París y Londres cooperan en el ámbito nuclear militar.
Juntos y en sólo unos meses, Nicolás Sarkozy y David Cameron tuvieron éxito allí donde luego de quince años de esfuerzo para crear una verdadera defensa europea, sobre todo de parte francesa, habían fracasado en gran parte. El primer ministro británico y el presidente francés firmaron este martes en Londres, un tratado de defensa y seguridad destinado a desarrollar la cooperación entre las fuerzas armadas de ambos países así como su despliegue conjunto". El texto no se hará público, según el Eliseo, pero su contenido será puesto en "consideración".
El acercamiento de las defensas francesas y británicas abarca casi todos los ámbitos. Pero una, la nuclear, es más sensible y simbólica que otras. Garantizando el carácter independiente de su disuasión, Londres y París van a sellar el martes una «cooperación sin precedentes» que pretende someter a controles la performance de las ojivas nucleares y la seguridad de los arsenales de ambos países, en la instalación científica francesa de Valduc, en Bourgogne, que será finalizada en el 2022. Del lado británico, será apoyada por un centro de investigación instalado a Aldermaston. Esta armonía será objeto de un tratado particular entre David Cameron y Nicolás Sarkozy, que estará concluido el martes y por cincuenta años. Así como lo dice un responsable del Eliseo, «el hecho de haber encontrado un acuerdo sobre un objeto superior como el ámbito nuclear militar, prueba el grado de confianza entre nuestros dos países como nunca ha sido igualado. El acuerdo va a permitir desarrollar todo lo demás».
En Londres, una carta de intención que preverá «un nuevo marco de intercambio» entre nuestras fuerzas sobre teatros de operaciones será también firmada por ambos ministros de Defensa. Una fuerza expedicionaria común interfuerzas, adaptada a todas las operaciones, incluso a las de fuerte densidad, y disponible con un simple preaviso, debería ser creada. La decisión del libro verde británico de reemplazar en 2016, en los portaaviones, el sistema de despegue vertical por el de catapulta, devuelve la compatibilidad a los buques y aeronaves de ambos países, autorizando las marinas británica y francesa a cooperar, primero alrededor del Charles-de-Gaulle, luego, desde 2020, alrededor de los nuevos portaaviones británicos.
Cooperación reforzada en drones y misiles.
Más allá, la cumbre de Londres será también la ocasión de anunciar un fortalecimiento de los lazos sobre el programa del avión A 400M (mantenimiento, formación de pilotos, abastecimiento en vuelo), una cooperación tecnológica sobre los submarinos nucleares, con exclusión de los núcleos y los lanzadores, una armonización de los sistemas antiminas, una cooperación creciente en el dominio de los drones, hecho esencial para las fuerzas armadas, en el de los misiles y en el de la investigación.
Ambos países van a trabajar desde el año próximo en la concepción de la futura generación de drones de vigilancia «altitud media, largo alcance» que deben ser concebidos entre 2015 y 2020, y el lanzamiento en 2012 de un «programa común de prototipos» destinado a preparar los futuros «drones de combate» susceptibles de entrar en servicio en 2030.
Según el plan de misiles, París y Londres deben develar este martes un «plan estratégico decenal» destinado, según el Elíseo, a crear un «contratista europeo único». Desde el 2011, ambos países van a trabajar en un nuevo misil anti-buque sucesor del misil crucero Scalp y en un proyecto de misil de alcance medio.
Realidades económicas.
En resumen, según el Eliseo, «un programa que nos compromete durante décadas y va a reestructurar profundamente nuestras defensas y nuestras industrias». Sostenida por las voluntades de Nicolás Sarkozy y David Cameron, esta aproximación histórica ha sido forzada por la crisis económica que, imponiendo restricciones presupuestarias de uno y otro lado del canal de La Mancha, podía conducir a los ejércitos franceses y británicos a un "desfasaje". Con el fin de quedar como potencias globales, Londres y París, ambos pesados vehículos de carga europeos en materia militar, están condenados hoy a cooperar, para hacer economía, con el riesgo de aceptar "una interdependencia mutua" en ciertos ámbitos, afirma el Eliseo. Unirse para sobrevivir.
Los responsables franceses están persuadidos de: la vuelta de París al mando integrado de la Alianza, haciendo desaparecer la desconfianza de nuestros socios y aliados, que sospechaban que Francia quería debilitar a la OTAN, contribuyó a estrechar los lazos con Londres haciendo desaparecer las reticencias norteamericanas. «Sin esta vuelta, habría sido psicológica y políticamente más difícil obtener este acuerdo», prosigue el funcionario del Elíseo.
Todo esto es considerado la «primera piedra» de un proyecto que podría ser todavía más ambicioso. Si otros países europeos se deciden a acoplarse a la locomotora militar franco-británica de Europa …
Fuente: Isabelle Lasserre. Le Figaro. 02.11.2010
Paris et Londres coopèrent dans le nucléaire militaire.
