El ESL instala su estado-mayor en Siria.
El comando de la rebelión anuncia su transferencia de Turquía a las zonas sirias liberadas.
En un vídeo difundido el sábado por Internet, el coronel Riad el-Assaad anunció la “buena noticia al heroico” pueblo sirio, que lucha desde hace dieciocho meses para tumbar al régimen de Bachar el-Assad: “El comando del Ejército sirio libre entró en las regiones liberadas” del país. Hasta ahora, la dirección del ESL, compuesta de desertores y de voluntarios que habían tomado las armas, estaba instalada en Turquía, en un campamento no lejos de la frontera siria, ubicado bajo un estrecho control de los servicios de inteligencia militar turca.
El coronel Assaad, sin lazos de parentesco con el presidente el-Assad, no precisó dónde estaría situado en lo sucesivo su mando, pero según fuentes concordantes, su nueva base estaría en las provincias de Alep o Idleb, fronteriza con Turquía, donde los insurgentes controlan numerosas ciudades. Esta transferencia fue posible después de "arreglos" con los jefes rebeldes locales, precisó el jefe del ESL. Su superior, el general Moustapha Cheikh, al frente del Consejo revolucionario que lidera al Ejército sirio libre, estima que este “desplazamiento permitirá al comando estar más cerca de los combatientes”.
La creciente influencia de los radicales.
Este nuevo devenir se inscribe en las grandes maniobras, empezadas hace dos meses bajo presión occidental, para reestructurar al ESL, nacido en junio de 2011 poco después del comienzo de las manifestaciones, pero que no es más que una etiqueta bajo la cual múltiples grupos armados combaten al régimen sirio. El Ejército libre, que cuenta con casi 40.000 combatientes, es minado por las divisiones internas. Sus brigadas sobre el terreno a menudo no tienen la misma agenda política, si es la caída del régimen, y la ausencia de un comando unificado debilita su lucha frente a un ejército regular, mucho mejor equipado que los rebeldes.
“Como la mayoría de los jefes del ESL, Riad el-Assaad recibió mucho dinero de ciertos países árabes, afirma un combatiente cerca de Idleb, entrevistado el domingo por Skype. El considera saber quién en el interior trabaja realmente para la caída del régimen y envía a estos combatientes el dinero y las armas. Entonces, hasta ahora, él no hizo más que algunos grupos que se formaron en su nombre, bajo su propio logo. Al final, ha creado sus propios milicianos dentro de Siria”, se lamenta este activista.
Volviendo a su país, “Riad el-Assaad quiere colocarse en la lucha por el poder en el seno del ESL con la perspectiva del post Bachar”, analiza, por su parte, un observador sirio en Damasco. “Fue uno de los primeros que iniciaron el movimiento de defección en el seno del ejército regular, pero hoy, los otros jefes del ESL dentro de Siria tienen mucho más hombres armados que él. La importancia de Riad el-Assaad se ha reducido” en el curso de los meses, subraya este experto.
Mientras que sobre el terreno, la represión de los opositores siempre es cruel, “esto por desgracia no va a cambiar nada”, estima Abdel Majid Manjouneh, un opositor de Alep que participaba el domingo en una conferencia autorizada por el régimen en Damasco, reuniendo una veintena de organizaciones a la llamada de la Coordinación nacional para el cambio democrático, uno de los principales grupos de la oposición. “Ellos pueden anunciar lo que quieren, muchas facciones armadas hacen lo que quieren sobre el terreno, se lamenta Abdel Majid Manjouneh. ¿Por qué, hace dos días por ejemplo, una katiba (brigada) vino para hacer estallar un centro de finanzas en Alep? ¿En interés de quién?” se pregunta este activista, quién se alarma por la creciente influencia de los radicales islamistas, locales y extranjeros, entre los rebeldes armados. Estos combatientes integristas no obedecen casi nada al ESL, lo que también inquieta a los países occidentales, los que apoyan a los rebeldes sirios.
Fuente: Le Figaro por Georges Malbrunot 24/09/2012
L'ASL installe son état-major en Syrie.
