martes, 11 de noviembre de 2014

Con un ambiente de violencia en los Territorios Ocupados, se conmemora el décimo aniversario de la muerte del líder palestino Yasser Arafat


Diez años después de su muerte, Yasser Arafat se mantiene como símbolo en Palestina

Encarnando la lucha por la independencia de los palestinos, Yasser Arafat todavía es considerado, diez años después de su muerte, como un héroe nacional en Palestina.

Durante décadas, él encarnó la lucha por la independencia de los palestinos. Diez años después de su muerte, Yasser Arafat se mantiene como un héroe nacional para el pueblo palestino que anhela todavía su Estado. Cuando muere el 11 de noviembre de 2004, es el presidente de una Autoridad Palestina moribunda, en un status vago. Diez años más tarde, su sucesor Mahmud Abbas, obtuvo en la ONU el status de Estado observador. Pero en los hechos, los palestinos esperan aún su Estado, 66 años después de la creación de Israel.
Si el reconocimiento internacional todavía se hace esperar, Arafat sigue siendo para ellos “un símbolo nacional, porque es visto como el que nunca abdicó y consagró su vida a la causa”, dice Nathan Brown, del centro Carnegie.
Hasta los últimos días, asediado en su cuartel general de Ramallah, con las topadoras israelíes apostadas bajo sus ventanas, fue el que enfrentó a Israel. Por esto, afirma Karim Bitar, del Instituto de relaciones internacionales y estratégicas (IRIS), “la causa palestina ha sido identificada con la persona de Arafat”. “Su victoria, es haber conseguido hacer pasar a Palestina de una causa humanitaria a una verdadera cuestión nacional”, va más allá Xavier Abou Eid, portavoz de la Organización para la Liberación de Palestina (OLP), fundada y dirigida por Arafat hasta su muerte.

Una rama de olivo y un fusil

Porque el que, a fines de 1974, lanzaba en la ONU “yo he venido trayendo una rama de olivo y un fusil de revolucionario, no dejen caer la rama de mi mano” eligió finalmente la solución diplomática, empezando un difícil proceso de paz, en punto muerto desde el 2000. Denunciado como “terrorista” por los israelíes, perseguido y expulsado de Jordania en 1970 o del Líbano en 1982, Arafat se puso la ropa de líder en busca de un Estado, sin dejar nunca su uniforme de combate y su kefiyeh.
“Es Arafat el primero que tomó la dolorosa decisión de reconocer en 1988 las fronteras de 1967, de abandonar el 78 % de la Palestina histórica y de abrir la vía a la coexistencia”, recuerda Xavier Abou Eid.
En 1993, él decide firmar los acuerdos de Oslo que trazarían por un tiempo la posibilidad de un Estado palestino. Con su histórico apretón de manos de la Casa Blanca con el primer ministro israelí Yitzhak Rabin, pone fin a 27 años de exilio y encabeza la Autoridad Palestina. Pero, estima Karim Bitar, “para poner pie en Palestina, hizo muchísimas concesiones sin obtener garantías de la finalización de la colonización y de la ocupación”.
Diez años después de su muerte, los palestinos intentan todavía obtener un Estado. Quieren hacer votar durante noviembre en la ONU el fin de la ocupación en dos años, un proyecto que corre peligro de ser abortado por un enésimo veto norteamericano.

“Mártir” de la causa

A pesar del fracaso de Oslo, de la continuidad de la ocupación y de la colonización, lo que los palestinos recuerdan de Arafat, asegura Xavier Abou Eid, es que “a pesar de todos sus errores, llevó un mensaje claro desde los campos de refugiados del Líbano hasta los palestinos de Chile, pasando por Gaza y Cisjordania”. Porque este “personaje novelesco” que había creado su leyenda, sabía manejar las palabras. Durante la segunda Intifada, él alababa la “resistencia”, tomando como propio sin embargo un movimiento que no había planificado ni lanzado.
Movilizar multitudes lo hizo hasta en la muerte: durante la repatriación de su cuerpo, miles de palestinos se desplazaron hasta Ramallah. Porque en 2004, Arafat se volvía un “mártir” de la causa con su muerte, cuyas circunstancias todavía son objeto de una investigación, las muestras tomadas luego de su exhumación han revelado un posible envenenamiento. Pero, hace notar Karim Bitar, Abu Ammar, su nombre de guerra, “revolucionario, pero no estadista, ejercía un poder personal y no supo construir instituciones y planificar el futuro”.

“Hasta Hamas respeta su memoria”

Después, aplastado por la sombra de su ilustre predecesor, Mahmud Abbas pena por imponerse, tanto alrededor de los israelíes como entre los palestinos que, además de la ocupación, sufrieron divisiones entre Fatah, del cual Abbas es el jefe, y el islamista Hamas, que tarda en devolver las llaves del poder en Gaza.
“Bajo Arafat, jamás hubiera existido una división”, aseguran los palestinos unánimes. “Hasta Hamas respeta su memoria”, dice Brown. Por primera vez este 11 de noviembre, el movimiento islamista, que firmó hace unos meses la reconciliación con Fatah, debería autorizar a este último a organizar en Gaza las conmemoraciones de la muerte de Arafat.

