viernes, 14 de noviembre de 2014

Luego de tres meses de operaciones aéreas y de asistencia terrestre contra Daech/EI, Estados Unidos no obtiene los resultados esperados


En la guerra contra el EI, Estados Unidos está en una “pendiente resbaladiza”

Estados Unidos eligió movilizar medios limitados en la lucha contra el grupo Estado Islámico (EI), pero el conflicto se estanca y se parece cada vez más a una verdadera guerra donde los desafíos crecen día tras día para Washington.

A principios de agosto, se trataba simplemente de proteger las minorías religiosas en Irak, pero el objetivo se transformó en el curso de las semanas. En lo sucesivo, hay que destruir al grupo EI en Siria y en Irak, una evolución espectacular para el presidente Barack Obama, que era un vehemente opositor a la guerra en Irak cuando sólo era un candidato a la Casa Blanca. “Como comandante en jefe no dejaré que Estados Unidos sea arrastrado a una nueva guerra en Irak”, repitió Barack Obama el 7 de agosto, en vísperas de los primeros bombardeos norteamericanos. Pero la situación en el terreno apenas se presta para el optimismo y el presidente norteamericano debió autorizar la semana pasada el envío de consejeros militares suplementarios a Irak: llegarán así pronto a los 3.100 en la zona. Los primeros bombardeos estuvieron destinados a proteger a los Yazidis refugiados en el Monte Sinjar, pero en ningún caso Estados Unidos tenía la intención de “transformarse en la fuerza aérea iraquí”, también había señalado en su momento Barack Obama. “Sin embargo es exactamente en lo que Estados Unidos se transformó”, estima Micah Zenko, del Council of Foreign Relations. Y después de más de 800 incursiones aéreas no tiene a la vista ningún fin y las autoridades norteamericanas consideran incluso que la lucha contra el grupo EI podría durar años.

Callejón sin salida

Los consejeros militares norteamericanos no son desplegados “en un rol de combate”, también repitieron las autoridades norteamericanas, pero algunos de estos hombres están basados en la provincia de Anbar, en el oeste de Irak, cerca de las líneas de frente, lo que aumenta el riesgo de ver a norteamericanos morir allí.
El principal riesgo de esta creciente implicación es la célebre “pendiente resbaladiza”, con Washington cada vez más implicado y atraído a la guerra en Siria, con una presión incrementada para una verdadera intervención militar norteamericana que permitiría dar un giro de 180º en la situación actual, hacen notar los expertos. Por ahora la estrategia militar de Estados Unidos se parece a la utilizada durante la ocupación de Irak entre 2003 y 2011, cuando consejeros e instructores trabajaban con los soldados iraquíes y las tribus sunnitas para combatir a al-Qaeda, estima Robert Scales, un general retirado. Pero mientras el ejército iraquí se entrena, los combatientes del grupo EI tienen tiempo de reforzar sus posiciones sobre las franjas de territorio que controlan, de almacenar armas y de reclutar más jihadistas, advirtió Scales en el Washington Post.
Daniel Bolger, ex teniente general que comandó tropas en Irak, también advirtió contra el riesgo que corría Estados Unidos de repetir los errores de “dos guerras fallidas” en Irak y Afganistán, apoyándose demasiado en el ejército para resolver problemas que son también políticos. “La afluencia de tropas en Irak en 2007 no ganó nada, sólo permitió tener más tiempo”, juzgó en el New York Times. “Pero, al final, limitado por un gobierno corrompido y sectario en Bagdad y trabado por la voluntad de nuestros compatriotas norteamericanos de no comprometerse en una lucha que corría peligro de durar décadas, la afluencia de soldados en 2007 sólo preparó el callejón sin salida actual”, concluye.

Fuente: OLJ y AFP por Daniel De Luce 13/11/2014



Dans la guerre contre l’EI, les USA sur une «pente glissante»

Les Etats-Unis ont choisi de mobiliser des moyens limités dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), mais le conflit s'enlise et ressemble de plus en plus à une véritable guerre où les enjeux s'élèvent chaque jour davantage pour Washington.

Début août, il s'agissait simplement de protéger les minorités religieuses en Irak, mais l'objectif s'est transformé au fil des semaines. Désormais, il faut détruire le groupe EI en Syrie et en Irak, une évolution spectaculaire pour le président Barack Obama qui était un opposant véhément à la guerre en Irak quand il n'était qu'un candidat à la Maison Blanche. «En tant que commandant en chef je ne laisserai pas les Etats-Unis être entraînés dans une nouvelle guerre en Irak», a répété Barack Obama le 7 août, à la veille des premiers bombardements américains. Mais la situation sur le terrain ne prête guère à l'optimisme et le président américain a dû autoriser la semaine passée l'envoi de conseillers militaires américains supplémentaires en Irak: ils seront ainsi bientôt 3.100 sur place. Les premiers bombardements étaient destinés à protéger les Yazidis réfugiés sur le Mont Sinjar, mais en aucun cas les Etats-Unis n'avaient l'intention de «devenir l'armée de l'air irakienne», avait aussi souligné à l'époque M. Obama. «C'est pourtant exactement ce que les Etats-Unis sont devenus», estime Micah Zenko, du Council of Foreign Relations. Et après plus de 800 raids aériens il n'y a aucune fin en vue et les autorités américaines estiment même que la lutte contre le groupe EI pourrait durer des années.

Impasse

Les conseillers militaires américains ne sont pas déployés dans «un rôle de combat», ont aussi répété les autorités américaines mais certains de ces hommes sont basés dans la province d'Anbar, à l'ouest de l'Irak, près des lignes de front, ce qui augmente le risque de voir des Américains tués là-bas.
Le principal risque de cette implication croissante est la célèbre «pente glissante», avec Washington de plus en plus impliqué et attiré dans la guerre en Syrie, avec une pression accrue pour une réelle intervention militaire américaine qui permettrait de renverser la vapeur, notent des experts. Pour le moment la stratégie militaire des Etats-Unis ressemble à celle utilisée durant l'occupation de l'Irak entre 2003 et 2011, quand des conseillers et formateurs travaillaient avec les soldats irakiens et les tribus sunnites pour combattre el-Qaëda, estime Robert Scales, un général à la retraite. Mais pendant que l'armée irakienne s'entraîne, les combattants du groupe EI ont le temps de renforcer leurs positions sur les pans de territoire qu'ils contrôlent, d'emmagasiner des armes et de recruter davantage de jihadistes, a mis en garde M. Scales dans le Washington Post.
Daniel Bolger, ancien lieutenant général qui a dirigé des troupes en Irak, a également mis en garde contre le risque que courent les Etats-Unis de répéter les erreurs de «deux guerres ratées» en Irak et en Afghanistan, en s'appuyant trop sur l'armée pour résoudre des problèmes qui sont aussi politiques. «L'afflux de troupes en Irak en 2007 n'a rien gagné, ça a juste permis d'avoir plus de temps», a-t-il jugé dans le New York Times. «Mais, au final, limité par un gouvernement corrompu et sectaire à Bagdad et entravé par la volonté de nos compatriotes américains de ne pas s'engager dans une lutte qui risquait de durer des décennies, l'afflux de soldats en 2007 n'a fait que préparer l'impasse actuelle», conclut-il.

OLJ et AFP par Daniel De Luce 13/11/2014