, las fuerzas especiales francesas entrenan a las tropas peshmergas kurdas


En Irak, las fuerzas especiales francesas más cerca del EI

En el norte de Irak, fuerzas especiales francesas acompañan a los combatientes kurdos cada vez más cerca de la primera línea frente al grupo Estado Islámico (EI), con Mosul en la línea de mira.
Los peshmergas, desde las colinas que dominan el valle del Tigris, están en primera línea en la campaña que se prepara para la reconquista del feudo de los jihadistas.
Cerca de 200 "FS" (fuerzas especiales francesas) los forman para identificar y neutralizar los artefactos explosivos improvisados (IED), de los cuales los jihadistas han hecho su arma favorita, y a hacer frente a una amenaza más nueva y más insidiosa aún, las armas químicas.
"La cantidad de IEDs es inconcebible, es algo jamás visto sobre un teatro de operaciones. Las “zonas de contacto (con el enemigo) están saturadas. Su fabricación se volvió industrial", explica Fred, con gran experiencia adquirida en Afganistán, se encuentra cerca de la línea del frente.
Regla común entre las fuerzas especiales, sus comandos no mencionan ni su identidad, ni su grado y se presentan por su nombre de guerra o un nombre de pila.
Los IEDs remplazan a las minas, de las que los jihadistas carecen drásticamente a pesar de los depósitos de armas sobre los cuales se han apoderado durante su gran ofensiva del 2014, acompañados por la conquista de amplias franjas de territorio iraquí.

Armas químicas

Estos explosivos, que son disimulados en objetos, enterrados en el suelo o embarcados en coches ariete que arremeten contra los checkpoints, son el terror del combatiente en primera línea.
Las inmediaciones de Mosul están abarrotadas: "Podemos imaginar varias líneas de IEDs alrededor de la ciudad", suspira un militar francés, tanto como los edificios y casas que los jihadistas abandonan en su retirada.
"Encontramos algo parecido a lo que pasó en Camboya con los campos minados. Es peligroso para los peshmergas y, luego de la reconquista, para la gente que deseará volver a sus casas", resume Fred.
Bruno, "consejero NRBQ" (nuclear, radiológico, bacteriológico y químico), enseña a sus interlocutores kurdos como protegerse contra los ataques químicos, un riesgo cada vez más significativo incluso si se lo puede contener.
Varios ataques de este tipo fueron censados estos últimos meses. "Los peshmergas todavía tienen en su mente los ataques con gas de Saddam Hussein (contra la población kurda de la ciudad de Halabja en 1988). Daech juega con eso y busca mantenerles el temor” para debilitar su determinación, cuenta Bruno.
Los Kurdos deben aprender a “desdramatizar el riesgo”, “evaluar la amenaza”, agrega. Todas las nubes amarillas no son gas mostaza, hace notar otro militar francés, señalando los “riesgos de desbandada” en caso de alerta.

“Primeras murallas”

"El EI no parece dominar el conocimiento de lo “tóxico” y el riesgo de un obús (lanzado) permanece a menudo más fuerte incluso que el riesgo químico”, esboza Fred.
Para todas estas misiones de consejería, que comprenden el manejo de los cañones de 20mm entregados por París, las fuerzas especiales francesas van con los peshmergas hasta la línea del frente, a sólo algunos kilómetros de Mosul.
"El objetivo no es sustituirlos a ellos, porque saben exactamente lo que quieren, sino ayudarlos a utilizar concretamente las técnicas aprendidas, de aconsejarlos lo más cerca posible” señala otro comando francés.
¿Las fuerzas especiales francesas van más allá? ¿Realizan misiones de inteligencia detrás de la línea de frente? ¿Toman “contacto” con los jihadistas, como los canadienses que participaron en una contraofensiva kurda contra el EI en diciembre?
Silencio de radio. El ministerio de Defensa francés no comunica sobre las operaciones "FS". Y sobre el terreno, los comandos se funden en el paisaje, moviéndose con uniformes y vehículos camuflados.
"Ustedes son nuestras primeras murallas (frente a la amenaza jihadista). Ustedes toman riesgos cada vez más cerca de la línea de frente (...), vuestra misión está lejos de estar finalizada", simplemente resumió el ministro de Defensa francés, Jean-Yves Le Drian, en su reciente visita del martes a Irak.

