India: la creación de un nuevo Estado atiza el separatismo.
Martes, 17 horas, gritos de alegría estallan frente a la
sede del partido en el poder, en Nueva Delhi. Un hombre arrodillado, las manos
hacia al cielo, le agradece a Dios. Una mujer llorando blande su bandera con la
efigie del nuevo Estado de la
República , Telangana. Otros bailan y cantan. Después de una
década de prórrogas, el gobierno central, dirigido por el Partido del Congreso,
firmo el acta de partición de Andhra Pradesh en dos Estados, con la capital en común,
la ciudad de Hyderabad.
“Me siento finalmente en casa… Mi padre y mi abuelo pelearon
toda su vida. Mi tío murió por Telangana durante las manifestaciones de 1969,
en la que más de 300 estudiantes fueron matados por la policía. ¡Hoy, ellos
serían tan felices!”, dice Rani, de 40 años, muy conmovida. Ella viajó todo el día
desde su pueblo de Telangana para manifestarse en la capital. “¡Es histórico!
¡Vamos a poder instalar finalmente una gobernación orientada al desarrollo de
nuestro Estado… Si, nuestro Estado!”, insiste.
Andhra Pradesh es uno de los más vastos de la India : se extiende sobre más
de 275.068 km2 y acoge a 87 millones de habitantes. Creado en 1956, estuvo
tradicionalmente dividido en cuatro regiones. Pero desde el principio, los Telugus
(habitantes de la región situada en el norte) se sintieron perjudicados,
criticando al resto por sacar provecho de sus recursos naturales, principalmente
el agua y las minas de carbón, sin preocuparse de su desarrollo.
A la hora de la independencia, Telangana es una de las zonas
más pobres y menos avanzadas, en términos de desarrollo humano. Sus habitantes,
sobre todo nacidos de las tribus y de las castas bajas, están entre los más
desfavorecidos del país.
Una maniobra gubernamental.
Si los nuevos ciudadanos de Telangana se regocijan de ver
finalizar 57 años de lucha política y de pasos administrativos, los opositores
a la partición manifiestan por todas partes después. “Desmembrando Andhra
Pradesh, el gobierno nos debilita, el impacto será inmediato y edificante para
nuestra economía, nuestra sociedad y nuestra cultura, exclama Venkat, estudiante
de geografía. ¿Después de todo, no tenemos la misma lengua y las mismas
tradiciones?”
La decisión primero apareció en la prensa y en los columnistas
como una maniobra gubernamental. Andhra Pradesh es el Estado que ofrece al
Congreso su mayor número de asientos en el Parlamento. Desmembrando Telangana,
el partido espera cosechar la primicia de sus voces. Pero la onda de choque
tocó en seguida a otros movimientos separatistas. El miércoles a la tarde, un
partidario de la creación de Gorkhaland, en Bengala-occidental, se inmolaba
prendiéndose fuego para atraer la atención sobre sus reivindicaciones.
En cuanto a los habitantes del 29º Estado, deberán ser todavía
pacientes. “Hará falta más de un año antes de que la administración de los dos Estados
se organice y que Hyderabad funcione como capital común, precisa la politóloga
Roopinder Bhatia. Por ahora, Telangana no es más que una demarcación más sobre
nuestro mapa”.
Fuente: Le Figaro por Christine Nayagam publicada el
31/07/2013
Inde: la création d'un nouvel État attise le séparatisme.
Mardi, 17 heures, des cris de joie éclatent devant le siège
du parti au pouvoir, à New Delhi. Un homme à genoux, les mains levées au ciel,
remercie Dieu. Une femme en pleurs brandit son drapeau à l'effigie du nouvel
État de la République ,
le Telangana. D'autres dansent et chantent. Après une décennie d'atermoiements,
le gouvernement central, dirigé par le Parti du Congrès, a acté la partition de
l'Andhra Pradesh en deux États, avec pour capitale commune la ville
d'Hyderabad.
«Je me sens enfin à la maison… Mon père et mon grand-père se sont battus toute
leur vie. Mon oncle est mort pour le Telangana lors des manifestations
de 1969, où plus de 300 étudiants ont été tués par la police. Aujourd'hui, ils seraient tellement heureux!»,
dit Rani, 40 ans, très émue. Elle a voyagé toute la journée depuis son
village du Telangana pour venir manifester dans la capitale. «C'est historique!
Nous allons enfin pouvoir mettre en place une gouvernance axée sur le
développement de notre État… Oui, notre État!», insiste-t-elle.
L'Andhra Pradesh est l'un des plus vastes de l'Inde: il
s'étend sur plus de 275.068 km2 et accueille 87 millions d'habitants. Créé en
1956, il était traditionnellement divisé en quatre régions. Mais dès l'origine,
les Télougous (habitants de la région située au nord) se sont sentis lésés,
reprochant aux autres de profiter de leurs ressources naturelles, notamment
l'eau et les mines de charbon, sans se préoccuper de leur développement.
À l'heure de l'indépendance, le Telangana est une des zones
les plus pauvres et les moins avancées, en termes de développement humain. Ses
habitants, surtout issus des tribus et des basses castes, sont parmi les plus
défavorisés du pays.
Une manœuvre gouvernementale
Si les nouveaux citoyens du Telangana se réjouissent de voir
finir 57 années de combat politique et de démarches administratives, les
opposants à la partition manifestent partout depuis. «En morcelant l'Andhra
Pradesh, le gouvernement nous affaiblit, l'impact sera immédiat et édifiant
pour notre économie, notre société et notre culture, s'exclame Venkat, étudiant
en géographie. Après tout,
n'avons-nous pas la même langue et les mêmes traditions?»
La décision
est d'abord apparue à la presse et aux commentateurs comme une manœuvre
gouvernementale. L'Andhra Pradesh est l'État qui offre au Congrès son
plus grand nombre de sièges au Parlement. En dissociant le Telangana, le parti
espère récolter la primeur de ses voix. Mais l'onde de choc a aussitôt touché
les autres mouvements séparatistes. Mercredi soir, un partisan de la création
du Gorkhaland, dans le Bengale-Occidental, s'immolait par le feu pour attirer
l'attention sur ses revendications.
Quant aux habitants du 29e État, ils devront être encore
patients. «Il faudra plus d'un an avant que l'administration des deux États
s'organise et qu'Hyderabad fonctionne comme capitale commune, précise la
politologue Roopinder Bhatia. Pour l'instant, le Telangana n'est qu'une
démarcation de plus sur notre carte!»
Le Figaro par Christine Nayagam publié le 31/07/2013