martes, 7 de enero de 2014

Intensa preocupación por un eje jihadista que estaría emergiendo entre Irak y el Líbano, al amparo de la caótica situación en Siria.


Del Líbano a Irak, al-Qaeda a la ofensiva.

Los jihadistas tomaron el sábado Fallujah, en Irak, mientras que un jefe terrorista fue detenido en Beirut, en el Líbano.

Fallujah es desde el sábado la primera gran ciudad iraquí (300.000 habitantes) que ha caído en manos de grupos ligados a al-Qaeda, que aprovecharon el enojo de la población sunnita contra el primer ministro chiíta, Nuri al-Maliki, para apoderarse de la ciudad. Las fuerzas de seguridad, que habían recibido la orden del primer ministro de retirarse de Fallujah, permanecían el domingo agrupadas en los alrededores, esperando la señal de Bagdad para lanzar la ofensiva contra al-Qaeda.
Estas últimas cuarenta y ocho horas, numerosos habitantes huyeron de Fallujah, donde el Estado islámico en Irak y en Levante (la rama local de al-Qaeda) habría nombrado a un "gobernador". Temiendo nuevo combates, los iraquíes hacían la cola delante de las panaderías de este antiguo bastión de la insurgencia antinorteamericana después de la caída de Saddam Hussein en 2003. El balance de la violencia es difícil de establecer, pero los responsables contabilizaron 103 muertos el viernes, entre los que había 32 civiles, y 65 muertos el sábado, entre los que había 55 combatientes ligados a al-Qaeda.
Nuri al-Maliki, que recibió el apoyo de Estados Unidos en “la lucha contra su enemigo común”, dijo estar listo para recuperar Fallujah. “Nunca cederemos hasta que no hayamos vencido a todos los grupos terroristas y salvado a nuestro pueblo en al-Anbar”, aseguró el primer ministro. “Fallujah va a ser recuperada, le asegura a Le Figaro un hombre cercano de Maliki. Pero debe hacerse en las mejores condiciones posibles. No podemos repetir lo que hicieron las tropas norteamericanas en 2004”. Se sobreentiende, ni hablar de bombardear a su propia población.
Antes de lanzar sus fuerzas especiales al asalto de los jihadistas, el primer ministro quiere negociar con las poderosas tribus sunnitas que poseen la llave de la situación. Una situación vuelta confusa por la presencia de estas tribus junto a los dos beligerantes, tanto de al-Qaeda como del poder central, cuando otros aún esperan que vengan a solicitar su ayuda. Es que estas últimas tribus no estarían dispuestas a expulsar a al-Qaeda fuera de Fallujah hasta que las tribus pro-Maliki entreguen sus armas y corten todo lazo con ella.

La furia de la calle sunnita

Desde hace más de un año, el gobierno de Maliki es acusado de marginar a la minoría sunnita de Irak y de acaparar el poder. Por eso se suceden numerosas manifestaciones a través del "país" sunnita. Hace una semana, el desmantelamiento por parte del ejército del principal campo de protesta anti-Maliki en Ramadi, a 80 km al oeste de Fallujah, provocó la furia de la calle sunnita, del que sacó provecho al-Qaeda para avanzar en Fallujah y ocupar algunos barrios de Ramadi, antes de deber batirse en retirada en esta última ciudad, donde las tribus luchan junto con Bagdad.
Dos años después de su retirada de Irak, Estados Unidos condenó la "barbarie" de los combatientes del EIIL, que nuevamente perpetraron el domingo una serie de atentados en Bagdad (15 muertos). Desde hace largos meses, la CIA se inquieta ante la emergencia de un “eje djihadista” relacionando las provincias sunnitas de Irak a Trípoli, en el norte del Líbano, a través del norte de Siria, donde la rama local de al-Qaeda ha sumado puntos desde hace un año.
La amenaza es tomada tan en serio que empujaron a los servicios de inteligencia norteamericana a entregar informaciones a las autoridades libanesas que permitieron la detención el jueves de Majed al-Majed, un saudita que dirigía las brigadas jihadistas de Abdullah Azzam, desde el campo de refugiados de Ein Héloué, en el sur de Beirut. El grupo había reivindicado el atentado, hace un mes, contra la embajada de Irán en el Líbano, y tiros de cohetes contra el norte de Israel.
Majed el-Majed murió poco tiempo después de su detención, mientras había vuelto bajo una identidad falsa a Siria a través de Jordania y el aeropuerto de Beirut, según nuestras informaciones. Había resultado herido durante los combates en Siria al lado de los jihadistas y debía ser cuidado en un hospital libanés. Antes de morir, habría entregado preciadas informaciones sobre sus socios extranjeros y las líneas financieras que le permitían a su grupo financiar sus atentados. Tanta información está en lo sucesivo en manos de la inteligencia norteamericana, cuya prioridad sigue siendo la lucha anti-al-Qaeda en Medio Oriente.

