martes, 1 de febrero de 2011

Túnez, Egipto y Jordania: aumentan las manifestaciones contra los regímenes en busca de apertura democrática.

Jordania, Siria, Yemen… El "contagio" prosigue.

Mientras que varios cientos de miles de manifestantes desfilan en El Cairo, los regímenes vecinos están atentos a las manifestaciones. El rey Abdallah de Jordania nombró a un nuevo primer ministro.

La onda expansiva de Túnez continúa haciendo temblar a los regímenes árabes. En eco con la manifestación que retumbó sobre la razón de ser del régimen de Ben Ali y a hecho vacilar a Hosni Mubarak, Jordania, inmersa en una de las peores recesiones económicas de su historia, atraviesa un período de tensiones políticas. Después de dos semanas de protestas, el rey Abdallah quiso quitarse el lastre este martes nombrando como primer ministro a Marouf Bakhit, su antiguo consejero militar, en reemplazo de Samir Rifaï, al que los manifestantes reclamaban estos últimos días su dimisión.
El rey espera que el nombramiento de Marouh Bakhit, antiguo primer ministro desde 2005 a 2007, calme las calles de Jordania, donde goza de una gran popularidad. Pero la elección del rey Abdallah ha sido inmediatamente criticada por los islamistas. El Frente de Acción Islámica (FAI), principal partido de la oposición en Jordania considera que «Maarouf Bakhit no es un reformador». «No es el hombre para dirigir el período de transición ni para salir de la crisis que soporta Jordania», según un miembro del comité ejecutivo del FAI, que promete continuar con las manifestaciones en todo el reino.
En Túnez, la situación está más tensa que hace dos semanas después de la caída de Ben Ali. Cientos de manifestantes se congregaron el martes por la mañana en Kasserine, en el centro del país. Exigían una solución urgente para poner fin a la situación considerada "caótica e inestable". Ellos reclaman particularmente que se encarcele a los "delincuentes" que se dedicaron el lunes a robos y saqueos. Los manifestantes fueron dispersados por el ejército.
En Cartago, en las afueras de Túnez, el ejército procedió el martes a intimar con tiros para dispersar a grupos de jóvenes que tomaron dos escuelas. Nadie parece haber resultado herido en estos incidentes. El lunes por la tarde, una sinagoga fue incendiada por desconocidos en el sudoeste del país, indicaron el martes varios responsables de la comunidad judía que pidieron un aumento de la protección a las autoridades.
El gobierno de transición se reunía el martes por primera vez desde su revisión del 27 de enero. El ministro del Interior Farhat Rajhi debía hacer un punto sobre la seguridad y anunciar la prórroga del toque de queda, vigente desde el 13 de enero.
En Argelia, una gran marcha en la capital está prevista para el 12 de febrero para pedir la «salida del sistema» del presidente Bouteflika y el levantamiento del estado de excepción, vigente desde hace 19 años. El día martes está marcado sobre todo por la huelga del personal paramédico, que reclama un aumento de salario. Seguido por más del 90 %, el movimiento provocó la detención de numerosos servicios en los hospitales y clínicas. Únicamente las urgencias funcionan normalmente. El personal de la educación apeló por su parte a una marcha frente al ministerio. Los desocupados preveen por su parte el 6 de febrero una manifestación de protesta frente al Ministerio de Trabajo, donde piensan entregar una plataforma de reivindicaciones.
En Yemen, el presidente Ali Abdallah Saleh, en el poder desde hace 32 años, está enfrentando protestas populares desde mediados de enero. El martes, convocó al parlamento y al consejo consultivo a una reunión que se realizará el miércoles, en el curso de la cual debería tomar la palabra. Una tentativa de negociación en vísperas del «Día de bronca» organizado para el jueves a pedido de la oposición. El partido del poder, el Congreso Popular General (CPG), también llamó a sus partidarios a manifestaciones el mismo día para acallar a la oposición.
En Siria, donde la situación estaba casi tranquila, llaman a manifestar el viernes por la tarde contra la «monocracia, la corrupción y la tiranía» del régimen de Bachar el-Assad, lanzada a través de Facebook, cuyo acceso sin embargo está bloqueado. Un grupo que reunió más de 7.800 miembros el martes, lanzó una llamada para manifestar bajo el slogan «la revolución siria 2011». El grupo invita a los jóvenes a participar en «el primer día de bronca del pueblo sirio y de rebelión civil en todas las ciudades sirias». «Usted se parece a los jóvenes de Túnez y de Egipto. Alce la voz de manera pacífica y civilizada, porque expresar sus opiniones está garantizado por la Constitución», indica el grupo en un comunicado.
En Qatar, Líbano, Bosnia, Grecia, Alemania, Tailandia y en Filipinas, los manifestantes se reunieron frente a las embajadas egipcias para protestar contra el régimen de Hosni Mubarak.

