domingo, 27 de enero de 2013

Operación Serval en Mali, el dispositivo franco-malí avanza prudentemente hacia las ciudades del norte retenidas por los islamistas.


Mali: el inquietante arsenal de guerra de los jihadistas.

Las fotos satelitales lo confirman: los grupos terroristas al norte de Mali están armados más fuertemente de lo que suponíamos. Blindados, misiles tierra-aire… El ejército francés es prudente.

Hablábamos de esto desde hace tiempo. Pero nunca lo habíamos visto realmente: los grupos jihadistas opuestos al ejército francés en Mali poseen varias decenas de blindados, particularmente los que portan ametralladoras del tipo BRDM-2 de fabricación rusa y los blindados PT-76 de origen soviético.
Según las fotos satelitales y fotos tomadas por los servicios de inteligencia occidentales a las que nuestro diario pudo acceder, estas máquinas están en funcionamiento y disponen del armamento necesario para causar grandes daños. Han sido recuperados por los islamistas durante los combates con el ejército malí en 2012 y en el momento de la captura de las ciudades de Gao, Tombuctu y Kidal. Según los expertos, algunos blindados también provienen del gigantesco arsenal libio abandonado durante la caída de Kadhafi. Seguramente, estos vehículos no son muy nuevos y no están en mejores condiciones que los blindados franceses desplegados en Mali. Pero, para el estado-mayor, esto prueba que al enemigo no hay que tomarlo a la ligera y que ampliamente tuvo tiempo de prepararse para esta confrontación. “No se tratará de una guerra clásica frente contra frente, analiza el especialista en defensa Pierre Servent. La ventaja de estos grupos, es la de ser muy móviles. De arremeter contra un objetivo y escaparse raudamente. Ellos sin duda van a buscar la acción que tenga el mayor impacto mediático. Podemos esperar acciones de guerrilla, emboscadas, acciones kamikazes. Todo en una amplia zona como Francia y Bélgica juntas”.
Además de los blindados (algunos de ellos en este momento son blanco de los ataques aéreos franceses), los jihadistas disponen también de camiones lanzacohetes, de ametralladoras pesadas montadas sobre pick-ups, de cañones sin retroceso, de morteros, de lanzacohetes portátiles (RPG) y de una cantidad industrial de explosivos de todo tipo. Bastante para inquietar a los militares franceses, que temen las primeras pérdidas serias después de haber pasado trece días sin verdaderos combates, aparte del compromiso de las fuerzas especiales (que provocó una muerte, la del piloto de helicóptero Damien Boiteux, en las primeras horas de la ofensiva).

Armas pesadas muy destructivas.

Los servicios de inteligencia occidentales tienen otra preocupación, de importancia, respecto de algunos misiles tierra-aire en manos de los jihadistas. Son potencialmente las armas más destructivas, ya que una sola ojiva es capaz de derribar un avión militar, un helicóptero. Incluso un avión comercial con todos los pasajeros a bordo… Podemos imaginar la resonancia de tal acto terrorista. Pierre Servent atempera sin embargo esta amenaza: “Hay que haber sido entrenado para hacer funcionar tal arma. Por otra parte, debe ser almacenada correctamente para no dañar el gas freón que permite guiar al misil. Si los islamistas hubieran podido utilizar su stock, sin duda lo habrían hecho desde hace rato”. Sea como sea, los militares franceses no dejan de apelar a la prudencia. “Los islamistas son expertos en comunicación, previene un alto oficial francés. Vemos en este momento imágenes de ellos, en sandalias, relajados, aparentemente mal preparados. Pero hay que desconfiar. Nos mantenemos en guardia”.
La guerra del desierto corre peligro de durar, no dejan de repetir François Hollande y su Ministro de Defensa, Jean-Yves Le Drian. Como para preparar a la opinión pública para un futuro cercano más difícil..

Fuente: Le Parisien por Frédéric Gerschel publicado el 26.01.2013



Mali: l’inquiétant arsenal de guerre des jihadistes.

Des photos satellites le confirment: les groupes terroristes dans le nord du Mali sont plus lourdement armés qu’on ne le supposait. Chars, missiles sol-air…L’armée française est sur ses gardes.

On en parlait depuis longtemps. Mais on ne les avait jamais vraiment vus: les groupes jihadistes opposés à l’armée française au Mali possèdent bien plusieurs dizaines de blindés, notamment des automitrailleuses de type BRDM-2 de fabrication russe et des chars PT-76 d’origine soviétique.
Selon des photos satellites et des clichés pris par les services de renseignement occidentaux que notre journal a pu se procurer, ces engins sont en état de marche et disposent de l’armement nécessaire pour causer de gros dégâts. Ils ont été récupérés par les islamistes lors des combats avec l’armée malienne en 2012 et lors de la conquête des villes de Gao, Tombouctou et Kidal. D’après les experts, quelques blindés proviennent également du gigantesque arsenal libyen abandonné au moment de la chute de Kadhafi. Bien sûr, ces véhicules ne sont pas tout neufs et bien moins performants que les chars français déployés au Mali. Mais, pour l’état-major, cela prouve que l’ennemi n’est pas à prendre à la légère et qu’il a largement eu le temps de se préparer à cette confrontation. «Il ne s’agira pas d’une guerre classique front contre front, analyse le spécialiste de la défense Pierre Servent. L’avantage de ces groupes, c’est d’être très mobiles. De foncer sur un objectif et de repartir aussitôt. Ils vont sans doute chercher l’action qui aura la plus forte plus-value médiatique. On peut s’attendre à une guérilla, des embuscades, des actes kamikazes. Le tout dans une zone grande comme la France et la Belgique réunies».
Outre les blindés (dont certains sont ciblés en ce moment par les frappes aériennes françaises), les jihadistes disposent aussi de camions lance-roquettes, de mitrailleuses lourdes soudées sur des pick-up, de canons sans recul, de mortiers, de lance-roquettes portables (RPG) et d’une quantité industrielle d’explosifs en tous genres. Assez pour inquiéter les militaires français, qui redoutent les premières pertes sérieuses après avoir passé treize jours sans véritables combats, en dehors de l’engagement des forces spéciales (qui a fait un mort, le pilote d’hélicoptère Damien Boiteux, dans les premières heures de l’offensive).

Des armes lourdes très destructrices

Les services de renseignement occidentaux ont une autre préoccupation - de taille - au sujet de quelques missiles sol-air aux mains des jihadistes. Ce sont potentiellement les armes les plus destructrices, puisqu’une seule ogive est capable d’abattre un avion militaire, un hélicoptère. Voire un avion commercial avec tous les passagers à bord… On imagine le retentissement d’un tel acte terroriste. Pierre Servent tempère tout de même cette menace: «Il faut avoir été formé pour faire fonctionner une telle arme. Par ailleurs, elle doit être stockée correctement pour ne pas endommager le gaz fréon qui permet de guider le missile. Si les islamistes avaient pu utiliser leur stock, ils l’auraient sans doute fait depuis un moment». Quoi qu’il en soit, les militaires français ne cessent d’appeler à la prudence. «Les islamistes sont des experts en communication, prévient un haut gradé français. On voit en ce moment des images d’eux, en sandales, l’air décontracté, apparemment mal préparés. Mais il faut se méfier. Nous restons sur nos gardes».
La guerre du désert risque de durer, ne cessent de répéter François Hollande et son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Comme pour préparer l’opinion publique à des lendemains plus difficiles.

Le Parisien par Frédéric Gerschel publié le 26.01.2013