lunes, 12 de mayo de 2014

A pocos días de la visita del Papa Francisco a Tierra Santa, violencia provocada por judíos de extrema derecha prende una luz de alerta.


Ola de vandalismo en Israel antes de la visita del Papa.

Estos actos anticristianos y antimusulmanes son atribuidos a activistas religiosos de extrema derecha, en nombre del “precio a pagar”.

Neumáticos reventados, graffitis blasfematorios o racistas, obispo amenazado de muerte: la Iglesia católica de Tierra Santa levantó el tono este fin de semana después de la reciente serie de actos anticristianos, pero también antimusulmanes, perpetrados en Jerusalén así como en el norte de Israel. Estas degradaciones, imputadas a extremistas judíos, “envenenan la atmósfera de coexistencia y de cooperación, muy especialmente a dos semanas de la visita del papa Francisco”, deploró Mgr Fouad Twal. “El gobierno debe inquietarse porque esto perjudica la imagen de Israel en el exterior”, además estimó el patriarca latino de Jerusalén, que denuncia la pasividad del Estado hebreo y la impunidad de la que gozan, según él, los promotores de los disturbios.
Estos actos de vandalismo, en nítido recrudecimiento desde principios de año, se inscriben en la tradición del “precio a pagar” exigido desde 2008 por los colonos radicales y otros activistas religiosos de extrema derecha. Atacándo así a los bienes de las poblaciones palestinas de Cisjordania y árabes de Israel, pretenden obtener una reparación de los límites impuestos por el ejército a su emprendimiento de colonización. Un fenómeno que el Departamento de Estado norteamericano, símbolo notable, viene por primera vez de mencionar en su informe anual sobre el terrorismo.
Según el balance realizado por la policía israelí, más de una veintena de actos anticristianos o islamofóbicos fueron perpetrados desde principios de año. La iglesia de Tagbha, edificada en el lugar donde Jesús habría multiplicado los panes, fue profanada a fines de abril. Poco antes, vándalos habían intentado incendiar una mezquita de Umm al-Fahm. En Nazareth, el obispo Giacinto-Boulos Marcuzzo recibió una carta amenazándolo de muerte mientras que en Jerusalén, el graffiti “Muerte a los árabes, a los cristianos y a todos los que odian a Israel”, fue escrito sobre un edificio propiedad del Vaticano.
Creyéndole a la prensa israelí, la policía y el Shin Beth temen que ciertos grupos de derecha extrema saquen provecho de la visita del Santo padre para intentar un golpe de efecto con la esperanza de atraer la atención sobre ellos. El viernes, a la custodia franciscana de Tierra Santa por otra parte le pidieron discretamente que retire una bandera que representa al papa Francisco, que había sido desplegada en la entrada de la Ciudad vieja. Oficialmente, un problema de orden reglamentario sería el origen de este pedido, que no ha sido seguido. “En realidad, nos dieron a entender que nuestra bandera corría peligro de ser percibida como una provocación por ciertos extremistas judíos”, confió una fuente cercana al patriarcado.

Individuos "aislados"

La llegada del Papa, el próximo 25 y 26 de mayo, pone los pelos de punta particularmente a los rabinos y a alumnos de un seminario talmúdico instalado sobre el monte Sion, a dos pasos del supuesto lugar de la tumba del rey David. Éstos temen que el gobierno israelí use la ocasión para modificar el statu quo que rige el uso de este lugar y autorice a los cristianos a celebrar la misa en el Cenáculo, situado en el primer piso del mismo edificio. “Tal decisión atentaría contra el carácter sagrado de nuestro santuario”, se inquieta el rabino Avraham Goldstein, responsable de esta yeshiva.
“Todos estos extremistas se contentan por ahora con hacer graffitis pero no hay que equivocarse en eso, advierte Gadi Gvaryahu, presidente de la ONG Tag Meir. Ellos se inscriben en la misma tradición ideológica y espiritual que el autor de la matanza de Hebrón (1994) o el asesino de Yitzhak Rabin (1995). Es por eso que el gobierno debe poner fin a su impunidad”.
El novelista Amoz Oz, por su parte, provocó sensación calificando a estos activistas de "neonazis". “Hablamos de “precio a pagar” o de “jóvenes de las colinas”, pero debemos mirar al monstruo de frente y llamarlo por su verdadero nombre”, recientemente justificó, mientras que diversos responsables políticos reclamaron la inscripción de estos grupos en la lista de organizaciones terroristas.
“El terrorismo, son asesinatos o intentos de asesinatos, no graffitis”, les replicó el ministro Uri Ariel, cercano a los colonos. También, el portavoz de la policía se ocupó de relativizar la amplitud del fenómeno. “Nuestras investigaciones demuestran por ahora que estos incidentes han sido cometidos por individuos aislados y generalmente sin premeditación, asegura Mickey Rosenfeld. Reforzamos en consecuencia nuestras patrullas en las zonas problemáticas y desplegaremos naturalmente todos los medios necesarios para garantizar la seguridad del papa Francisco”.

