Entre Irán y Arabia
Saudita, los insultos resuenan y la presión aumenta
La guerra de palabras
entre Irán y Arabia Saudita ha alcanzado su paroxismo con acusaciones
recíprocas, mordaces y agresivas, a pocos días del peregrinaje musulmán a La
Meca, del cual los iraníes han sido excluidos este año. En adelante, la tensión
entre los dos pesos pesados de la región llegó a un punto peligroso.
El último ataque a la
fecha ocurrió este miércoles 7 de septiembre y vino de parte del guía supremo
iraní Ali Khamenei quien, en observaciones de una virulencia sin precedentes,
calificó a la familia real saudita de “maldita y maléfica no merecedora de
administrar los lugares santos” del islam.
Pronunciado delante de las
familias de los 464 fieles iraníes muertos hace un año durante la gigantesca
estampida de La Meca, el ataque tiene como blanco directo a la posición de
Arabia Saudita sobre el plano religioso.
El martes, el jefe de la
diplomacia iraní Mohammad Javad Zarif había acusado a las autoridades de Riyad
de “fanatismo” en respuesta al gran muftí saudita Abdel Aziz ben al-Cheikh, que
había dicho que los iraníes “no eran musulmanes” y que su “hostilidad hacia los
musulmanes, más particularmente hacia los sunnitas, es antigua”.
Los peregrinos iraníes
impedidos de dirigirse a La Meca
La crisis entre las dos
potencias regionales se exacerbó por su incapacidad de encontrar un acuerdo
sobre la participación de los iraníes en el peregrinaje que comienza el sábado
10 de septiembre en Arabia Saudita.
Teherán acusó en mayo a
Riyad de sabotaje y el reino saudita juzgó inaceptables las exigencias iraníes
para la participación de sus ciudadanos en el peregrinaje.
El ayatollah Khamenei hunde
el clavo acusando a los dirigentes sauditas calificándolos de “locos
sinvergüenzas” por haber “bloqueado el camino del Hajj a los fieles iraníes”.
“El gobierno saudita
derrama la sangre”
Por su parte, el
presidente Hassan Rohani fue aún más lejos este miércoles afirmando que “el
problema con el gobierno saudita no se limitaba al Hajj”.
“Con los crímenes que
comete en la región y su apoyo al terrorismo, el gobierno saudita derrama la
sangre de los musulmanes en Irak, en Siria, en Yemen y bombardea diariamente de
manera salvaje a las mujeres y niños yemenitas”, declaró el presidente Rohani.
Pidió a los países
musulmanes coordinar sus acciones para “sancionar al gobierno saudita” y
despejar la región del terrorismo.
Una rivalidad secular y
recurrente
Estas tensiones, hoy
paroxísticas, no datan de ayer. Se trata de hecho de una rivalidad religiosa y
política que enfrenta a los dos países desde hace siglos. Irán es chiita, en
otras palabras, Teherán considera que el poder religioso y político debería pertenecer
a los descendientes directos del profeta del Islam Mahoma. Para Teherán, el
poder espiritual y temporal debería volver a los descendientes de Ali. Éste era
el primo del profeta pero sobretodo el esposo de la única hija del profeta, Fátima,
con la cual tuvo varios niños. Entonces con el paso de los siglos los descendientes
de Alí y de Fátima fueron excluidos.
Segunda observación, los
actuales dirigentes sunnitas de Arabia Saudita no son descendientes directos de
Alí. He aquí porqué Irán califica generalmente a los dirigentes sauditas de
usurpadores.
Pero las rivalidades
religiosas se duplican también, especialmente, con las rivalidades políticas.
En Siria, Riyad apoya sobre todo a la rebelión islamista hostil al presidente
Bachar el-Assad. El Hezbollah libanés, aliado a Irán, al contrario apoya al
régimen y se bate militarmente en primera línea contra esta rebelión.
En el vecino Líbano, ahí
también Riyad apoya a formaciones políticas sunnitas hostiles al Hezbollah. Por
último, en Yemen, Arabia Saudita creó una coalición que lleva adelante una
guerra sin fin contra los rebeldes chiitas huthis, estos últimos apoyados por
Irán.
