jueves, 11 de junio de 2015

La policía egipcia logra desbaratar un ataque terrorista en un reconocido sitio turístico en Luxor; la tentativa aún no fue reivindicada


Egipto: la policía impide una masacre en el templo de Karnak en Luxor

Un atentado suicida que habría podido provocar una masacre fue desbaratado el miércoles por la policía en el templo de Karnak en Luxor, el segundo ataque dirigido contra turistas en Egipto desde la destitución por el ejército en 2013 del presidente islamista Mohamed Morsi.
Los atentados son muy frecuentes en Egipto desde la expulsión de Morsi, perpetrados por grupos jihadistas como represalias por la sangrante represión que cayó sobre sus partidarios. Pero se dirigían, hasta ahora, casi exclusivamente contra las fuerzas de seguridad.
El ataque del miércoles, aunque todavía no fue reivindicado, parece indicar, como lo temían los expertos, que los jihadistas cambiaron de estrategia y se dirigen en lo sucesivo contra los extranjeros, en el momento en que el nuevo poder intenta atraer a turistas y a inversionistas internacionales que habían abandonado Egipto hace ya cuatro años.
A la mañana, tres hombres se presentaron en un taxi en el puesto de control que franquea el acceso al estacionamiento del templo de Karnak, uno de los sitios más célebres del Egipto de los faraones.
“Un policía de civil, desconfiado, los forzó a detenerse”, explicó el ministerio de Turismo en un comunicado. Los agentes hicieron abrir el baúl y percibieron dos grandes bolsos que les provocaron desconfianza, detalla a la AFP un general de la policía de Luxor.
Cuando la policía pidió abrir estos bolsos, uno de los hombres huyó y activó su chaqueta repleta de explosivos. El otro pasajero y un cómplice que se había acercado a pie abrieron los bolsos y sacaron los fusiles de asalto, según el general.
Los policías abrieron inmediatamente fuego, matando a uno e hiriendo gravemente al otro en la cabeza. El chófer del taxi fue dejado fuera de la causa.
Dos policías y dos civiles egipcios resultaron heridos muy ligeramente.
Además de los dos fusiles de asalto, los policías encontraron 19 cargadores completos en los bolsos. “Si hubieran conseguido entrar al templo, esto habría sido una verdadera masacre”, comentó el general.
En el momento del ataque, 604 visitantes se encontraban en el sitio de Karnak según la policía.
Desde la explosión, los servicios de seguridad, muy presentes en los sitios turísticos de Egipto desde una serie de atentados en los años 1990, habían anotado a todos los turistas y visitantes del templo, para brindarles seguridad.

¿Cambio de blancos?

Desde la expulsión en julio de 2013 de Mohamed Morsi, numerosos atentados se dirigen contra las fuerzas de seguridad, reivindicados por grupos jihadistas que dicen actuar en represalia a la represión sangrienta que golpea a los partidarios del presidente islamista.
En las semanas que siguieron a su expulsión, más de 1.400 manifestantes pro-Morsi fueron matados por policías y soldados. Y desde el verano de 2013, más de 40.000 personas, según Human Rights Watch (HRW), han sido detenidas. Cientos de pro-Morsi luego fueron condenados a muerte en procesos masivos expeditivos.
Hasta entonces, los atentados jihadistas estaban dirigidos exclusivamente contra las fuerzas de seguridad, salvo un atentado suicida que mató a tres turistas surcoreanos y al chófer de su autobús en febrero de 2014 en el Sinaí.
La inmensa mayoría de los atentados particularmente mortíferos de los últimos meses se efectuaron en el norte de esta península, bastión de la rama egipcia del grupo jihadista Estado Islámico (EI), que fue bautizada recientemente “Provincia de Sinaí” para marcar su adhesión al "califato" autoproclamado por el EI sobre una parte de Irak y Siria.
Pero las bombas de poca potencia explotan regularmente tanto en El Cairo como en el Delta del Nilo, dirigidas casi exclusivamente contra las fuerzas de seguridad.
Los atentados que tenían como blanco a los extranjeros se habían vuelto extremadamente raros desde febrero de 2009, cuando una granada había matado a una francesa en el centro histórico de El Cairo.
Pero los años 1990 quedaron marcados por una serie de atentados mortíferos dirigidos contra turistas, que le dieron un duro golpe a la economía egipcia, cuyo sector turístico es uno de los principales pilares.
En noviembre de 1997, seis jihadistas masacraron en Luxor a 35 suizos, seis británicos, cuatro alemanes, dos colombianos, once japoneses y cuatro egipcios.
El fallido atentado de Karnak “revela claramente un cambio de estrategia en la elección de los blancos”, analiza Mathieu Guidère, profesor de geopolítica árabe en la Universidad de Toulouse.
Los atacantes tienen, según él, un objetivo triple: “debilitar la economía egipcia destruyendo el sector turístico, implicar a las potencias occidentales (...) y dar el máximo impacto mediático y una resonancia internacional allí donde las acciones locales fracasaron en obtener el mismo eco desde hace meses, a pesar de su intensidad”.

