viernes, 10 de mayo de 2013
Una nueva ronda de negociaciones en Ginebra para ponerle punto final al sangriento conflicto en Siria.
Siria: Rusos y norteamericanos finalmente de acuerdo.
Una conferencia internacional podría realizarse a fines de mayo, reuniendo a opositores y miembros del régimen.
Lejos de combates mortíferos, diplomáticos rusos y norteamericanos trabajan a destajo para realizar a fines de mayo una conferencia internacional que reuniría a opositores y miembros del régimen. Según nuestras informaciones, Suiza informó a Estados Unidos y a Rusia de su disponibilidad para ser anfitrión de esta reunión.
Su objetivo es alcanzar un Ginebra II, es decir, una revisión del acuerdo concluido el 30 de junio de 2012 entre las grandes potencias pero nunca aplicado, que traza la vía hacia un gobierno de transición. Ginebra II prevería un alto el fuego, la instalación de un gobierno transitorio y la creación de una nueva misión de la ONU con un rol clave dado al actual mediador Lakhdar Brahimi. Para darle más fuerza, el acuerdo debería ser ratificado por una resolución del Consejo de Seguridad de la ONU. Esta conferencia reuniría a una quincena de miembros del régimen (el ministro encargado de la Reconciliación, Ali Haydar, por ejemplo) y varios opositores. Pero estos últimos participarían a título personal, y no como responsables de tal o cual formación de la oposición, con la esperanza de enmascarar sus francas divisiones. Algunos opositores piden, por otra parte, una participación de Arabia Saudita, Egipto e Irán, con el fin de implicar a todos los países que tienen intereses en Siria. “Volvemos al grupo de trabajo que Kofi Annan (el primer mediador internacional de la crisis) había intentado, sin éxito, instalar”, señala un diplomático de la ONU.
La suerte de Assad es incierta.
La esperanza se reavivó por el encuentro del martes en Moscú entre el secretario de Estado norteamericano John Kerry y el presidente ruso Vladimir Putin. “Kerry ha venido con su delegación al completo y con mandato para negociar”, se felicita un opositor en contacto con los dos bandos. En cuanto a los rusos, según él, están “satisfechos de haber convencido a los norteamericanos de que el verdadero peligro es el terrorismo, y que la falta de acuerdo entre ellos, llevaría hacia una guerra regional”.
Al día siguiente del encuentro, diplomáticos norteamericanos y rusos conversaron en sus oficinas con varios opositores sirios. Robert Ford, ex embajador norteamericano en Damasco, iba a Estambul portador del siguiente mensaje para la Coalición Nacional, principal grupo de la oposición: “Es la ocasión de estar presente, es ahora o nunca, si no ustedes perderán el tren de la Historia”, lanzó a los dirigentes de una Coalición más que vacilante a participar en tal conferencia. ¡Y con causa! La reunión acogerá a opositores de las otras formaciones. “Desde entonces, su reconocimiento internacional y su título de único representante de la oposición no sirven más”, observa el diplomático, que recuerda la falta de calidad de representación de la Coalición sobre el terreno, y el instrumento cayó en las manos de sus padrinos qataríes y turcos. De donde salieron las primeras reacciones hostiles de responsables de la Coalición, que insisten sobre un punto: ninguna negociación con al-Assad durante la transición.
Los “papeles en común”
Kerry los calmó declarando el jueves en Roma que “Assad no participará en un gobierno de transición”. Su suerte todavía constituye la principal piedra de la discordia entre Moscú y Washington. Pero las dos potencias parecen estar de acuerdo para no plantear más una condición previa al comienzo de una transición. “En toda negociación, dejamos lo que molesta para el final”, anota el diplomático. “El fin, es hacerle entender a Assad que él no puede continuar más. En un primer momento, lo mantendremos en un papel honorífico. Pero al final, volveremos a lo que los rusos querían desde el comienzo: que Assad culmine su presidencia en 2014, antes de retirarse definitivamente. Para entonces, él va a jugar la única carta que tiene entre las manos: ser candidato a su sucesión para negociar mejor su partida”, confía este diplomático.
Damasco saludó la aproximación ruso-norteamericana, expresando su confianza hacia sus aliados rusos. Qataríes y turcos permanecen discretos. Pero anunciaron una visita del primer ministro de Qatar a Irán la semana que viene, mientras que un alto responsable ruso irá a Ginebra el lunes. Para entonces, rusos y norteamericanos preparan “papeles en común” y pidieron a ciertos opositores afinar “su visión de la transición”.
