domingo, 24 de abril de 2016

Las pretensiones de Turquía para ingresar a la Unión Europea y que sus ciudadanos no necesiten visa se sirven del drama de los desplazados del conflicto en Siria


Angela Merkel en Turquía: lo que dejó de importancia la visita

La canciller alemana exige la creación de una zona de seguridad en Siria cercana a la frontera turca. Una solicitud de larga data de Ankara, que exige que Europa mantenga su compromiso de liberalizar las visas para los turcos.

Angela Merkel llegó el sábado a Gaziantep, en el sudeste de Turquía, acompañada del presidente del Consejo europeo Donald Tusk y del comisario europeo Frans Timmermans para intentar apaciguar las tensiones con el gobierno turco. En el centro de la visita, los acuerdos entre la Unión Europea y Turquía sobre la crisis de refugiados y la gestión de los desplazados sirios en general.

La solicitud de Merkel

“He reclamado nuevamente que tengamos zonas donde el alto el fuego sea particularmente reforzado y donde un nivel suficiente de seguridad pueda ser garantizado”, declaró la canciller alemana durante una conferencia de prensa en compañía del primer ministro turco Ahmet Davutoglu y de representantes de la Unión Europea. Angela Merkel había señalado que su visita permitiría enfocarse sobre la aplicación del acuerdo y decidir futuras acciones para ayudar a los refugiados sirios en Turquía.
“Dijimos que Turquía, naturalmente, debía cumplir las condiciones, que son 72 medidas a cumplimentar”, recordó Angela Merkel. “Mi objetivo es que nos atengamos a estos acuerdos. (...)”.

La cuestión “vital” de la exención de visa

Ankara se comprometió a aceptar el retorno a su suelo de todos los inmigrantes que entraron ilegalmente en Grecia después del 20 de marzo. El plan prevé también que por cada refugiado sirio reenviado a Turquía, otro será “reinstalado” en un país europeo, hasta el límite de 72.000 plazas. Como contrapartida, los europeos aceptaron proveer hasta 6.000 millones de euros, relanzar las discusiones sobre la integración de Turquía a la UE y acelerar el proceso de liberalización de visas para los turcos.
Ahmet Davutoglu declaró que la liberalización de las visas era vital y que quería creer que la UE tomaría las medidas necesarias para concluir el acuerdo. Para los dirigentes de Ankara, que prometieron a los 79 millones de turcos una exención de visa de aquí a fin de junio, la apuesta es grande. Ellos amenazaron con no respetar más el acuerdo si los europeos no mantenían su compromiso. El ejecutivo europeo indicó que presentaría un informe sobre el tema el 4 de mayo.
El primer ministro turco agregó que no habría más readmisiones en Turquía si la liberalización de las visas no entraba en vigor, mencionando que ellos pensaban que la UE tomaría las medidas necesarias.

La visita de un campo de refugiados sirios

Los dirigentes europeos también visitaron durante la jornada del sábado y en condiciones de máxima seguridad el campo de refugiados de Nizip 2, que alberga en casas prefabricadas cerca de 5.000 refugiados sirios, entre ellos 1.900 niños, según cifras del gobierno turco. Fueron recibidos con un bouquet de flores y una banderola que proclamaba “Bienvenidos a Turquía, el país que recibe a más refugiados del mundo”. Tres millones de personas, entre ellos 2.7 millones de sirios, en efecto han encontrado refugio.
“Tenemos escuelas y hospitales, la vida es buena aquí. Pero queremos saber cuál será nuestro futuro. (...) Si la guerra termina hoy, yo vuelvo mañana a Siria”, declaró Mohammed Tomoq, de 49 años, que huyó de Damasco con su mujer y sus cuatro niños.
Los dirigentes europeos y el primer ministro turco a continuación inauguraron ante una multitud que aplaudía un centro de protección que recibe a niños sirios, construido con fondos europeos. Desde la entrada en vigor del acuerdo, 325 inmigrantes que llegaron a Grecia fueron reenviados a Turquía y 103 refugiados sirios fueron reinstalados en la UE, según la Comisión.
Las declaraciones oficiales se contradicen en cuanto a saber si algunos refugiados habrían sido reenviados a Siria por la fuerza. Según Amnistía Internacional, algunos sirios se hacen disparar si intentan entrar al país mientras que otros son expulsados hacia Siria sin haber expresado el deseo. Ahmet Davutoglu rechazó estas acusaciones el sábado, afirmando que “ningún sirio fue reenviado a Siria contra su voluntad desde Turquía”.