Fuente: Le Figaro por Georges Malbrunot publicado el 05/01/2014



Du Liban à l'Irak, al-Qaida à l'offensive.

Les djihadistes ont pris samedi Faloudja, en Irak, tandis qu'un chef terroriste était arrêté à Beyrouth, au Liban.

Faloudja est depuis samedi la première grande ville irakienne (300.000 habitants) à être tombée entre les mains de la mouvance al-Qaida, qui a profité de la colère de la population sunnite contre le premier ministre chiite, Nouri al-Maliki, pour s'emparer de la cité. Les forces de sécurité, qui avaient reçu l'ordre du premier ministre de se retirer de Faloudja, restaient dimanche massées aux alentours, attendant le signal de Bagdad pour lancer l'offensive contre al-Qaida.
Ces dernières quarante-huit heures, de nombreux habitants ont fui Faloudja, où l'État islamique en Irak et au Levant (la branche locale d'al-Qaida) aurait nommé un «gouverneur». Redoutant de nouveau combats, des Irakiens faisaient la queue devant les boulangeries de cet ancien bastion de l'insurrection antiaméricaine après la chute de Saddam Hussein en 2003. Le bilan des violences est difficile à établir, mais des responsables ont fait état de 103 morts vendredi, dont 32 civils, et de 65 morts samedi, dont 55 combattants liés à al-Qaida.
Nouri al-Maliki, qui a reçu le soutien des États-Unis dans «la lutte contre leur ennemi commun», s'est dit prêt à reprendre Faloudja. «Nous ne céderons pas tant que nous n'aurons pas vaincu tous les groupes terroristes et sauvé notre peuple à al-Anbar», a assuré le premier ministre. «Faloudja va être reprise, assure au Figaro un proche de Maliki. Mais cela doit se faire dans les meilleures conditions possibles. On ne peut pas répéter ce qu'on fait les troupes américaines en 2004.» Sous-entendu, pas question de bombarder sa propre population.
Avant de lancer ses forces spéciales à l'assaut des djihadistes, le premier ministre veut négocier avec les puissantes tribus sunnites qui détiennent la clé de la situation. Une situation rendue confuse par la présence de ces tribus aux côtés des deux belligérants, aussi bien d'al-Qaida que du pouvoir central, quand d'autres encore attendent qu'on vienne solliciter leur aide. Or ces dernières tribus ne seraient prêtes à bouter al-Qaida hors de Fajoudja que si les tribus pro-Maliki déposent leurs armes et coupent tout lien avec lui.

La fureur de la rue sunnite

Depuis plus d'un an, le gouvernement Maliki est accusé de marginaliser la minorité sunnite d'Irak et d'accaparer le pouvoir. D'où de nombreuses manifestations à travers le «pays» sunnite. Il y a une semaine, le démantèlement par l'armée du principal camp de protestation anti-Maliki à Ramadi, à 80 km à l'ouest de Faloudja, a provoqué la fureur de la rue sunnite, dont a profité al-Qaida pour avancer dans Faloudja et occuper certains quartiers de Ramadi, avant de devoir battre en retraite dans cette dernière ville, où les tribus luttent avec Bagdad.
Deux ans après leur retrait d'Irak, les États-Unis ont condamné la «barbarie» des combattants de l'EIIL, qui ont encore perpétré dimanche une série d'attentats à Bagdad (15 morts). Depuis de longs mois, la CIA s'inquiète de l'émergence d'un «axe djihadiste» reliant les provinces sunnites d'Irak à Tripoli, au nord du Liban, via le nord de la Syrie, où la branche locale d'al-Qaida a marqué des points depuis un an.
La menace est à ce point prise au sérieux qu'elle vient de pousser les services de renseignements américains à livrer des informations aux autorités libanaises permettant l'arrestation jeudi de Majed al-Majed, un Saoudien qui dirigeait les brigades djihadistes d'Abdullah Azzam, depuis le camp de réfugiés d'Ein Héloué, au sud de Beyrouth. Le groupe avait revendiqué l'attentat, il y a un mois, contre l'ambassade d'Iran au Liban, et des tirs de roquettes contre le nord d'Israël.
Majed el-Majed est mort peu de temps après son arrestation, alors qu'il était rentré sous une fausse identité de Syrie via la Jordanie et l'aéroport de Beyrouth, selon nos informations. Il avait été blessé pendant des combats en Syrie aux côtés des djihadistes et devait être soigné dans un hôpital libanais. Avant de mourir, il aurait livré de précieuses informations sur ses commanditaires étrangers et les filières financières qui permettaient à son groupe de financer ses attentats. Autant de renseignements désormais entre les mains des services américains, dont la priorité demeure la lutte anti-al-Qaida au Moyen-Orient.

Le Figaro par Georges Malbrunot publié le 05/01/2014