sábado, 4 de febrero de 2012

El veto de Rusia y China en el Consejo de Seguridad de la ONU le da aire al régimen sirio.

En la ONU, Rusia y China oponen su veto a una resolución sobre Siria.

Por segunda vez en cuatro meses, Rusia y China, miembros permanentes del Consejo de Seguridad de la ONU, opusieron su veto a un proyecto de resolución que condenaba la represión en Siria y que exigía la partida del presidente sirio Bachar Al-Assad. El texto, calcado según el plan de salida de la crisis hecho por la Liga Árabe, recibió el apoyo de los otros trece miembros del Consejo.
El embajador francés Gérard Araud denunció este "doble veto", hablando de "un día triste para este Consejo, para los sirios y para los amigos de la democracia". Rememorando las "masacres" de Hama en 1982, bajo la presidencia de Hafez Al-Assad, y las de Homs la noche pasada, él añadió: "el horror es hereditario en Damasco".
La embajadora norteamericana Susan Rice dijo sentirse "asqueada" por la actitud de Rusia y de China y previno que "todo nuevo derramamiento de sangre sería su responsabilidad". Su homólogo británico, Mark Lyall, se dijo "consternado". Para su secretario general, Ban Ki-Moon, este voto "empobrece el papel de la ONU".
El embajador ruso Vitali Tchourkine justificó su gesto bajo el pretexto de que el proyecto de resolución fue "desequilibrado" y "no reflejaba la realidad de la situación en Siria", acusando a los países occidentales de faltos de "flexibilidad " en las discusiones. El embajador chino Li Baodong hizo valer que la resolución no habría ayudado al diálogo político y que Pekín estaba "de acuerdo con las enmiendas" rusas.

En Homs, una de las "masacres más grandes" desde marzo.

Este voto ocurre al día siguiente de un ataque militar contra la ciudad de Homs donde más de 200 personas, entre ellas una centena de mujeres y niños, han resultado muertas. La oposición siria acusa el régimen de haber llevado a cabo este ataque particularmente sangriento, mientras que Damasco afirma que la oposición es responsable del ataque intentando influir sobre el voto en la ONU, invocando "una guerra de información histérica".
El corresponsal Mani, enviado a Homs por Le Monde, cuenta lo que vio en el barrio de Khaldiyé, alcanzado por varios tiros de obuses, según testigos, desde barrios controlados por las fuerzas leales.

Obama exige la partida de Al-Assad.

Mientras se realizaban aún intentos diplomáticos, varios países occidentales tuvieron palabras muy duras contra el régimen de Bachar Al-Assad. Francia acusó a Damasco "de haber dado un paso más hacia el salvajismo", Gran Bretaña fustigó "el cinismo sin piedad del presidente Assad" mientras que el presidente norteamericano Barack Obama acusó a Damasco de haber "asesinado" a civiles, mencionando "ataques abominables" y que exigía la partida de Bachar Al-Assad. El jefe de la diplomacia francesa, Alain Juppé, juzgó que "la masacre de Homs era un crimen de lesa humanidad" y que "sus autores deberán responder por eso".
Rusia, que siempre se opuso a una resolución que exigiera la salida previa de Bachar Al-Assad, indicó el sábado, que su ministro de Asuntos Exteriores, Sergueï Lavrov, se dirigiría el martes a Siria para reunirse con el presidente sirio con el fin de "encontrar una salida política al conflicto". Lavrov había prevenido por la mañana que el proyecto de resolución no le convenía "para nada" a Rusia en una entrevista para la cadena rusa Rossia. "Sí (Estados Unidos) quieren un escándalo en el Consejo de Seguridad, no podemos detenerlos", había advertido.
Según diplomáticos citados por AFP, Rusia intentó en las últimas horas debilitar aún más el texto que se examinaba en la ONU con modificaciones del vocabulario, minimizaba las exacciones al régimen sirio o el apoyo del Consejo sobre las decisiones de la Liga Árabe, y condenando a la oposición siria del mismo modo que al régimen por los hechos violentos. Peticiones consideradas "inaceptables" por Estados Unidos.