Fuente: Le Figaro por Amaury Peyrach publicado el 24/04/2016



Angela Merkel en Turquie: ce qu'il faut retenir de la visite

La chancelière allemande demande la création d'une zone de sécurité en Syrie en amont de la frontière turque. Une requête de longue date d'Ankara, qui exige que l'Europe tienne son engagement de libéraliser les visas pour les Turcs.

Angela Merkel est arrivée samedi à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, accompagnée du président du Conseil européen Donald Tusk et du commissaire européen Frans Timmermans pour tenter d'apaiser les tensions avec le gouvernement turc. Au coeur de la visite, les accords entre l'Union européenne et la Turquie sur la crise des réfugiés et la gestion des déplacés syriens en général.

La requête de Merkel

«J'ai (...) à nouveau réclamé que nous ayons des zones où le cessez-le-feu soit particulièrement renforcé et où un niveau suffisant de sécurité puisse être garanti», a déclaré la chancelière allemande lors d'une conférence de presse en compagnie du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et des représentants de l'Union européenne. Angela Merkel avait souligné que sa visite permettrait de faire le point sur la mise en place de l'accord et de décider de futures actions pour aider les Syriens réfugiés en Turquie.
«Nous avons dit que la Turquie, naturellement, doit remplir les conditions, qui sont au nombre de 72 à mettre en œuvre», a rappelé Angela Merkel. «Mon objectif est que nous nous en tenions à ces accords. (...)».

La question «vitale» de l'exemption de visa

Ankara s'est engagé à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit aussi que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera «réinstallé» dans un pays européen, dans la limite de 72.000 places. En contrepartie, les Européens ont accepté de fournir jusqu'à six milliards d'euros, de relancer les discussions sur l'intégration de la Turquie à l'UE et d'accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs.
Ahmet Davutoglu a déclaré que la libéralisation des visas était vitale et qu'il voulait croire que l'UE prendrait les mesures nécessaires pour parachever l'accord. Pour les dirigeants d'Ankara, qui ont promis aux 79 millions de Turcs une exemption de visa d'ici fin juin, l'enjeu est de taille. Ils ont menacé de ne plus respecter l'accord si les Européens ne tenaient pas leur engagement. L'exécutif européen a indiqué qu'il présenterait un rapport sur le sujet le 4 mai.
Le Premier ministre turc a ajouté qu'il n'y aurait plus de réadmission en Turquie si la libéralisation des visas n'entrait pas en vigueur, tout en disant qu'il pensait que l'UE prendrait les mesures nécessaires.

La visite d'un camp de réfugiés syriens

Les dirigeants européens ont aussi visité dans la journée de samedi et sous haute sécurité le camp de réfugiés de Nizip 2, qui accueille dans des préfabriqués près de 5.000 réfugiés syriens, dont 1.900 enfants, selon les chiffres du gouvernement turc. Ils y ont été accueillis par un bouquet de fleurs et une banderole proclamant: «Bienvenue en Turquie, le pays qui accueille le plus de réfugiés au monde». Trois millions de personnes, dont 2,7 millions de Syriens, y ont en effet trouvé refuge.
«Nous avons des écoles et des hôpitaux, la vie est bonne ici. Mais on veut savoir quel est notre avenir. (...) Si la guerre se termine aujourd'hui, je rentre demain en Syrie», a déclaré Mohammed Tomoq, 49 ans, qui a fui Damas avec sa femme et ses quatre enfants.
Les dirigeants européens et le Premier ministre turc ont ensuite inauguré sous les applaudissements un centre de protection accueillant des enfants syriens, construit avec des fonds européens. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord, 325 migrants arrivés en Grèce ont été renvoyés en Turquie et 103 réfugiés syriens ont été réinstallés dans l'UE, selon la Commission.
Les déclarations officielles se contredisent quant à savoir si certains réfugiés auraient été renvoyés en Syrie par la force. Selon Amnesty international, des Syriens se font tirer dessus s'ils tentent d'entrer dans le pays tandis que d'autres sont expulsés vers la Syrie sans en avoir exprimé le désir. Ahmet Davutoglu a réfuté ces accusations samedi, affirmant qu'«aucun Syrien n'a été renvoyé en Syrie contre son gré depuis la Turquie».

Le Figaro par Amaury Peyrach publié le 24/04/2016