Fuente: La Depeche y AFP publicado el 13/04/2016



En Irak, les forces spéciales françaises au plus près de l'EI

Dans le nord de l'Irak, des forces spéciales françaises accompagnent les combattants kurdes au plus près du front face au groupe Etat islamique (EI), avec Mossoul en ligne de mire.
Les peshmergas, depuis les collines qui surplombent la vallée du Tigre, sont en première ligne dans la campagne qui se prépare pour la reconquête du fief des jihadistes.
Près de 200 "FS" (forces spéciales françaises) les forment à repérer et neutraliser les engins explosifs improvisés (IED), dont les jihadistes ont fait leur arme favorite, et à faire face à une menace plus nouvelle et plus insidieuse encore, les armes chimiques.
"La quantité d'IED est invraisemblable, c'est du jamais vu sur un théâtre d'opérations. Les 'zones de contact' (avec l'ennemi) en sont saturées. Leur fabrication est devenue industrielle", explique Fred, fort de son expérience en Afghanistan, rencontré près de la ligne de front.
Règle de base des forces spéciales, leurs commandos ne déclinent ni leur identité, ni leur grade et se présentent sous leur nom de guerre ou un prénom d'emprunt.
Les IED remplacent les mines dont les jihadistes manquent cruellement malgré les stocks d'armes sur lesquels ils ont mis la main lors de leur grande offensive de 2014, ponctuée par la conquête de larges pans du territoire irakien.

Armes chimiques

Ces explosifs, qu'ils soient dissimulés dans des objets, enfouis dans le sol ou embarqués dans des voitures bélier fonçant sur des checkpoints, sont la terreur du combattant d'en face.
Les abords de Mossoul en sont truffés -"On peut imaginer plusieurs lignes d'IED autour de la ville", souffle un militaire français- tout comme les immeubles et maisons que les jihadistes abandonnent dans leur retraite.
"On retrouve un peu ce qui s'était passé au Cambodge avec les champs de mines. C'est dangereux pour les peshmergas et, après la reconquête, pour les gens qui voudraient retourner chez eux", résume Fred.
Bruno, "conseiller NRBC" (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique), apprend à ses interlocuteurs kurdes comment se prémunir contre des attaques chimiques, un risque de plus en plus prégnant même s'il reste contenu.
Plusieurs attaques de ce type ont été recensées ces derniers mois. "Les peshmergas ont encore à l'esprit les gazages de Saddam Hussein (contre la population kurde de la ville de Halabja en 1988). Daech joue là-dessus et cherche à les maintenir dans la crainte" pour affaiblir leur détermination, raconte Bruno.
Les Kurdes doivent apprendre à "dédramatiser le risque", "évaluer la menace", ajoute-t-il. Tous les nuages jaunes ne sont pas du gaz moutarde, note un autre militaire français, en pointant les "risques de débandade" en cas d'alerte.

"Premiers remparts"

"L'EI ne semble pas maîtriser le savoir-faire 'toxique' et le risque de l'obus (tiré) reste souvent plus fort que le risque chimique lui-même", esquisse Fred.
Pour toutes ces missions de conseil -y compris le maniement de canons de 20 mm livrés par Paris-, les forces spéciales françaises vont avec les peshmergas jusque sur la ligne de front, à quelques kilomètres seulement de Mossoul.
"Le but n'est pas de se substituer à eux, car ils savent exactement ce qu'ils veulent, mais de les aider à mettre en oeuvre concrètement les techniques apprises, de les conseiller au plus près", souligne un autre commando français.
Les forces spéciales françaises en font-elles plus? Mènent-elles des missions de renseignement derrière la ligne de front? Vont-elles au "contact" des jihadistes, comme les Canadiens qui ont participé à une contre-offensive kurde contre l'EI en décembre?
Silence radio. Le ministère français de la Défense ne communique pas sur les opérations "FS". Et sur le terrain, les commandos se fondent dans le décor, évoluant dans des tenues et voitures banalisées.
"Vous êtes nos premiers remparts (face à la menace jihadiste). Vous prenez des risques au plus près de la ligne de front (...), votre mission est loin d'être achevée", a simplement relevé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en leur rendant visite mardi en Irak.

La Depeche et AFP publié le 13/04/2016