Fuente: Le Figaro por Cyrille Louis publicado el 12/05/2014



Vague de vandalisme en Israël avant la visite du Pape.

Ces actes antichrétiens et antimusulmans sont attribués à des activistes religieux d'extrême droite, au nom du «prix à payer».

Pneus crevés, graffitis blasphématoires ou racistes, évêque menacé de mort: l'Église catholique de Terre sainte a haussé le ton ce week-end après la récente série d'actes antichrétiens, mais aussi antimusulmans, perpétrés à Jérusalem ainsi que dans le nord d'Israël. Ces dégradations, imputées à des extrémistes juifs, «empoisonnent l'atmosphère de coexistence et de coopération, tout spécialement à deux semaines de la visite du pape François», a déploré Mgr Fouad Twal. «Le gouvernement doit s'inquiéter parce que cela nuit à l'image d'Israël à l'étranger», a en outre estimé le patriarche latin de Jérusalem, qui dénonce la passivité de l'État hébreu et l'impunité dont bénéficient, selon lui, les fauteurs de troubles.
Ces actes de vandalisme, en nette recrudescence depuis le début de l'année, s'inscrivent dans la tradition du «prix à payer» exigé depuis 2008 par les colons radicaux et autres activistes religieux d'extrême droite. En s'attaquant ainsi aux biens des populations palestiniennes de Cisjordanie et arabes d'Israël, ils prétendent se faire réparation des limites imposées par l'armée à leur entreprise de colonisation. Un phénomène que le département d'État américain, symbole marquant, vient pour la première fois d'évoquer dans son rapport annuel sur le terrorisme.
Selon le décompte opéré par la police israélienne, plus d'une vingtaine d'actes antichrétiens ou islamophobes ont été perpétrés depuis le début de l'année. L'église de Tagbha, édifiée à l'endroit où Jésus aurait multiplié les pains, a été profanée fin avril. Peu auparavant, des vandales avaient tenté de mettre le feu à une mosquée d'Umm al-Fahm. À Nazareth, l'évêque Giacinto-Boulos Marcuzzo a reçu une missive le menaçant de mort tandis qu'à Jérusalem, le graffiti «Mort aux Arabes, aux chrétiens et à tous ceux qui haïssent Israël», a été inscrit sur un édifice propriété du Vatican.
À en croire la presse israélienne, la police et le Shin Beth redoutent que certains groupes d'extrême droite ne profitent de la visite du Saint-Père pour tenter un coup d'éclat dans l'espoir d'attirer l'attention sur eux. Vendredi, la custodie franciscaine de Terre sainte a d'ailleurs été discrètement priée de retirer une banderole représentant le pape François, alors qu'elle avait été déployée à l'entrée de la vieille ville. Officiellement, un problème d'ordre réglementaire serait à l'origine de cette demande, qui n'a pas été suivie d'effet. «En réalité, on nous a fait comprendre que notre banderole risquait d'être perçue comme une provocation par certains extrémistes juifs», confie une source proche du patriarcat.

Des individus «isolés»

La venue du Pape, les 25 et 26 mai prochain, électrise tout particulièrement les rabbins et élèves d'un séminaire talmudique installé sur le mont Sion, à deux pas du lieu supposé de la tombe du roi David. Ceux-ci redoutent que le gouvernement israélien ne saisisse l'occasion pour modifier le statu quo qui régit l'usage de ce lieu et autoriser les chrétiens à célébrer la messe dans le Cénacle, situé au premier étage du même édifice. «Une telle décision porterait atteinte au caractère sacré de notre sanctuaire», s'inquiète le rabbin Avraham Goldstein, responsable de cette yeshiva.
«Tous ces extrémistes se contentent pour l'heure de faire des graffitis mais il ne faut pas s'y tromper, met en garde Gadi Gvaryahu, président de l'ONG Tag Meir. Ils s'inscrivent dans la même tradition idéologique et spirituelle que l'auteur de la tuerie d'Hébron (1994) ou l'assassin de Yitzhak Rabin (1995). C'est pourquoi le gouvernement doit mettre fin à leur impunité».
Le romancier Amoz Oz, pour sa part, a fait sensation en qualifiant ces activistes de «néonazis». «On parle de “prix à payer” ou de “jeunes des collines”, mais nous devons regarder le monstre en face et l'appeler par son vrai nom», a-t-il récemment justifié, tandis que divers responsables politiques ont réclamé l'inscription de ces groupes sur la liste des organisations terroristes.
«Le terrorisme, ce sont des meurtres ou des tentatives de meurtres, pas des graffitis», leur a répliqué le ministre Uri Ariel, proche des colons. De même, le porte-parole de la police s'est appliqué à relativiser l'ampleur du phénomène. «Nos investigations démontrent pour l'heure que ces incidents ont été commis par des individus isolés et le plus souvent sans préméditation, assure Mickey Rosenfeld. Nous avons renforcé en conséquence nos patrouilles dans les zones problématiques et déploierons naturellement tous les moyens nécessaires pour garantir la sécurité du pape François»

Le Figaro par Cyrille Louis publié le 12/05/2014