jueves, 24 de noviembre de 2016

Resabios del régimen de los khmer rojos reciben condena a perpetuidad por delitos de lesa humanidad en Camboya


Camboya: la perpetuidad confirmada para dos dirigentes khmers rojos

El número 2 del régimen y el ex jefe de Estado estaban acusados de crímenes de lesa humanidad. Cerca de dos millones de personas murieron entre 1975 y 1979. La ONU estima que este veredicto constituye un mensaje para los dirigentes de Corea del Norte.

Los ex líderes khmers rojos son verdaderamente culpables de crímenes de lesa humanidad. Nuon Chea, apodado “hermano número 2”, considerado como el ideólogo del régimen, y Khieu Samphân, ex jefe de Estado, vieron la apelación de su condena a perpetuidad rechazada por el tribunal especial de Phnom Penh, en Camboya.
El juez estimó que a pesar de los errores cometidos por la corte en primera instancia, ellos eran verdaderamente culpables de la muerte de casi dos millones de personas a fines de los años 70. El magistrado señaló durante la lectura del veredicto que los dos acusados habían tenido una “falta total de consideración por la suerte del pueblo camboyano” estimando que la extensión de sus crímenes era “considerable”. La perpetuidad es la pena máxima en Camboya, la pena de muerte no está en vigor.

Un cuarto de la población

Estos dos siniestros personajes tuvieron un papel principal en la delirante empresa mortífera que se transformó Camboya, entre 1975 y 1979. Durante tres años, ocho meses y veinte días, bajo las órdenes de la Angkar (la organización), el país padeció una de las transformaciones más radicales y mortíferas que conoció la sociedad humana. El país cambió de nombre para devenir en la Kampuchea democrática. El sistema monetario fue abolido, monedas y billetes no tenían más ningún valor. La célula familiar fue aniquilada. La religión budista, barrida. La población fue separada en dos categorías, Los campesinos de un lado, considerados como puros y no corrompidos, calificados de “pueblo antiguo”; los citadinos y los intelectuales del otro, considerados como sospechosos de oficio, designados bajo la expresión de “pueblo nuevo” y particularmente perseguidos por los verdugos del régimen.
En abril de 1975, la población de Phnom Penh aún no estaba al corriente de las prácticas de los khmers rojos. Cuando los vieron adueñarse de la capital, no dudaron de lo que les esperaba y recibieron a los vencedores con un cierto entusiasmo, muda por la esperanza de una próxima detención de los combates. Harán falta pocas horas para desilusionarse. Los enfermos son sacados de los hospitales para ser sacados de la ciudad, luego es el turno del resto de los habitantes. Dos millones de personas son evacuadas de la capital, transformada en una ciudad fantasma. Ellos son dirigidos hacia el campo para participar del esfuerzo de producción del gigantesco campo de trabajo en que se transformó el país. Estimamos que en total un cuarto de la población del país murió a causa de los malos tratos, de torturas, de hambre o ejecutadas sumariamente.

“Un mensaje para el mundo entero”

Juzgados por esa evacuación de Phnom Penh, crimen de lesa humanidad, asesinatos, persecuciones políticas y otros actos inhumanos, Nuon Chea y Khieu Samphân aseguraron no estar al corriente de esas atrocidades. El tribunal juzgó que si ellos no podían ser tenidos directamente como responsables de la evacuación de la capital, por falta de pruebas suficientes, eran verdaderamente culpables por su posición jerárquica. Este fallo a medias tintas hizo decir a la defensa que el tribunal buscaba ante todo condenar a los ex dirigentes, sin preocuparse por descubrir la verdad. Los dos acusados permanecieron impasibles durante la lectura del veredicto. Deberán ser juzgados en un nuevo proceso por hechos de genocidio, de casamientos forzados y de violencias sexuales. El veredicto es esperado para el fin del año 2017.
Este fallo tendría un valor simbólico, Nuon Chea y Khieu Samphân son los últimos altos dirigentes en el poder en ser aún juzgados. El “hermano número 1”, Pol Pot, verdadero líder del régimen, murió en 1998 sin haber sido molestado. Douch, director de la prisión S21 de Phnom Penh donde 15.000 personas fueron torturadas antes de ser abatidas, fue condenado a prisión perpetua en 2012. Detenido y acusado de genocidio, Ieng Sary, “hermano número 3”, ministro de Asuntos extranjeros, murió en la cárcel. Su mujer, Ieng Thirith, detenida al mismo tiempo y también acusada de crímenes de lesa humanidad, nunca fue juzgada a causa de padecer Alzheimer. Fue liberada y murió en 2015.
La condena de Nuon Chea y Khieu Samphân “es un mensaje a los dirigentes del mundo entero, que son, al final, tenidos como responsables por los crímenes cometidos bajo su dirección, estima David Scheffer, enviado del Secretario general de la ONU para el tribunal. Los dirigentes de Corea del Norte en particular deberán tomar nota de lo que pasó aquí hoy”.

