sábado, 11 de abril de 2015

La India sorprende con una compra directa a Francia de aviones cazas Rafale temiendo un desbalance regional frente a China y Pakistán


La India cursa un pedido sorpresa de 36 Rafale a Francia

En visita oficial en París, el primer ministro Modi le pidió a François Hollande la provisión de aviones de combate “listos para volar”, que serán construidos en Francia.

La visita a París del primer ministro indio Narendra Modi impulsó una aceleración de último minuto y un viraje escarpado para la venta de los aviones Rafale a la India. Fue en el Elíseo, junto a François Hollande, que el jefe del gobierno indio anunció el viernes a la tarde su intención de adquirir 36 Rafale. “Le pedí al presidente François Hollande la provisión de 36 Rafale listos para volar en la India”, sobriamente declaró, hablando en hindi.
Dos meses después del inesperado anuncio de la venta de 24 aviones de combate a Egipto, Dassault Aviation franquea así una etapa determinante hacia la conclusión de su segundo contrato a la exportación. Estos últimos días, tanto en París como en Nueva Delhi, indicaban que el contrato no sería concluido antes de meses.
Sorpresa del día: no es el contrato referido a la compra de 126 aparatos de los cuales 108 deberían ser ensamblados en la India, en negociaciones desde hace tres años, que fue concluido. Nueva Delhi usó una cláusula de este contrato para encargar aparatos que serán construidos en Francia, en Mérignac, en Gironde.
El impulso político, dado por el voluntarista Modi, en el poder desde hace poco menos de un año, fue determinante para la conclusión de este nuevo acuerdo negociado al más alto nivel hasta último minuto. Del lado francés, el ministro de Defensa Jean-Yves Le Drian estuvo en primera línea, como en el contrato egipcio. Él se reunió en Nueva Delhi, el 2 de diciembre, con su homólogo indio recién nombrado, Manohar Parrikar, para acelerar la negociación. Una nueva visita discreta en la India ocurrió el 22 de febrero con el fin de cerrar un acuerdo para la visita del primer ministro Modi a Francia.

Una “necesidad operacional crucial”

La fuerza aérea india manifestó su deseo de disponer tan rápido como sea posible de los Rafale debido a una “necesidad operacional crucial”, según los términos de la declaración conjunta. Su flota, compuesta de Mirage 2000 en curso de modernización, pero sobre todo de obsoletos Mig y Sukhoï rusos, es cada vez menos capaz de asegurar sus misiones en un ambiente geopolíticamente inestable.
Entonces la implementación del “contrato del siglo” que prevee el ensamblaje de 108 aparatos bajo la batuta del constructor indio público HAL (Hindustan Aeronautics Limited) se reveló mucho más complejo que lo previsto. Primera dificultad que prolongó las negociaciones estos últimos meses: los indios deseaban que la empresa aeronáutica francesa garantizara los aparatos ensamblados en la India, con componentes indios. Para Dassault Aviation, era inconcebible cargar con toda la responsabilidad industrial de un aparato del que no podría controlar el conjunto de la cadena de fabricación. No obstante un espacio de entendimiento, parece, se habría encontrado sobre este punto.
Segunda dificultad: el costo completo de fabricación se incrementó. La instalación de una red en la India constituida alrededor de HAL con una letanía de subcontratistas hizo inflar la factura.
La elección de encargar finalmente aviones fabricados en Francia es un tropezón para la política industrial de Narendra Modi. Desde otoño, el primer ministro indio lanzó una campaña de comunicación alrededor del "Make in India". El ensamblaje de una centena de Rafale en Bangalore era uno de los programas señeros. Pero la negociación del contrato inicial, referido a los 126 aparatos, va a proseguir, asegura el ministerio de Defensa.
“Me alegro de la decisión de las autoridades indias que dan un nuevo impulso a nuestra colaboración para las próximas décadas”, se congratuló Éric Trappier, director general de Dassault Aviation. La entrega será más rápida que con el contrato inicial, pero el primer aparato no obstante no será entregado este año.
Ningún monto de este encargo fue comunicado pero ciertas fuentes lo estiman en 4.000 millones de euros. La provisión de armamento, de piezas de repuesto durante el contrato vigente o la formación de pilotos pueden hacer variar la factura. El contrato debe ser finalizado en las próximas semanas. Jean-Yves Le Drian irá "lo más rápido posible" a Nueva Delhi, indicó el jefe de Estado.
Anunciado en el palacio del Elíseo, este acuerdo es un éxito innegable para François Hollande, que está a punto de obtener el segundo contrato para la exportación del Rafale.