Fuente: Le Figaro 01.02.2011


Jordanie, Syrie, Yémen… La «contagion» se poursuit.

Alors que plusieurs centaines de milliers de manifestants défilent au Caire, les régimes voisins sont en proie à la contestation. Le roi Abdallah de Jordanie a nommé un nouveau premier ministre.

L'onde de choc partie de Tunisie continue de faire trembler les régimes arabes. En écho à la contestation qui a eu raison du régime de Ben Ali et fait vaciller Hosni Moubarak, la Jordanie, aux prises avec l'une des pires récessions économiques de son histoire, traverse une période de tensions politiques. Après deux semaines de protestations, le roi Abdallah a voulu lâcher du lest ce mardi en nommant au poste de premier ministre Marouf Bakhit, son ancien conseiller militaire, en remplacement de Samir Rifaï, dont des manifestants réclamaient ces derniers jours la démission.
Il espère que la nomination de Marouh Bakhit, ancien premier ministre de 2005 à 2007, calmera la rue en Jordanie, où il jouit d'une grande popularité. Mais le choix du roi Abdallah a été immédiatement critiqué par les islamistes. Le Front de l'Action Islamique (FAI), principal parti d'opposition en Jordanie estime que «Maarouf Bakhit n'est pas un réformateur». «Il n'est pas l'homme pour diriger la période transitoire et pour sortir de la crise qu'endure la Jordanie», selon un membre du comité exécutif du FAI, qui promet la poursuite des manifestations à travers le royaume.
En Tunisie, la situation reste tendue plus de deux semaines après la chute de Ben Ali. Des centaines de manifestants se sont rassemblés mardi matin à Kasserine, dans le centre du pays. Ils exigeaient une solution urgente pour mettre fin à une situation jugée «chaotique et instable». Ils réclamaient notamment la punition des «malfaiteurs» qui se sont livrés lundi à des pillages et saccages. Les manifestants ont été dispersés par l'armée.
A Carthage, dans la banlieue de Tunis, l'armée a procédé mardi à des tirs de sommation pour disperser des bandes de jeunes qui s'en sont pris à deux écoles. Personne ne semble avoir été blessé dans ces incidents. Lundi soir, une synagogue été incendiée par des inconnus dans le sud-ouest du pays, ont indiqué mardi plusieurs responsables de la communauté juive qui ont demandé une protection accrue aux autorités.
Le gouvernement de transition se réunissait mardi pour la première fois depuis son remaniement du 27 janvier. Le ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi devait faire un point sur la sécurité et annoncer la reconduction du couvre-feu, en vigueur depuis le 13 janvier.
En Algérie, une grande marche dans la capitale est prévue le 12 février pour demander le «départ du système» Bouteflika et la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 19 ans. La journée de mardi est surtout marquée par la grève du personnel paramédical, qui réclame une hausse de salaire. Suivi à plus de 90%, le mouvement a provoqué l'arrêt de nombreux services dans les hôpitaux et les polycliniques. Seules les urgences fonctionnent normalement. Le personnel de l'éducation a appelé de son côté à un rassemblement devant le ministère. Les chômeurs prévoient pour leur part le 6 février un mouvement de protestation devant le siège du ministère du Travail, où ils comptent déposer une plate-forme de revendications.
Au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, est confronté à des protestations populaires depuis la mi-janvier. Mardi, il a convoqué le parlement et le conseil consultatif à une réunion qui se tiendra mercredi, au cours de laquelle il devrait prendre la parole. Une tentative de négociation à la veille d'une «Journée de colère» organisée jeudi à l'appel de l'opposition. Le parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), a également appelé ses partisans à des manifestations le même jour pour contrer l'opposition.
En Syrie, où la situation était jusqu'alors restée calme, un appel à manifester vendredi après-midi contre la «monocratie, la corruption et la tyrannie» du régime de Bachar el-Assad a été lancé sur Facebook, dont l'accès est pourtant bloqué. Un groupe, qui a réuni plus de 7.800 membres mardi, a lancé un appel à manifester sous le slogan de «la Révolution syrienne 2011». Il invite les jeunes à participer à «la première journée de la colère du peuple syrien et de rébellion civile dans toutes les villes syriennes». «Vous ressemblez aux jeunes de Tunisie et d'Egypte. Haussez la voix d'une manière pacifique et civilisée, car exprimer ses opinions est garanti par la Constitution», indique le groupe dans un communiqué.
Au Qatar, au Liban, en Bosnie, en Grèce, en Allemagne, en Thaïlande et aux Philippines, des manifestants se sont rassemblés devant les ambassades égyptiennes pour protester contre le régime de Hosni Moubarak.

Le Figaro 01.02.2011