Fuente: Le Figaro por Julien Licourt publicado el 23/11/2016



Cambodge: la perpétuité confirmée pour deux dirigeants Khmers rouges

Le numéro 2 du régime et l'ancien chef de l'État étaient accusés de crimes contre l'humanité. Près de deux millions de personnes sont mortes entre 1975 et 1979. L'ONU estime que ce verdict constitue un message pour les dirigeants de Corée du Nord.

Les anciens leaders Khmers rouges sont bien coupables de crimes contre l'humanité. Nuon Chea, surnommé «frère numéro 2», considéré comme l'idéologue du régime, et Khieu Samphân, ancien chef de l'État, ont vu l'appel de leur condamnation à perpétuité rejeté par le tribunal spécial de Phnom Penh, au Cambodge.
Le juge a estimé qu'en dépit des erreurs commises par la cour en première instance, ils étaient bien coupables de la mort de près de deux millions de personnes à la fin des années 70. Le magistrat a souligné lors de l'énoncé du verdict que les deux accusés avaient eu un «manque complet de considération pour le sort du peuple cambodgien» estimant que l'étendue de leur crime était «considérable». La perpétuité est la peine maximale au Cambodge, la peine de mort n'étant pas en vigueur.

Un quart de la population

Ces deux sinistres personnages ont tenu un rôle de premier plan dans la délirante entreprise meurtrière qu'est devenu le Cambodge, entre 1975 et 1979. Pendant trois ans, huit mois et vingt jours, sous les ordres de l'Angkar (l'organisation), le pays a subi l'une des transformations les plus radicales et meurtrières qu'ait connu une société humaine. Le pays a changé de nom pour devenir le Kampuchéa démocratique. Le système monétaire a été aboli, pièces et billets n'y avaient plus aucune valeur. La cellule familiale a été anéantie. La religion bouddhiste, balayée. La population a été séparée en deux catégories. Les ruraux d'un côté, considérés comme purs et non-corrompus, qualifiés de «peuple ancien» ; les urbains et les intellectuels de l'autre, considérés comme suspects d'office, désignés sous l'expression de «peuple nouveau» et particulièrement persécutés par les boureaux du régime.
En avril 1975, la population de Phnom Penh n'est pas encore au courant des pratiques des Khmers rouges. Lorsqu'elle les voient s'emparer de la capitale, elle ne se doute pas de ce qui l'attend et accueille les vainqueurs avec un certain enthousiasme, mue par l'espoir d'un arrêt prochain des combats. Il ne lui faudra que quelques heures pour déchanter. Les malades sont sortis des hôpitaux pour être sortis de la ville, puis c'est au tour du reste des habitants. Deux millions de personnes sont évacuées de la capitale, devenue ville fantôme. Elles sont dirigées vers la campagne pour participer à l'effort de production du gigantesque camp de travail qu'est devenu le pays. On estime qu'au total un quart de la population du pays est morte à cause de mauvais traitements, de tortures, de la faim ou sommairement exécutée.

«Un message pour le monde entier»

Jugés pour cette évacuation de Phnom Penh, crime contre l'humanité, meurtres, persécutions politiques et autres actes inhumains, Nuon Chea et Khieu Samphân assuraient ne pas être au courant de ces atrocités. Le tribunal a jugé que s'ils ne pouvaient être tenus directement responsables de l'évacuation de la capitale, faute de preuves suffisantes, ils étaient bien coupables de part leur position hierarchique. Ce jugement en demi-teinte fait dire à la défense que le tribunal cherchait avant tout à condamner les ex-dignitaires, sans se soucier de découvrir la vérité. Les deux accusés sont restés impassibles lors de la lecture du verdict. Ils devront être jugés dans un nouveau procès pour des faits de génocide, de mariage forcé et de violences sexuelles. Le verdict est attendu pour la fin de l'année 2017.
Ce jugement avaient une valeur symbolique, Nuon Chea et Khieu Samphân étant les derniers hauts dirigeants à pouvoir être encore jugés. Le «frère numéro 1», Pol Pot, véritable leader du régime, est mort en 1998 sans avoir été inquiété. Douch, directeur de la prison S21 de Phnom Penh où 15.000 personnes ont été torturées avant d'être abattues, a été condamné à la prison à vie en 2012. Arrêté et accusé de génocide, Ieng Sary, «frère numéro 3», ministre des Affaires étrangères, est mort en prison. Sa femme, Ieng Thirith, arrêtée en même temps et également accusée de crime contre l'humanité, n'a jamais été jugée en raison de sa maladie d'Alzheimer. Elle a été relâchée et est morte en 2015.
La condamnation de Nuon Chea et Khieu Samphân «est un message aux dirigeants du monde entier, qu'ils sont, in fine, tenus responsables pour les crimes commis sous leur direction, estime David Scheffer, envoyé du secrétaire général de l'ONU auprès du tribunal. Les dirigeants de la Corée du Nord en particulier devraient prendre note de ce qui s'est passé ici aujourd'hui».

Le Figaro par Julien Licourt  Publié le 23/11/2016