Egipto: la policía impide
una masacre en el templo de Karnak en Luxor
Un atentado suicida que
habría podido provocar una masacre fue desbaratado el miércoles por la policía
en el templo de Karnak en Luxor, el segundo ataque dirigido contra turistas en
Egipto desde la destitución por el ejército en 2013 del presidente islamista
Mohamed Morsi.
Los atentados son muy
frecuentes en Egipto desde la expulsión de Morsi, perpetrados por grupos
jihadistas como represalias por la sangrante represión que cayó sobre sus
partidarios. Pero se dirigían, hasta ahora, casi exclusivamente contra las
fuerzas de seguridad.
El ataque del miércoles, aunque
todavía no fue reivindicado, parece indicar, como lo temían los expertos, que los
jihadistas cambiaron de estrategia y se dirigen en lo sucesivo contra los
extranjeros, en el momento en que el nuevo poder intenta atraer a turistas y a
inversionistas internacionales que habían abandonado Egipto hace ya cuatro
años.
A la mañana, tres hombres
se presentaron en un taxi en el puesto de control que franquea el acceso al estacionamiento
del templo de Karnak, uno de los sitios más célebres del Egipto de los faraones.
“Un policía de civil, desconfiado,
los forzó a detenerse”, explicó el ministerio de Turismo en un comunicado. Los
agentes hicieron abrir el baúl y percibieron dos grandes bolsos que les provocaron
desconfianza, detalla a la AFP un general de la policía de Luxor.
Cuando la policía pidió
abrir estos bolsos, uno de los hombres huyó y activó su chaqueta repleta de
explosivos. El otro pasajero y un cómplice que se había acercado a pie abrieron
los bolsos y sacaron los fusiles de asalto, según el general.
Los policías abrieron
inmediatamente fuego, matando a uno e hiriendo gravemente al otro en la cabeza.
El chófer del taxi fue dejado fuera de la causa.
Dos policías y dos civiles
egipcios resultaron heridos muy ligeramente.
Además de los dos fusiles
de asalto, los policías encontraron 19 cargadores completos en los bolsos. “Si
hubieran conseguido entrar al templo, esto habría sido una verdadera masacre”,
comentó el general.
En el momento del ataque,
604 visitantes se encontraban en el sitio de Karnak según la policía.
Desde la explosión, los
servicios de seguridad, muy presentes en los sitios turísticos de Egipto desde
una serie de atentados en los años 1990, habían anotado a todos los turistas y visitantes
del templo, para brindarles seguridad.
¿Cambio de blancos?
Desde la expulsión en
julio de 2013 de Mohamed Morsi, numerosos atentados se dirigen contra las fuerzas
de seguridad, reivindicados por grupos jihadistas que dicen actuar en
represalia a la represión sangrienta que golpea a los partidarios del
presidente islamista.
En las semanas que
siguieron a su expulsión, más de 1.400 manifestantes pro-Morsi fueron matados
por policías y soldados. Y desde el verano de 2013, más de 40.000 personas,
según Human Rights Watch (HRW), han sido detenidas. Cientos de pro-Morsi luego fueron
condenados a muerte en procesos masivos expeditivos.
Hasta entonces, los atentados
jihadistas estaban dirigidos exclusivamente contra las fuerzas de seguridad, salvo
un atentado suicida que mató a tres turistas surcoreanos y al chófer de su
autobús en febrero de 2014 en el Sinaí.
La inmensa mayoría de los
atentados particularmente mortíferos de los últimos meses se efectuaron en el
norte de esta península, bastión de la rama egipcia del grupo jihadista Estado
Islámico (EI), que fue bautizada recientemente “Provincia de Sinaí” para marcar
su adhesión al "califato" autoproclamado por el EI sobre una parte de
Irak y Siria.
Pero las bombas de poca
potencia explotan regularmente tanto en El Cairo como en el Delta del Nilo, dirigidas
casi exclusivamente contra las fuerzas de seguridad.
Los atentados que tenían
como blanco a los extranjeros se habían vuelto extremadamente raros desde
febrero de 2009, cuando una granada había matado a una francesa en el centro
histórico de El Cairo.
Pero los años 1990 quedaron
marcados por una serie de atentados mortíferos dirigidos contra turistas, que
le dieron un duro golpe a la economía egipcia, cuyo sector turístico es uno de
los principales pilares.
En noviembre de 1997, seis
jihadistas masacraron en Luxor a 35 suizos, seis británicos, cuatro alemanes,
dos colombianos, once japoneses y cuatro egipcios.
El fallido atentado de
Karnak “revela claramente un cambio de estrategia en la elección de los blancos”,
analiza Mathieu Guidère, profesor de geopolítica árabe en la Universidad de
Toulouse.
Los atacantes tienen,
según él, un objetivo triple: “debilitar la economía egipcia destruyendo el
sector turístico, implicar a las potencias occidentales (...) y dar el máximo impacto
mediático y una resonancia internacional allí donde las acciones locales
fracasaron en obtener el mismo eco desde hace meses, a pesar de su intensidad”.