Fuente: Le Figaro por Fabrice Nodé-Langlois publicado el 10/04/2015



L'Inde passe une commande surprise de 36 Rafale à la France

En visite officielle à Paris, le premier ministre Modi a demandé à François Hollande la fourniture d'avions de combat «prêts à voler», qui seront construits en France.

La visite à Paris du premier ministre indien Narendra Modi a impulsé une accélération de dernière minute et un virement sur l'aile pour la vente des avions Rafale à l'Inde. C'est à l'Élysée, aux côtés de François Hollande, que le chef du gouvernement indien a annoncé vendredi soir son intention d'acquérir 36 Rafale. «J'ai demandé au président (François Hollande) la fourniture de 36 Rafale prêts à voler à l'Inde», a-t-il sobrement déclaré, s'exprimant en hindi.
Deux mois après l'annonce inattendue de la vente de 24 avions de combat à l'Égypte, Dassault Aviation franchit ainsi une étape déterminante vers la conclusion de son deuxième contrat à l'export. Ces derniers jours, à Paris comme à New Delhi, on indiquait que le contrat ne serait pas conclu avant des mois.
Surprise du jour: ce n'est pas le contrat portant sur l'achat de 126 appareils dont 108 devraient être assemblés en Inde, en négociation depuis trois ans, qui a été conclu. New Delhi a fait jouer une clause de ce contrat pour commander des appareils qui seront construits en France, à Mérignac, en Gironde.
L'impulsion politique, donnée par le volontariste Modi, au pouvoir depuis un peu moins d'un an, a été déterminante pour la conclusion de ce nouvel accord négocié au plus haut niveau jusqu'à la dernière minute. Côté français, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est monté en première ligne, comme pour le contrat égyptien. Il a rencontré à New Delhi, le 2 décembre, son homologue indien tout juste nommé, Manohar Parrikar, pour accélérer la négociation. Nouvelle visite discrète en Inde le 22 février dans le but de boucler un accord pour la visite du premier ministre Modi en France.

Un «besoin opérationnel crucial»

L'armée de l'air indienne a manifesté son souhait de disposer aussi rapidement que possible de Rafale en raison d'un «besoin opérationnel crucial», selon les termes de la déclaration commune. Sa flotte, composée de Mirage 2000 en cours de modernisation, mais surtout de Mig et Sukhoï russes vieillissants, est de moins en moins en mesure d'assurer ses missions dans un environnement géopolitique instable.
Or la mise en œuvre du «contrat du siècle» prévoyant l'assemblage de 108 appareils sous la houlette du constructeur indien public HAL (Hindustan Aeronautics Limited) s'est avérée beaucoup plus complexe que prévu. Première difficulté qui a prolongé les négociations ces derniers mois: les Indiens souhaitaient que l'avionneur français se porte garant des appareils assemblés en Inde, avec des composants indiens. Pour Dassault Aviation, il n'était pas concevable de porter l'entière responsabilité industrielle d'un appareil dont il ne maîtriserait pas l'ensemble de la chaîne de fabrication. Un terrain d'entente avait toutefois, semble-t-il, été trouvé sur ce point.
Deuxième difficulté: le coût complet de fabrication s'est alourdi. La mise en place d'une filière constituée en Inde autour de HAL avec une kyrielle de sous-traitants a fait gonfler la facture.
Le choix de commander finalement des avions fabriqués en France est une entorse à la politique industrielle de Narendra Modi. Depuis l'automne, le premier ministre indien a lancé une campagne de communication autour du «Make in India». L'assemblage d'une centaine de Rafale à Bangalore en était l'un des programmes phares. Mais la négociation du contrat initial, portant sur les 126 appareils, va se poursuivre, assure le ministère de la Défense.
«Je me réjouis de la décision des autorités indiennes qui donne un nouvel élan à notre partenariat pour les prochaines décennies», s'est félicité Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation. La livraison sera plus rapide qu'avec le contrat initial, mais le premier appareil ne sera toutefois pas fourni cette année.
Aucun montant de cette commande n'a été communiqué mais certaines sources l'estiment à 4 milliards d'euros. La fourniture d'armement, de pièces détachées sur la durée ou la formation de pilotes peuvent faire varier l'enveloppe. Le contrat doit être finalisé dans les prochaines semaines. Jean-Yves Le Drian se rendra «le plus rapidement possible» à New Delhi, a indiqué le chef de l'État.
Annoncé à l'Élysée, cet accord est un succès indéniable pour François Hollande qui s'apprête à emporter le deuxième contrat à l'exportation du Rafale.

Le Figaro par Fabrice Nodé-Langlois publié le 10/04/2015