jueves, 1 de agosto de 2013

El desmembramiento de un estado de la India pone en evidencia el subdesarrollo de ciertas regiones.


India: la creación de un nuevo Estado atiza el separatismo.

Martes, 17 horas, gritos de alegría estallan frente a la sede del partido en el poder, en Nueva Delhi. Un hombre arrodillado, las manos hacia al cielo, le agradece a Dios. Una mujer llorando blande su bandera con la efigie del nuevo Estado de la República, Telangana. Otros bailan y cantan. Después de una década de prórrogas, el gobierno central, dirigido por el Partido del Congreso, firmo el acta de partición de Andhra Pradesh en dos Estados, con la capital en común, la ciudad de Hyderabad.
“Me siento finalmente en casa… Mi padre y mi abuelo pelearon toda su vida. Mi tío murió por Telangana durante las manifestaciones de 1969, en la que más de 300 estudiantes fueron matados por la policía. ¡Hoy, ellos serían tan felices!”, dice Rani, de 40 años, muy conmovida. Ella viajó todo el día desde su pueblo de Telangana para manifestarse en la capital. “¡Es histórico! ¡Vamos a poder instalar finalmente una gobernación orientada al desarrollo de nuestro Estado… Si, nuestro Estado!”, insiste.
Andhra Pradesh es uno de los más vastos de la India: se extiende sobre más de 275.068 km2 y acoge a 87 millones de habitantes. Creado en 1956, estuvo tradicionalmente dividido en cuatro regiones. Pero desde el principio, los Telugus (habitantes de la región situada en el norte) se sintieron perjudicados, criticando al resto por sacar provecho de sus recursos naturales, principalmente el agua y las minas de carbón, sin preocuparse de su desarrollo.
A la hora de la independencia, Telangana es una de las zonas más pobres y menos avanzadas, en términos de desarrollo humano. Sus habitantes, sobre todo nacidos de las tribus y de las castas bajas, están entre los más desfavorecidos del país.

Una maniobra gubernamental.

Si los nuevos ciudadanos de Telangana se regocijan de ver finalizar 57 años de lucha política y de pasos administrativos, los opositores a la partición manifiestan por todas partes después. “Desmembrando Andhra Pradesh, el gobierno nos debilita, el impacto será inmediato y edificante para nuestra economía, nuestra sociedad y nuestra cultura, exclama Venkat, estudiante de geografía. ¿Después de todo, no tenemos la misma lengua y las mismas tradiciones?”
La decisión primero apareció en la prensa y en los columnistas como una maniobra gubernamental. Andhra Pradesh es el Estado que ofrece al Congreso su mayor número de asientos en el Parlamento. Desmembrando Telangana, el partido espera cosechar la primicia de sus voces. Pero la onda de choque tocó en seguida a otros movimientos separatistas. El miércoles a la tarde, un partidario de la creación de Gorkhaland, en Bengala-occidental, se inmolaba prendiéndose fuego para atraer la atención sobre sus reivindicaciones.
En cuanto a los habitantes del 29º Estado, deberán ser todavía pacientes. “Hará falta más de un año antes de que la administración de los dos Estados se organice y que Hyderabad funcione como capital común, precisa la politóloga Roopinder Bhatia. Por ahora, Telangana no es más que una demarcación más sobre nuestro mapa”.

Fuente: Le Figaro por Christine Nayagam publicada el 31/07/2013



Inde: la création d'un nouvel État attise le séparatisme.

Mardi, 17 heures, des cris de joie éclatent devant le siège du parti au pouvoir, à New Delhi. Un homme à genoux, les mains levées au ciel, remercie Dieu. Une femme en pleurs brandit son drapeau à l'effigie du nouvel État de la République, le Telangana. D'autres dansent et chantent. Après une décennie d'atermoiements, le gouvernement central, dirigé par le Parti du Congrès, a acté la partition de l'Andhra Pradesh en deux États, avec pour capitale commune la ­ville d'Hyderabad.
«Je me sens enfin à la maison… Mon père et mon grand-père se sont battus toute leur vie. Mon oncle est mort pour le Telangana lors des manifestations de 1969, où plus de 300 étudiants ont été tués par la police. Aujourd'hui, ils seraient tellement heureux!», dit Rani, 40 ans, très émue. Elle a voyagé toute la journée depuis son village du Telangana pour venir manifester dans la capitale. «C'est historique! Nous allons enfin pouvoir mettre en place une gouvernance axée sur le développement de notre État… Oui, notre État!», insiste-t-elle.
L'Andhra Pradesh est l'un des plus vastes de l'Inde: il s'étend sur plus de 275.068 km2 et accueille 87 millions d'habitants. Créé en 1956, il était traditionnellement divisé en quatre régions. Mais dès l'origine, les Télougous (habitants de la région située au nord) se sont sentis lésés, reprochant aux autres de profiter de leurs ressources naturelles, notamment l'eau et les mines de charbon, sans se préoccuper de leur développement.
À l'heure de l'indépendance, le Telangana est une des zones les plus pauvres et les moins avancées, en termes de développement humain. Ses habitants, surtout issus des tribus et des basses castes, sont parmi les plus défavorisés du pays.

Une manœuvre gouvernementale

Si les nouveaux citoyens du Telangana se réjouissent de voir finir 57 années de combat politique et de démarches administratives, les opposants à la partition manifestent partout depuis. «En morcelant l'Andhra Pradesh, le gouvernement nous affaiblit, l'impact sera immédiat et édifiant pour notre économie, notre société et notre culture, s'exclame Venkat, étudiant en géographie. Après tout, n'avons-nous pas la même langue et les mêmes traditions?»
La décision est d'abord apparue à la presse et aux commentateurs comme une manœuvre gouvernementale. L'Andhra Pradesh est l'État qui offre au Congrès son plus grand nombre de sièges au Parlement. En dissociant le Telangana, le parti espère récolter la primeur de ses voix. Mais l'onde de choc a aussitôt touché les autres mouvements séparatistes. Mercredi soir, un partisan de la création du Gorkhaland, dans le Bengale-Occidental, s'immolait par le feu pour attirer l'attention sur ses revendications.
Quant aux habitants du 29e État, ils devront être encore patients. «Il faudra plus d'un an avant que l'administration des deux États s'organise et qu'Hyderabad fonctionne comme capitale commune, précise la politologue Roopinder Bhatia. Pour l'instant, le Telangana n'est qu'une démarcation de plus sur notre carte!»

Le Figaro par Christine Nayagam publié le 31/07/2013