Fuente: Libération y AFP 10
de junio de 2015
Egypte: la police empêche
un massacre au temple de Karnak à Louxor
Un attentat suicide qui
aurait pu faire un massacre a été déjoué mercredi par la police au temple de
Karnak à Louxor, la seconde attaque visant des touristes en Egypte depuis la
destitution par l’armée en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi.
Les attentats sont très
fréquents en Egypte depuis l’éviction de M. Morsi, perpétrés par des groupes
jihadistes en représailles à la très sanglante répression qui s’est abattue sur
ses partisans. Mais ils visaient jusqu’alors quasi-exclusivement les forces de
sécurité.
L’attaque de mercredi,
même si elle n’a pas encore été revendiquée, semble indiquer, comme le
redoutaient les experts, que les jihadistes ont changé de stratégie et visent
désormais les étrangers, au moment où le nouveau pouvoir tente d’attirer
touristes et investisseurs internationaux qui avaient déserté l’Egypte depuis
quatre ans.
Dans la matinée, trois
hommes se sont présentés dans un taxi au poste de contrôle barrant l’accès au
parking du temple de Karnak, l’un des sites les plus célèbres de l’Egypte
pharaonique.
«Un policier en civil,
suspicieux, les a forcés à s’arrêter», a expliqué le ministère du Tourisme dans
un communiqué. Les agents ont fait ouvrir le coffre et aperçu deux grands sacs
qui les ont rendus méfiants, détaille pour l’AFP un général de la police de
Louxor.
Lorsque la police a
demandé d’ouvrir ces sacs, l’un des hommes s’est enfui et a déclenché sa veste
bourrée d’explosif. L’autre passager et un complice qui l’avait rejoint à pied
ont ouvert les sacs et en ont sorti des fusils d’assaut, selon le général.
Les policiers ont
immédiatement ouvert le feu, tuant l’un et blessant grièvement l’autre à la tête.
Le chauffeur du taxi a été mis hors de cause.
Deux policiers et deux
civils égyptiens ont été très légèrement blessés.
Outre les deux fusils
d’assaut, les policiers ont trouvé 19 chargeurs pleins dans les sacs. «S’ils
avaient réussi à entrer dans le temple, cela aurait été un véritable massacre»,
a commenté le général.
Au moment de l’attaque,
604 visiteurs se trouvaient sur le site de Karnak selon la police.
Dès l’explosion, les
services de sécurité, très présents sur les sites touristiques en Egypte depuis
une série d’attentats dans les années 1990, avaient consigné tous les touristes
et visiteurs dans le temple, assurant leur sécurité.
Changement de cibles?
Depuis l’éviction en
juillet 2013 de M. Morsi, de nombreux attentats visent les forces de sécurité,
revendiqués par des groupes jihadistes qui disent agir en représailles à la
sanglante répression frappant les partisans du président islamiste.
Dans les semaines qui ont
suivi son éviction, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont ainsi été tués par
policiers et soldats. Et depuis l’été 2013, plus de 40.000 personnes, selon
Human Rights Watch (HRW), ont été arrêtées. Des centaines de pro-Morsi ont
ensuite été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.
Jusqu’alors, les cibles
des attentats jihadistes étaient exclusivement les forces de sécurité, en
dehors d’un attentat suicide ayant tué trois touristes sud-coréens et le
chauffeur de leur bus en février 2014 dans le Sinaï.
L’immense majorité des
attentats particulièrement meurtriers des derniers mois ont eu lieu dans le
nord de cette péninsule, bastion de la branche égyptienne du groupe jihadiste
Etat islamique (EI), qui s’est récemment baptisée «Province du Sinaï» pour
marquer son allégeance au «califat» auto-proclamé par l’EI sur une partie de
l’Irak et de la Syrie.
Mais des bombes de faible
puissance explosent aussi régulièrement au Caire ainsi que dans le Delta du
Nil, visant quasi-exclusivement les forces de sécurité.
Les attentats visant les
étrangers étaient devenus extrêmement rare depuis février 2009, quand une
grenade avait tué une Française dans le centre historique du Caire.
Mais les années 1990
avaient été marquées par une série d’attentats meurtriers visant les touristes,
qui avaient porté un coup dur à l’économie égyptienne, dont le secteur
touristique est l’un des principaux piliers.
En novembre 1997, six
jihadistes avaient massacré à Louxor 35 Suisses, six Britanniques, quatre
Allemands, deux Colombiens, onze Japonais et quatre Egyptiens.
L’attentat manqué de
Karnak «révèle clairement un changement de stratégie dans le choix des cibles»,
analyse Mathieu Guidère, professeur de géopolitique arabe à l’Université de
Toulouse.
Les assaillants ont selon
lui un triple objectif: «affaiblir l’économie égyptienne en détruisant le
secteur touristique, impliquer les puissances occidentales (...) et donner le
maximum d’impact médiatique et une résonance internationale là où des actions
locales ont échoué à obtenir le même écho depuis des mois, malgré leur
intensité».
Libération et AFP 10 JUIN
2015