Fuente: Libération y AFP 10 de junio de 2015



Egypte: la police empêche un massacre au temple de Karnak à Louxor

Un attentat suicide qui aurait pu faire un massacre a été déjoué mercredi par la police au temple de Karnak à Louxor, la seconde attaque visant des touristes en Egypte depuis la destitution par l’armée en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi.
Les attentats sont très fréquents en Egypte depuis l’éviction de M. Morsi, perpétrés par des groupes jihadistes en représailles à la très sanglante répression qui s’est abattue sur ses partisans. Mais ils visaient jusqu’alors quasi-exclusivement les forces de sécurité.
L’attaque de mercredi, même si elle n’a pas encore été revendiquée, semble indiquer, comme le redoutaient les experts, que les jihadistes ont changé de stratégie et visent désormais les étrangers, au moment où le nouveau pouvoir tente d’attirer touristes et investisseurs internationaux qui avaient déserté l’Egypte depuis quatre ans.
Dans la matinée, trois hommes se sont présentés dans un taxi au poste de contrôle barrant l’accès au parking du temple de Karnak, l’un des sites les plus célèbres de l’Egypte pharaonique.
«Un policier en civil, suspicieux, les a forcés à s’arrêter», a expliqué le ministère du Tourisme dans un communiqué. Les agents ont fait ouvrir le coffre et aperçu deux grands sacs qui les ont rendus méfiants, détaille pour l’AFP un général de la police de Louxor.
Lorsque la police a demandé d’ouvrir ces sacs, l’un des hommes s’est enfui et a déclenché sa veste bourrée d’explosif. L’autre passager et un complice qui l’avait rejoint à pied ont ouvert les sacs et en ont sorti des fusils d’assaut, selon le général.
Les policiers ont immédiatement ouvert le feu, tuant l’un et blessant grièvement l’autre à la tête. Le chauffeur du taxi a été mis hors de cause.
Deux policiers et deux civils égyptiens ont été très légèrement blessés.
Outre les deux fusils d’assaut, les policiers ont trouvé 19 chargeurs pleins dans les sacs. «S’ils avaient réussi à entrer dans le temple, cela aurait été un véritable massacre», a commenté le général.
Au moment de l’attaque, 604 visiteurs se trouvaient sur le site de Karnak selon la police.
Dès l’explosion, les services de sécurité, très présents sur les sites touristiques en Egypte depuis une série d’attentats dans les années 1990, avaient consigné tous les touristes et visiteurs dans le temple, assurant leur sécurité.

Changement de cibles?

Depuis l’éviction en juillet 2013 de M. Morsi, de nombreux attentats visent les forces de sécurité, revendiqués par des groupes jihadistes qui disent agir en représailles à la sanglante répression frappant les partisans du président islamiste.
Dans les semaines qui ont suivi son éviction, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont ainsi été tués par policiers et soldats. Et depuis l’été 2013, plus de 40.000 personnes, selon Human Rights Watch (HRW), ont été arrêtées. Des centaines de pro-Morsi ont ensuite été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.
Jusqu’alors, les cibles des attentats jihadistes étaient exclusivement les forces de sécurité, en dehors d’un attentat suicide ayant tué trois touristes sud-coréens et le chauffeur de leur bus en février 2014 dans le Sinaï.
L’immense majorité des attentats particulièrement meurtriers des derniers mois ont eu lieu dans le nord de cette péninsule, bastion de la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui s’est récemment baptisée «Province du Sinaï» pour marquer son allégeance au «califat» auto-proclamé par l’EI sur une partie de l’Irak et de la Syrie.
Mais des bombes de faible puissance explosent aussi régulièrement au Caire ainsi que dans le Delta du Nil, visant quasi-exclusivement les forces de sécurité.
Les attentats visant les étrangers étaient devenus extrêmement rare depuis février 2009, quand une grenade avait tué une Française dans le centre historique du Caire.
Mais les années 1990 avaient été marquées par une série d’attentats meurtriers visant les touristes, qui avaient porté un coup dur à l’économie égyptienne, dont le secteur touristique est l’un des principaux piliers.
En novembre 1997, six jihadistes avaient massacré à Louxor 35 Suisses, six Britanniques, quatre Allemands, deux Colombiens, onze Japonais et quatre Egyptiens.
L’attentat manqué de Karnak «révèle clairement un changement de stratégie dans le choix des cibles», analyse Mathieu Guidère, professeur de géopolitique arabe à l’Université de Toulouse.
Les assaillants ont selon lui un triple objectif: «affaiblir l’économie égyptienne en détruisant le secteur touristique, impliquer les puissances occidentales (...) et donner le maximum d’impact médiatique et une résonance internationale là où des actions locales ont échoué à obtenir le même écho depuis des mois, malgré leur intensité».

Libération et AFP 10 JUIN 2015