Fuente: Le Point con AFP publicado el 11/11/2014



Dix ans après sa mort, Yasser Arafat reste un symbole en Palestine

Incarnant la lutte pour l'indépendance des Palestiniens, Yasser Arafat est toujours considéré, dix ans après sa mort, comme un héros national en Palestine.

Des décennies durant, il a incarné la lutte pour l'indépendance des Palestiniens. Dix ans après sa mort, Yasser Arafat reste un héros national pour le peuple palestinien qui attend toujours son État. Lorsqu'il décède le 11 novembre 2004, il est le président d'une Autorité palestinienne moribonde, au statut flou. Dix ans plus tard, son successeur Mahmoud Abbas a obtenu à l'ONU le statut d'État observateur. Mais dans les faits, les Palestiniens espèrent encore leur État, 66 ans après la création d'Israël.
Si la reconnaissance internationale se fait toujours attendre, Arafat reste pour eux "un symbole national, car il est vu comme celui qui n'a jamais abdiqué et a dévoué sa vie à la cause", dit Nathan Brown, du centre Carnegie.
Jusqu'aux derniers jours, assiégé dans son Q. G. de Ramallah, des bulldozers israéliens postés sous ses fenêtres, il est celui qui a tenu tête à Israël. Pour cela, affirme Karim Bitar, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), "la cause palestinienne a été identifiée à la personne d'Arafat". "Sa victoire, c'est d'être parvenu à faire passer la Palestine d'une cause humanitaire à une véritable question nationale", renchérit Xavier Abou Eid, un porte-parole de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), fondée et dirigée par Arafat jusqu'à sa mort.

Rameau d'olivier et fusil

Car celui qui, fin 1974, lançait à l'ONU "je suis venu porteur d'un rameau d'olivier et d'un fusil de révolutionnaire, ne laissez pas tomber le rameau de ma main" a finalement fait le choix de la solution diplomatique, entamant un difficile processus de paix, au point mort depuis 2000. Dénoncé comme un "terroriste" par les Israéliens, chassé de Jordanie en 1970 ou du Liban en 1982, Arafat s'est glissé dans les habits de leader en quête d'un État - sans jamais quitter son treillis et son keffieh.
"C'est Arafat le premier qui a pris la douloureuse décision de reconnaître en 1988 les frontières de 1967, d'abandonner 78 % de la Palestine historique et d'ouvrir la voie à la coexistence", rappelle Xavier Abou Eid.
En 1993, il décide de signer les accords d'Oslo qui dessinèrent un temps la possibilité d'un État palestinien. Avec sa poignée de main historique à la Maison-Blanche avec le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, il met fin à 27 ans d'exil et prend la tête de l'Autorité palestinienne. Mais, estime Karim Bitar, "pour reprendre pied en Palestine, il a fait énormément de concessions sans obtenir de garantie sur la fin de la colonisation et de l'occupation".
Dix ans après sa mort, les Palestiniens tentent toujours d'obtenir un État. Ils veulent faire voter courant novembre à l'ONU la fin de l'occupation sous deux ans, un projet qui risque d'être avorté par un énième veto américain.

"Martyr" de la cause

En dépit de l'échec d'Oslo, de la poursuite de l'occupation et de la colonisation, ce que les Palestiniens retiennent d'Arafat, assure Xavier Abou Eid, c'est que "malgré toutes ses erreurs, il a porté un message entendu des camps de réfugiés du Liban jusque chez les Palestiniens du Chili, en passant par Gaza et la Cisjordanie". Car ce "personnage romanesque" qui s'était créé sa légende, savait manier les mots. Lors de la 2e Intifada, il louait la "résistance", tirant à lui un mouvement qu'il n'avait pourtant ni planifié ni lancé.
Mobiliser les foules, il l'a fait jusque dans la mort: lors du rapatriement de son corps, des milliers de Palestiniens faisaient le déplacement jusqu'à Ramallah. Car en 2004, Arafat devenait un "martyr" de la cause avec sa mort, dont les circonstances font toujours l'objet d'une enquête, des prélèvements après son exhumation ayant révélé un possible empoisonnement. Mais, note Karim Bitar, Abou Ammar, de son nom de guerre, "révolutionnaire, mais pas homme d'État, exerçait un pouvoir personnel et n'a pas su construire des institutions et planifier l'avenir".

"Même le Hamas respecte sa mémoire"

Depuis, écrasé par l'ombre de son illustre prédécesseur, Mahmoud Abbas peine à s'imposer, auprès des Israéliens comme parmi les Palestiniens qui, outre l'occupation, ont souffert des divisions entre le Fatah, dont Abbas est le chef, et le Hamas islamiste qui tarde à remettre les clés du pouvoir à Gaza.
"Sous Arafat, il n'y aurait jamais eu la division", assurent les Palestiniens unanimes. "Même le Hamas respecte sa mémoire", dit M. Brown. Pour la première fois ce 11 novembre, le mouvement islamiste, qui a signé il y a quelques mois la réconciliation avec le Fatah, devrait autoriser ce dernier à organiser à Gaza les commémorations de la mort d'Arafat.

Le Point avec AFP publié le 11/11/2014