Fuente: RFI por el
corresponsal en Teherán Siavosh Ghazi publicado el 07-09-2016
Entre l'Iran et l'Arabie
saoudite, les insultes fusent et la pression monte
La guerre des mots entre
l'Iran et l'Arabie saoudite a atteint son paroxysme avec des accusations réciproques,
acerbes et agressives, à quelques jours du pèlerinage musulman à La Mecque dont
les Iraniens ont été exclus cette année. Désormais, la tension entre les deux
poids lourds de la région est arrivée à un point dangereux.
La dernière attaque en date
est venue ce mercredi 7 septembre du guide suprême iranien Ali Khamenei qui,
dans des propos d'une virulence sans précédent, a qualifié la famille royale
saoudienne de «maudite et maléfique ne [méritant] pas de gérer les lieux saints»
de l'islam.
Prononcée devant les
familles des 464 fidèles iraniens morts il y a un an lors de la gigantesque
bousculade de La Mecque, l’attaque vise directement la position de l'Arabie
saoudite sur le plan religieux.
Mardi, le chef de la
diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif avait accusé les autorités de Riyad
de «fanatisme» en réponse au grand mufti saoudien Abdel Aziz ben al-Cheikh, qui
avait dit que les Iraniens n'étaient «pas des musulmans» et que leur «hostilité
envers les musulmans, plus particulièrement envers les sunnites, est ancienne».
Les pèlerins iraniens
empêchés de se rendre à La Mecque
La crise entre les deux
puissances régionales s'est exacerbée avec leur incapacité de trouver un accord
sur la participation des Iraniens au pèlerinage qui commence samedi 10
septembre en Arabie saoudite.
Téhéran a accusé en mai
Riyad de sabotage et le royaume saoudien a jugé inacceptables les exigences
iraniennes pour la participation de leurs ressortissants au pèlerinage.
L'ayatollah Khamenei
enfonce le clou en accusant les dirigeants saoudiens qualifiés «d'égarés
honteux» d'avoir «bloqué le chemin du Hajj aux fidèles iraniens».
«Le gouvernement saoudien
verse le sang»
De son côté, le président
Hassan Rohani est allé encore plus loin ce mercredi en affirmant que «le problème
avec le gouvernement saoudien ne se limitait pas au Hajj».
«Avec les crimes qu'il
commet dans la région et son soutien au terrorisme, le gouvernement saoudien
verse le sang des musulmans en Irak, en Syrie, au Yémen et bombarde
quotidiennement de manière sauvage les femmes et les enfants yéménites», a
déclaré le président Rohani.
Il a appelé les pays
musulmans à coordonner leurs actions pour «punir le gouvernement saoudien» et
débarrasser la région du terrorisme.
Une rivalité séculaire et
récurente
Ces tensions, aujourd'hui
paroxystiques, ne datent pas d'hier. Il s'agit en fait d'une rivalité
religieuse et politique qui oppose les deux pays depuis des siècles. L'Iran est
chiite, autrement dit Téhéran considère que le pouvoir religieux et politique
devrait appartenir aux descendants directs du prophète de l'islam Mohamed. Pour
Téhéran, le pouvoir spirituel et temporel devrait revenir aux descendants
d'Ali. Celui-ci était le cousin du prophète mais surtout l'époux de l'unique
fille du prophète, Fatima, avec qui il eut plusieurs enfants. Or au cours des
siècles les descendants d'Ali et de Fatima ont été écartés.
Deuxième observation, les
actuels dirigeants sunnites de l'Arabie ne sont pas des descendants directs
d'Ali. Voilà pourquoi l'Iran qualifie généralement les dirigeants saoudiens
d'usurpateurs.
Mais les rivalités
religieuses se doublent aussi, sinon surtout, de rivalités politiques. En
Syrie, Riyad soutient surtout la rébellion islamiste hostile au président
Bachar el-Assad. Le Hezbollah libanais, allié à l'Iran, soutient au contraire
le régime et se bat les armes à la main contre cette rébellion.
Au Liban voisin, là aussi
Riyad soutient des formations politiques sunnites hostiles au Hezbollah. Enfin
au Yémen, l'Arabie saoudite a créé une coalition menant une guerre sans fin aux
rebelles chiites houthis, soutenus eux par l'Iran.