Le commandement de la rébellion annonce son transfert de Turquie dans les zones syriennes libérées.
Dans une vidéo diffusée samedi sur Internet, le colonel Riad el-Assaad a annoncé la «bonne nouvelle à l'héroïque» peuple syrien, qui lutte depuis dix-huit mois pour renverser le régime de Bachar el-Assad: «Le commandement de l'Armée syrienne libre est entré dans les régions libérées» du pays. Jusqu'à maintenant, la direction de l'ASL, composée de déserteurs et de volontaires ayant pris les armes, était stationnée en Turquie, dans un camp non loin de la frontière syrienne, placé sous un étroit contrôle des services de renseignements militaires turcs.
Le colonel Assaad - sans lien de parenté avec le président el-Assad - n'a pas précisé où serait désormais situé son commandement, mais selon des sources concordantes, sa nouvelle base serait les provinces d'Alep ou d'Idleb, frontalières de la Turquie, où les insurgés contrôlent de nombreuses villes. Ce transfert a été possible après «des arrangements» avec les chefs rebelles locaux, a précisé le patron de l'ASL. Son supérieur, le général Moustapha Cheikh, à la tête du Conseil révolutionnaire qui chapeaute l'Armée syrienne libre, estime que ce «déplacement permettra au commandement d'être plus proche des combattants».
L'influence croissante des radicaux
Ce nouveau développement s'inscrit dans les grandes manœuvres, entamées il y a deux mois sous pression occidentale, pour restructurer l'ASL, née en juin 2011 peu après le début du soulèvement, mais qui n'est plus guère aujourd'hui qu'un label sous lequel de multiples groupes armés combattent le régime syrien. L'Armée libre, qui compte environ 40.000 combattants, est minée par les divisions internes. Ses brigades sur le terrain n'ont souvent pas le même agenda politique - si ce n'est la chute du régime - et l'absence de commandement unifié affaiblit leur lutte face à une armée régulière, bien mieux équipée que les rebelles.
«Comme la plupart des chefs de l'ASL, Riad el-Assaad a reçu beaucoup d'argent de certains pays arabes, affirme un combattant près d'Idleb, joint dimanche par Skype. Il était censé savoir qui à l'intérieur travaille réellement pour la chute du régime et envoyer à ces combattants de l'argent et des armes. Or, jusqu'à maintenant, il ne l'a fait qu'aux groupes qui se sont formés en son nom, sous son propre logo. Bref, il s'est créé ses propres miliciens à l'intérieur de la Syrie», regrette cet activiste.
En rentrant dans son pays, «Riad el-Assaad veut se placer dans la lutte pour le pouvoir au sein de l'ASL dans la perspective de l'après-Bachar», analyse, de son côté, un observateur syrien à Damas. «Il a été l'un des premiers à initier le mouvement de défection au sein de l'armée régulière, mais aujourd'hui, les autres chefs de l'ASL à l'intérieur de la Syrie ont beaucoup plus d'hommes en armes que lui. L'importance de Riad el-Assaad s'est réduite» au fil des mois, souligne cet expert.
Alors que sur le terrain, la répression des opposants est toujours aussi cruelle, «cela ne va hélas pas changer grand-chose», estime Abdel Majid Manjouneh, un opposant d'Alep qui participait dimanche à une conférence autorisée par le régime à Damas, réunissant une vingtaine d'organisations à l'appel de la Coordination nationale pour le changement démocratique, un des principaux groupes de l'opposition. «Ils peuvent toujours annoncer ce qu'ils veulent, beaucoup de factions armées font ce qu'elles veulent sur le terrain, déplore Abdel Majid Manjouneh. Pourquoi, voici deux jours par exemple, une katiba (brigade) est venue faire exploser un centre des finances à Alep? C'est dans l'intérêt de qui?», se demande cet activiste, qui s'alarme de l'influence croissante des radicaux islamistes, locaux et étrangers, parmi les rebelles armés. Or ces combattants intégristes n'obéissent pas ou peu à l'ASL, ce qui inquiète également les pays occidentaux, qui soutiennent les rebelles syriens.
Le Figaro par Georges Malbrunot 24/09/2012