sábado, 1 de septiembre de 2012

La reciente masacre de los mineros de Marikana enfrenta a la fiscalía y a las autoridades políticas sudafricanas.

270 mineros inculpados por homicidio, Sudáfrica conmocionada.

El ministro de Justicia sudafricano criticó el viernes a la fiscalía por haber inculpado a 270 huelguistas de la mina de Marikana del homicidio de 34 de sus colegas, asesinados por policías, arguyendo que esta decisión había creado “un shock, pánico y confusión” en el país.
La matanza del 16 de agosto, que arrastró la defunción de 34 mineros huelguistas en Marikana, 40 km al noroeste de Johannesburgo, en una mina del tercer productor mundial de platino, Lonmin, es uno de los incidentes más graves que han golpeado al país desde el fin del apartheid en 1994.
Los mineros detenidos después de estos enfrentamientos han sido inculpados basados en una ley que data de la época de la segregación racial, llamada “intención conjunta” (“common purpose”).
Los jueces explicaron que los inculpados estaban presentes y armados durante el drama, lo que los hace cómplices del homicidio de los 34 huelguistas. Este texto de ley fue a veces utilizado por los gobiernos del apartheid con el fin de condenar a muchos negros al mismo tiempo, por un crimen cometido por algunos de ellos solamente.
El Congreso Nacional Africano (ANC), partido histórico de la mayoría negra cuyos miembros eran asesinados regularmente en el curso de manifestaciones bajo el apartheid, fue muy reprochada por utilizar métodos similares ahora que está en el poder.
El presidente Jacob Zuma, que intenta obtener la reelección al frente del ANC en diciembre, ha sido acusado por sus adversarios de estar más interesado en una buena relación con el sector minero y los sindicatos poderosos que con los simples mineros del interior.

Ninguna sanción antes de 2013 para la policía.

Durante un discurso pronunciado el viernes en ocasión de un congreso de la Internacional Socialista, Zuma no abordó el tema. Su ministro de Justicia, Jeff Radebe, quería sin embargo respuestas.
“No hay dudas de que la decisión (de la fiscalía) creó un estado de shock, de pánico y confusión entre los miembros de la comunidad y la población sudafricana en general.
Me interesa que las cosas se aclaren”, declaró en un comunicado.
Los 34 hombres fallecidos el 16 de agosto han sido asesinados por balas disparadas por los policías en el curso de una masacre cuyas imágenes dieron la vuelta al mundo. Pero las fuerzas del orden no serán objeto de ninguna sanción antes de que una investigación oficial entregue sus conclusiones a principios de 2013.
Esta investigación, querida por Jacob Zuma, debe establecer las responsabilidades de la policía, los sindicatos y de Lonmin en los enfrentamientos del 16 de agosto.
Si ya venía administrado mal este asunto caliente, el jefe de Estado podría ver agrandarse las filas de los que juzgan que está a la cabeza de un gobierno ineficaz.
Pero más que acusar a Jacob Zuma, los mineros huelguistas apuntan contra la empresa Lonmin y el Sindicato nacional de mineros (Num).
“Es una falla de la dirección de la empresa. Es ella la que llamó a la policía. Y el Num está demasiado ocupado con los responsables políticos para ayudarnos”, estima Lazarus Letsoele, uno de los huelguistas.
Según expertos en derecho, las inculpaciones pronunciadas por la fiscalía podrían desmoronarse rápidamente. Se trataría sólo de un modo torpe de mantener durante más tiempo en prisión preventiva a estos 270 huelguistas detenidos como consecuencia de los encontronazos del 16 de agosto, quienes se quejaron de haber sido agredidos y maltratados en prisión.

Fuente: Reuters por Jon Herskovitz y Baptiste Bouthier para el servicio francés 31 de agosto de 2012



270 mineurs inculpés pour meurtre, l'Afrique du Sud choquée.

Le ministre sud-africain de la Justice a reproché vendredi au parquet d'avoir inculpé 270 grévistes de la mine de Marikana pour le meurtre de 34 de leurs collègues, tués par des policiers, arguant que cette décision avait créé "un choc, de la panique et de la confusion" dans le pays.
La tuerie du 16 août, qui a entraîné le décès de 34 mineurs grévistes à Marikana, à 40 km au nord-ouest de Johannesburg, dans une mine du troisième producteur mondial de platine, Lonmin, est l'un des incidents les plus graves ayant frappé le pays depuis la fin de l'apartheid en 1994.
Les mineurs interpellés après ces affrontements ont été inculpés sur la base d'une loi datant de l'époque de la ségrégation raciale, dite de "l'intention commune" ("common purpose").
Les juges ont expliqué que les inculpés étaient présents et armés pendant le drame, ce qui les rend complices du meurtre des 34 grévistes. Ce texte de loi était parfois utilisé par les gouvernements de l'apartheid afin de condamner beaucoup de noirs en même temps, pour un crime commis par quelques-uns d'entre eux seulement.
Le Congrès national africain (ANC), parti historique de la majorité noire dont les membres étaient régulièrement tués au cours de manifestations sous l'apartheid, s'est vu vertement reprocher d'utiliser des méthodes similaires maintenant qu'il est au pouvoir.
Le président Jacob Zuma, qui cherchera à se faire réélire à la tête de l'ANC en décembre, a été accusé par ses adversaires d'être plus intéressé par une bonne entente avec le secteur minier et les syndicats puissants qu'avec de simples mineurs de fond.

Pas de sanction avant 2013 pour la police

Au cours d'un discours prononcé vendredi à l'occasion d'un congrès de l'Internationale socialiste, Zuma n'a pas abordé le sujet. Son ministre de la Justice, Jeff Radebe, voulait pourtant des réponses.
"Il ne fait aucun doute que la décision (du parquet) a entraîné un choc, de la panique et de la confusion parmi les membres de la communauté et la population sud-africaine en général. Il m'incombe dès lors de tirer les choses au clair", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Les 34 hommes décédés le 16 août ont été tués par des balles tirées par les policiers au cours d'un massacre dont les images ont fait le tour du monde. Mais les forces de l'ordre ne feront l'objet d'aucune sanction avant qu'une enquête officielle ne rende ses conclusions début 2013.
Cette enquête, voulue par Jacob Zuma, doit établir les responsabilités de la police, des syndicats et de Lonmin dans les affrontements du 16 août.
S'il venait à mal gérer ce dossier brûlant, le chef de l'Etat pourrait voir grossir les rangs de ceux qui jugent qu'il est à la tête d'un gouvernement inefficace.
Mais plutôt que d'accabler Jacob Zuma, les mineurs grévistes pointent plutôt du doigt Lonmin et le Syndicat national des mineurs (Num).
"C'est la faute de la direction de l'entreprise. C'est elle qui a appelé la police. Et le Num est trop occupé avec les responsables politiques pour nous aider", estime ainsi Lazarus Letsoele, un des grévistes.
Selon des experts en droit, les inculpations prononcées par le parquet pourraient rapidement s'effondrer. Il ne s'agirait que d'une façon maladroite de garder plus longtemps en détention préventive ces 270 grévistes interpellés à la suite des heurts du 16 août et qui se sont plaints d'avoir été agressés et maltraités en prison.

Reuters par Jon Herskovitz et Baptiste Bouthier pour le service français 31 août 2012