Ensemble et en quelques mois seulement, Nicolas Sarkozy et David Cameron ont réussi là où quinze ans d'efforts pour créer une vraie défense européenne, surtout menés par la partie française, avaient en grande partie échoué. Le premier ministre britannique et le président français signeront ce mardi, à Londres, un traité de défense et de sécurité destiné à développer la coopération entre les forces armées de leurs deux pays ainsi que «leur déploiement conjoint ». Le texte ne sera pas rendu public mais, selon l'Élysée, son contenu est «considérable».
Le rapprochement des défenses française et britannique balaie presque tous les domaines. Mais l'un, le nucléaire, est plus sensible et symbolique que les autres. Tout en garantissant le caractère indépendant de leur dissuasion, Londres et Paris vont sceller mardi une «coopération sans précédent» visant à tester la performance des ogives nucléaires et la sécurité des arsenaux des deux pays, dans l'installation scientifique française de Valduc, en Bourgogne, qui sera terminée en 2022. Côté britannique, elle sera appuyée par un centre de recherche installé à Aldermaston. Cette entente particulière fera l'objet d'un traité particulier entre David Cameron et Nicolas Sarkozy, qui sera conclu mardi et pour cinquante ans. Comme le dit un responsable à l'Élysée, «le fait d'avoir trouvé un accord sur un sujet majeur comme le nucléaire militaire prouve un degré de confiance entre nos deux pays qui n'a jamais été égalé. Il va permettre de développer tout le reste».
À Londres, une lettre d'intention prévoyant «un nouveau cadre d'échange» entre nos forces sur des théâtres d'opération sera également signée par les deux ministres de la Défense. Une force expéditionnaire commune interarmées adaptée à toutes les opérations, y compris à forte densité, et disponible sur préavis, devrait être créée. La décision du livre vert britannique de remplacer en 2016, sur les porte-avions, le système de décollage vertical par le catapultage, rendant ainsi compatibles les navires et les aéronefs des deux pays, autorisent les marines britannique et française à coopérer, d'abord autour du Charles-de-Gaulle, puis, dès 2020, autour du nouveau porte-avions britannique.
Coopération renforcée sur les drones et les missiles.
Au-delà, le sommet de Londres sera aussi l'occasion d'annoncer un renforcement des liens sur le programme A 400M (entretien, formation des pilotes, ravitaillement en vol), une coopération technologique sur les sous-marins nucléaires - à l'exclusion des cœurs nucléaires et des lanceurs - une harmonisation des systèmes antimines, une coopération accrue dans le domaine des drones, devenu essentiel pour les forces armées, dans celui des missiles et dans celui de la recherche.
Les deux pays vont ainsi travailler dès l'an prochain à la conception de la future génération de drones de surveillance «moyenne altitude, longue endurance» qui doivent être conçus entre 2015 et 2020, et lancer en 2012 un «programme commun de démonstrateur» destiné à préparer les futurs «drones de combat» susceptibles d'entrer en service en 2030.
Sur le plan des missiles, Paris et Londres doivent dévoiler ce mardi un «plan stratégique décennal» destiné, selon l'Elysée, à faire éclore un «maître d'oeuvre européen unique». Dès 2011, les deux pays vont ainsi travailler à un nouveau missile anti-navireau successeur du missile de croisière Scalp et à un projet de missile aérien de courte portée.
Des réalités économiques.
Au total, selon l'Élysée, «un programme qui nous engage pendant des décennies et va profondément structurer nos défenses et nos industries». Sous-tendu par les volontés de Nicolas Sarkozy et de David Cameron, ce rapprochement historique a été forcé par la crise économique qui, en imposant des restrictions budgétaires de part et d'autre de la Manche, pouvait conduire les armées française et britannique à un «décrochage». Afin de rester des puissances globales, Londres et Paris, les deux poids lourds européens en matière militaire, sont aujourd'hui condamnés à coopérer, pour faire des économies, quitte à accepter «une interdépendance mutuelle» dans certains domaines, affirme-t-on à l'Élysée. S'unir pour survivre.
Les responsables français en sont persuadés: le retour de Paris dans le commandement intégré de l'Alliance, en faisant disparaître la méfiance de nos partenaires, qui soupçonnaient la France de vouloir affaiblir l'Otan, a contribué à resserrer les liens avec Londres tout en faisant disparaître les réticences américaines. «Sans ce retour, il aurait été psychologiquement et politiquement plus difficile d'obtenir cet accord», poursuit le responsable de l'Élysée.
Tout cela n'est censé être que la «première pierre» d'un projet qui pourrait un jour être encore plus ambitieux. Si d'autres pays européens se décidaient à rejoindre la locomotive militaire franco-britannique de l'Europe…
Par Isabelle Lasserre. Le Figaro. 02.11.2010