jueves, 16 de abril de 2015

Se conmemoran cien años del genocidio armenio durante el ocaso del Imperio turco otomano


Genocidio armenio: cien años de silencio

La voz del papa Francisco cuenta. Así como todas las voces, vengan de Francia o de otras partes, cuando se trata de reconocer el genocidio armenio. Hablamos aquí de un plan metódico de asesinatos de masa, que dos cifras lo resumen: 2.133.190 armenios presentes en el Imperio otomano en 1914, 387.800 en 1922. Hace setenta años, Alemania, vencida y liberada del régimen nazi, se aprestaba a juzgar a sus antiguos exterminadores principales.
El 12 de diciembre de 1945, Chavarche Missakian, director de Haratch (En Avant), el diario armenio de París, escribía: “Seguimos el proceso de Nuremberg y nuestro espíritu nos lanza hacia un mundo lejano, donde se cometió hace treinta años un crimen de la misma especie... ¡Si aunque sea se pudiera haber juzgado y castigado a los autores de genocidio!”.
Dentro de unos días, todo un pueblo celebrará el centenario de esta barbarie, pero Turquía, se niega siempre a cumplir su examen de conciencia. La reacción ultrajada de Ankara después de las declaraciones del Papa lo demuestra: el régimen turco se complace con la regresión. Como si la mentira, repetida de generación en generación desde hace cien años, y perpetuada en los manuales escolares, está sellada en la historia del país.
Sin embargo, el año pasado, el gobierno de Erdogan había consentido a presentarles sus condolencias a las víctimas. Un gesto ciertamente insuficiente a los ojos de sus descendientes, pero el esbozo del primer paso para terminar con este largo silencio devenido insoportable. “Los acontecimientos tales como la Shoah y los grandes crímenes del siglo XX, situados en los límites de la representatividad, se levantan en nombre de todos los acontecimientos que dejaron su impronta traumática sobre los corazones y sobre los cuerpos: protestan que estuvieron y a este título piden ser nombrados, contados, comprendidos”, explica el filósofo Paul Ricœur. Es tiempo para las autoridades turcas de decir las palabras. O mejor una simple palabra.

Fuente: Le Huffington Post por Éric Chol 16/04/2015



Génocide arménien: cent ans de silence

La voix du pape François compte. Comme toutes les voix, qu'elles viennent de France ou d'ailleurs, quand il s'agit de reconnaître le génocide arménien. On parle ici d'un plan méthodique de meurtres de masse, que deux chiffres résument: 2.133.190 Arméniens présents dans l'Empire ottoman en 1914, 387.800 en 1922. Il y a soixante-dix ans, l'Allemagne, vaincue et débarrassée du régime nazi, s'apprêtait à juger ses anciens maîtres exterminateurs.
Le 12 décembre 1945, Chavarche Missakian, directeur de Haratch (En avant), le quotidien arménien de Paris, écrivait: "Nous suivons le procès de Nuremberg et notre esprit nous tire vers un monde lointain, où s'est commis il y a trente ans un crime de la même espèce... Si seulement pouvaient être jugés et punis les auteurs de génocide!".
Dans quelques jours, tout un peuple célébrera le centenaire de cette barbarie, mais la Turquie, elle, refuse toujours d'accomplir son examen de conscience. La réaction outragée d'Ankara après les propos du pape en témoigne: le régime turc se complaît dans la régression. Comme si le mensonge, répété de génération en génération depuis cent ans, et perpétué dans les manuels scolaires, était scellé dans l'histoire du pays.
L'an dernier, le gouvernement d'Erdogan avait pourtant consenti à présenter ses condoléances aux victimes. Un geste certes insuffisant aux yeux de leurs descendants, mais l'esquisse d'un premier pas pour en finir avec ce long silence devenu insupportable. "Les événements tels la Shoah et les grands crimes du XXe siècle, situés aux limites de la représentation, se dressent au nom de tous les événements qui ont laissé leur empreinte traumatique sur les cœurs et sur les corps: ils protestent qu'ils ont été et à ce titre ils demandent à être dits, racontés, compris", explique le philosophe Paul Ricœur. Il est temps pour les autorités turques de dire les mots. Ou plutôt un simple mot.

Le Huffington Post par Éric Chol 16/04/2015