Fuente: Le Figaro por Georges Malbrunot publicado el 09/05/2013
Syrie: Russes et Américains enfin d'accord.
Une conférence internationale pourrait être réunie fin mai, rassemblant opposants et membres du régime.
Loin des combats meurtriers, diplomates russes et américains travaillent d'arrache-pied pour réunir fin mai une conférence internationale qui rassemblerait opposants et membres du régime. Selon nos informations, la Suisse a informé les États-Unis et la Russie de sa disponibilité à accueillir cette réunion.
Son objectif est de parvenir à un Genève II, c'est-à-dire une révision de l'accord conclu le 30 juin 2012 entre les grandes puissances mais jamais appliqué, qui trace la voie vers un gouvernement de transition. Genève II prévoirait un cessez-le-feu, la mise en place d'un gouvernement transitoire et la création d'une nouvelle mission onusienne avec un rôle clé donné à l'actuel médiateur Lakhdar Brahimi. Pour lui donner plus de force, l'accord devrait être ratifié par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette conférence réunirait une quinzaine de membres du régime (le ministre chargé de la Réconciliation, Ali Haydar, par exemple) et autant d'opposants. Mais ces derniers y participeraient à titre personnel, et non pas en tant que responsables de telle ou telle formation de l'opposition, dans l'espoir de masquer leurs divisions béantes. Certains opposants plaident d'autre part pour une participation de l'Arabie saoudite, de l'Égypte et de l'Iran, afin d'y impliquer tous les pays qui ont des intérêts en Syrie. «On revient au groupe de travail que Kofi Annan (le premier médiateur international de la crise, NDLR) avait tenté, sans succès, de mettre en place», souligne un diplomate onusien.
Le sort d'Assad dans le vague
L'espoir a été rallumé par la rencontre de mardi à Moscou entre le secrétaire d'État américain John Kerry et le président russe Vladimir Poutine. «Kerry était venu avec sa délégation au complet et il avait un mandat pour négocier», se félicite un opposant en contact avec les deux camps. Quant aux Russes, ils sont, selon lui «satisfaits d'avoir convaincu les Américains que le vrai danger, c'est le terrorisme, et qu'à défaut d'accord entre eux, on allait vers une guerre régionale».
Le lendemain de la rencontre, diplomates américains et russes appelaient leurs relais parmi les opposants syriens. Robert Ford, ancien ambassadeur américain à Damas, allait à Istanbul porteur du message suivant à la Coalition nationale, principal groupe de l'opposition: «C'est l'occasion ou jamais d'être présent, sinon vous allez rater le train de l'Histoire», lança-t-il aux dirigeants d'une Coalition, plus qu'hésitants à participer à une telle conférence. Et pour cause! La réunion accueillera des opposants d'autres formations. «Dès lors, sa reconnaissance internationale et son titre de seul représentant de l'opposition ne servent plus à rien», observe le diplomate, qui rappelle le manque de représentativité de la Coalition sur le terrain, et l'instrument qu'elle est devenue entre les mains de ses parrains qatariens et turcs. D'où les premières réactions hostiles de responsables de la Coalition, qui insistent sur un point: pas de négociation avec el-Assad durant la transition.
Des «papiers communs»
Kerry les a rassurés en déclarant jeudi à Rome qu'«Assad ne participera pas à un gouvernement de transition». Son sort constitue encore la principale pomme de discorde entre Moscou et Washington. Mais les deux puissances semblent d'accord pour ne plus en faire un préalable au démarrage d'une transition. «Dans toute négociation, on laisse ce qui fâche pour la fin», note le diplomate. «Le but, c'est de faire comprendre à Assad qu'il ne peut plus continuer. Dans un premier temps, on le maintiendra dans un rôle honorifique. Mais au final, on reviendra à ce que les Russes voulaient depuis le début: qu'Assad termine sa présidence en 2014, avant de partir en retraite. D'ici là, il va jouer la seule carte qu'il a entre les mains: être candidat à sa succession pour mieux négocier sa sortie», espère ce diplomate.
Damas a salué le rapprochement américano-russe, tout en exprimant sa confiance envers ses alliés russes. Qatariens et Turcs sont, eux, restés discrets. Mais on annonce une visite du premier ministre du Qatar en Iran la semaine prochaine, tandis qu'un haut responsable russe sera à Genève lundi. D'ici là, Russes et Américains préparent des «papiers communs» et ont demandé à certains opposants d'affiner «leur vision de la transition».
Le Figaro par Georges Malbrunot publié le 09/05/2013