Fuente: Le Monde con AFP y Reuters 04.02.2012




A l'ONU, la Russie et la Chine opposent leur veto à une résolution sur la Syrie.

Pour la deuxième fois en quatre mois, la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont opposé leur véto à un projet de résolution condamnant la répression en Syrie et demandant le départ du président syrien Bachar Al-Assad. Le texte, calquée sur le plan de sortie de crise de la Ligue arabe, a reçu le soutien des treize autres membres du Conseil.
L'ambassadeur français Gérard Araud a dénoncé ce "double veto", parlant de "triste jour pour ce Conseil, pour les Syriens et pour les amis de la démocratie". Rappelant les "massacres" de Hama en 1982, sous la présidence de Hafez Al-Assad, et ceux de Homs la nuit dernière, il a ajouté: "l'horreur est héréditaire à Damas".
L'ambassadrice américaine Susan Rice s'est dite "dégoûtée" par l'attitude de la Russie et de la Chine et a prévenu que "toute nouvelle effusion de sang sera de leur responsabilité". Son homologue britannique, Mark Lyall, s'est dit "consterné". Pour son secrétaire général Ban Ki-moon, ce vote "amoindrit le rôle de l'ONU".
L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a justifié son geste en prétextant que le projet de résolution était "déséquilibré" et "ne reflétait pas la réalité de la situation en Syrie", accusant les Occidentaux d'avoir manqué de "souplesse" dans les discussions. L'ambassadeur chinois Li Baodong a fait valoir que la résolution n'aurait pas aidé au dialogue politique et que Pékin était "d'accord avec les amendements" russes.

A Homs, un des "plus grands massacres" depuis mars.

Ce vote intervient au lendemain d'une attaque militaire contre la ville de Homs où plus de 200 personnes, dont une centaine de femmes et d'enfants, ont été tuées. L'opposition syrienne accuse le régime d'avoir mené cette attaque particulièrement sanglante, alors que Damas affirme que l'opposition en est responsable dans une tentative d'influencer le vote à l'ONU, évoquant "une guerre d'information hystérique".
Le photojournaliste Mani, présent à Homs pour Le Monde, raconte ce qu'il a vu dans le quartier de Khaldiyé, frappé par plusieurs obus tirés, selon des témoins, depuis des quartiers contrôlés par les forces loyalistes.

Obama demande le départ d´Al-Assad.

Alors que les tractations diplomatiques avaient encore lieu, plusieurs pays occidentaux ont eu des mots très durs contre le régime de Bachar Al-Assad. La France a accusé Damas d'avoir "franchi un pas supplémentaire dans la sauvagerie", la Grande-Bretagne a fustigé "le cynisme sans pitié du président Assad" alors que le président américain Barack Obama a accusé Damas d'avoir "assassiné" des civils, évoquant des "attaques abominables" et exigeant le départ de Bachar Al-Assad. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a jugé que "le massacre de Homs est un crime contre l'humanité" et que "ses auteurs devront en répondre".
La Russie, qui s'est toujours opposée à une résolution demandant le départ préalable de Bachar Al-Assad, a indiqué, samedi, que son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se rendra mardi en Syrie pour rencontrer le président syrien afin de "trouver une issue politique au conflit". M. Lavrov avait prévenu dans la matinée que le projet de résolution ne convenait "absolument pas" à la Russie dans un entretien à la télévision russe Rossia. "Si (les Etats-Unis) veulent encore un scandale au Conseil de sécurité, on ne peut pas les arrêter", avait-il mis en garde.
Selon des diplomates cités par l'AFP, la Russie a tenté dans les dernières heures d'affaiblir encore la portée du texte examiné à l'ONU par des modifications de vocabulaire, en minimisant les exactions du régime syrien ou le soutien du Conseil aux décisions de la Ligue arabe, et en condamnant l'opposition syrienne au même titre que le régime pour les violences. Des demandes jugées "inacceptables" par les Etats-Unis.

Le Monde avec AFP et Reuters 04.02.2012