viernes, 18 de abril de 2014

La firma de una declaración conjunta sobre Ucrania no garantizaría que las apetencias territoriales rusas hayan desaparecido.


El pedido de Ginebra para una disminución de la tensión en Ucrania.

Una declaración común preconiza la detención de las violencias en la región de Donbass.

La última vez, la parte rusa se había negado firmemente a sentarse a la misma mesa que el ministro de Asuntos Exteriores ucraniano, que tuvo que esperar en la antecámara de la embajada norteamericana en París, antes de tomar un vuelo hacia Kiev. Esta vez, el ruso Sergueï Lavrov, el norteamericano John Kerry, la europea Catherine Ashton y el ucraniano Dechtchitsa hablaron largamente en un gran hotel de Ginebra, la ciudad que abrigó, en los años 1950, numerosas reuniones internacionales de la guerra fría.

Una larga pulseada diplomática

Luego de una larga pulseada diplomática, las cuatro partes lanzaron un pedido común, en una declaración escrita, para la detención inmediata de las violencias en Ucrania. El ministro de Asuntos Exteriores Sergueï Lavrov habló de un acuerdo en varias etapas tendientes a obtener una "disminución de la tensión" en Ucrania. Prometió que los “grupos armados ilegales” serán desarmados, que los edificios ocupados serán evacuados, y mencionó una descentralización de Ucrania. Los participantes acordaron por otra parte continuar las discusiones en los diferentes cuadros de situación.
Antes del comienzo de las negociaciones, los diplomáticos occidentales eran sin embargo escépticos sobre las posibilidades de éxito, ya que las diferentes partes llegaban con exigencias diferentes. En posición de fuerza sobre el terreno, donde desestabilizó el este de Ucrania luego de haber anexionado Crimea, Rusia quería imponer su proyecto de "federalización” de Ucrania. Ya presentada por Sergueï Lavrov a John Kerry durante un encuentro reciente en París, la proposición había sido rechazada por Ucrania y por los occidentales, porque llevaría al desmembramiento del país o a su extremo debilitamiento. El objetivo de los norteamericanos y de los europeos era obtener la retirada de las tropas agrupadas en las fronteras de Ucrania y el fin del apoyo ruso de los separatistas del este del país.

Esperanza de una tregua

La declaración de Ginebra, cuyos detalles y pormenores todavía no fueron conocidos el jueves por la tarde, permite tal vez esperar una tregua en los días venideros. Pero ella no arregló la crisis de fondo. En su intervención televisada, mientras se abrían las negociaciones, Vladimir Putin, cuya promesa, hecha hace quince días, de retirar las tropas rusas agrupadas en la frontera de Ucrania jamás se produjo, apenas se mostró conciliador. Tergiversando los roles como es su costumbre, presentando a Rusia como una víctima, acusó a Kiev de haber cometido un “crimen muy grave” desplegando al ejército para reprimir los disturbios en el este. Amenazó indirectamente a su vecino, de quien habló como de una región de Rusia, de una intervención militar. Y previno desde ahora que podría no reconocer el resultado de la elección presidencial del 25 de mayo, en la cual los favoritos son los pro-europeos. En caso de fracaso, norteamericanos y europeos habían prometido endurecer las sanciones contra Rusia. “Cada vez que Rusia tome medidas destinadas a desestabilizar a Ucrania y a violar su soberanía, habrá consecuencias”, había prevenido Barack Obama.
El Parlamento europeo por su parte pidió que la Unión Europea "refuerce" sus sanciones dirigidas contra personalidades rusas y "se prepare" a lanzar sanciones económicas contra Moscú. El hecho de que Rusia haya aceptado en Ginebra suscribir una declaración común deja sobreentendido que las sanciones occidentales no son indiferentes a Vladimir Putin, en un momento en que la economía rusa va mal. Ayer, John Kerry previno que Rusia estaría sometida a sanciones suplementarias si no aplica el acuerdo de Ginebra. Mientras tanto Moscú ganó tiempo.

Fuente: Le Figaro por Isabelle Lasserre 17/04/2014



L'appel de Genève à une désescalade en Ukraine.

Une déclaration commune prône l'arrêt des violences dans la région du Donbass.

La dernière fois, la partie russe avait carrément refusé de s'asseoir à la même table que le ministre des Affaires étrangères ukrainien, qui avait dû attendre dans l'antichambre de l'ambassade américaine à Paris, avant de reprendre un vol pour Kiev. Cette fois, le Russe Sergueï Lavrov, l'Américain John Kerry, l'Européenne Catherine Ashton et l'Ukrainien Dechtchitsa ont longuement parlé dans un grand hôtel de Genève, la ville qui abrita, dans les années 1950, de nombreuses réunions internationales de la guerre froide.

Un long bras de fer diplomatique

Après un long bras de fer diplomatique, les quatre parties ont lancé un appel commun, dans une déclaration écrite, à l'arrêt immédiat des violences en Ukraine. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a parlé d'un accord en plusieurs étapes visant à obtenir une «désescalade» en Ukraine. Il a promis que les «groupes armés illégaux» seraient désarmés, que les bâtiments occupés seraient évacués, et évoqué une décentralisation de l'Ukraine. Les participants ont d'ailleurs convenu de poursuivre les discussions dans des cadres différents.
Avant le début des pourparlers, les diplomates occidentaux étaient pourtant sceptiques sur les chances d'aboutir, tant les différentes parties arrivaient avec des exigences différentes. En position de force sur le terrain, où elle déstabilise l'est de l'Ukraine après avoir annexé la Crimée, la Russie voulait imposer son projet de «fédéralisation» de l'Ukraine. Déjà présentée par Sergueï Lavrov à John Kerry lors d'une récente rencontre à Paris, la proposition avait été rejetée par l'Ukraine et par les Occidentaux, car elle mènerait au démembrement du pays ou à son extrême affaiblissement. L'objectif des Américains et des Européens était d'obtenir le retrait des troupes massées aux frontières de l'Ukraine et la fin du soutien russe aux séparatistes de l'est du pays.

Espoir d'une accalmie

La déclaration de Genève, dont les détails et les à-côtés n'étaient pas encore connus jeudi soir, permet peut-être d'espérer une accalmie dans les jours qui viennent. Mais elle n'a pas réglé la crise sur le fond. Dans son intervention télévisée, alors que s'ouvraient les négociations, Vladimir Poutine - dont la promesse, faite il y a quinze jours, de retirer les troupes russes massées à la frontière de l'Ukraine n'a jamais été tenue - ne s'est guère montré conciliant. Renversant les rôles comme à son habitude, présentant la Russie comme une victime, il a accusé Kiev d'avoir commis un «crime très grave» en déployant l'armée pour réprimer les troubles dans l'est. Il a indirectement menacé son voisin, dont il a parlé comme d'une région de Russie, d'une intervention militaire. Et il a d'ores et déjà prévenu qu'il pourrait ne pas reconnaître le résultat de l'élection présidentielle du 25 mai, dont les favoris sont des pro-européens. En cas d'échec, Américains et Européens avaient promis de durcir les sanctions contre la Russie. «Chaque fois que la Russie prendra des mesures destinées à déstabiliser l'Ukraine et à violer sa souveraineté, il y aura des conséquences», avait prévenu Barack Obama.
Le Parlement européen avait de son côté demandé que l'Union européenne «renforce» ses sanctions ciblées contre des personnalités russes et «se prépare» à lancer des sanctions économiques contre Moscou. Le fait que la Russie ait accepté à Genève d'endosser une déclaration commune sous-entend que les sanctions occidentales ne sont pas indifférentes à Vladimir Poutine, à un moment où l'économie russe va mal. Hier, John Kerry a prévenu que la Russie serait soumise à des sanctions supplémentaires si elle n'appliquait pas l'accord de Genève. En attendant, Moscou a gagné du temps.

Le Figaro par Isabelle Lasserre publié le 17/04/2014