domingo, 6 de mayo de 2012

El séptimo presidente de la V República francesa es el socialista François Hollande.

Resultado de la segunda vuelta presidencial: François Hollande al Elíseo.

François Hollande se transformó este domingo en el séptimo presidente de la V República. Han pasado diecisiete años de François Mitterrand y un socialista está de regreso en el Elíseo.

Ellos no sólo tienen un nombre en común. François Mitterrand y François Hollande quedarán, para la historia, como los dos primeros presidentes socialistas del V República. El segundo acaba de ser elegido, este domingo 6 de mayo, frente al presidente saliente Nicolás Sarkozy. Una victoria eminentemente ligada al rechazo sarkozysta. Pero esta victoria también es la de un estilo, el de la "normalidad". Es también la revancha de l «gente de izquierda» en Europa golpeada por las deudas, la especulación, las crisis. François Hollande, desde hace un año, está convencido de que era su “momento", la espera pregonada por un pueblo que, cinco años antes, se entusiasmaba por el candidato del UMP. Este pueblo entonces soñaba con «trabajar más para ganar más»; pero luego de muchas crisis, reclamaba el "cambio" que pretende encarnar al nuevo presidente socialista.

Un presidente "normal".

Sin embargo, hace justo un año, antes de que las ambiciones presidenciales de Dominique Strauss-Kahn mueran en sus vagabundeos neoyorquinos, nadie creía en las posibilidades de François Hollande; nadie, aparte de él y algunos de sus fieles amigos, como Michel Sapin. El destino presidencial de Hollande se edificó sobre cenizas. Él se fortaleció a través de luchas fratricidas, en las primarias socialistas. Es allí, frente a Martine Aubry, que el socialista moldeó su traje de estadista. La historia guardará que matando a su "hermana" François Hollande se impuso. El hijo espiritual de Jacques Delors abatió a su hija natural con un método bien propio, probado durante sus once años al frente del Partido socialista: dejar pasar las críticas, la síntesis. Rechazando las polémicas, evitando los conflictos, Hollande se elevó, pareciendo mucho más presidencial que su rival, por entonces antigua ministra. Ella lo acusaba de ser una "izquierda blanda", denunciando la "ligereza" de sus propuestas; él nunca respondió. Esta normalidad mantenida durante las primarias, Hollande no se verá interrumpido de promoverla durante la campaña presidencial. Un mantra. Una antítesis sarkozysta erigida en principio director. "Flamby", "fresa silvestre", como lo apodaban con maldad ciertos compañeros, se transformó en el emergente socialista, el que el PS, privado de ejecutivo desde hace diez años, esperaba.

Un buenazo devenido en ambicioso.

Para ir al Elíseo, Hollande tuvo que matar a numerosos padres. El suyo para empezar, médico, con ideas próximas a la extrema derecha. «A la izquierda la elegí», lanzaba a fines de enero, durante un gran acto en Bourget. Luego llegaron Jacques Chirac en Corrèze, más tarde Lionel Jospin en el PS, impidiendo su vuelta a la escena política. Dejó de ser el buenazo, el burócrata que secundaba a Ségolène Royal, su compañera de treinta años con la cual tuvo cuatro hijos, Thomás, Clémence, Julien y Flora. Con Valérie Trierweiler, se volvió ambicioso, negándose en lo sucesivo a esconderse detrás de nadie. «¿Quién no soñó con ser Papa al tomar la comunión?», había escrito, en La rose au poing François Mitterrand. François Hollande lo tomó al pie de la letra. Es a partir de hoy el séptimo presidente de la V República: François II.

Fuente: France Soir por Sylvain Chazot publicado el 06.05.2012



Résultat présidentielle second tour: François Hollande à l'Elysée.

François Hollande est devenu ce dimanche le septième président de la Ve République. Dix-sept ans après François Mitterrand, un socialiste est de retour à l'Élysée.

Ils n'ont plus seulement un prénom en commun. François Mitterrand et François Hollande resteront, pour l'histoire, comme les deux premiers présidents socialistes de la Ve République. Le second vient d'être élu, ce dimanche 6 mai, face au président sortant Nicolas Sarkozy. Une victoire éminemment liée au rejet sarkozyste. Mais cette victoire est aussi celle d'un style, d'une «normalité». Elle est aussi la revanche du «peuple de gauche» dans une Europe meurtrie par les dettes, les spéculations, les crises. François Hollande s'est, depuis un an, dit convaincu qu'il correspondait à «un moment», une attente claironnée par un peuple qui, cinq ans plus tôt, s'enthousiasmait pour le candidat UMP. Ce peuple voulait alors croire au «travailler plus pour gagner plus»; bien des crises après, il réclamait le «changement» qu'entend incarner le nouveau président socialiste.

Un président ''normal''.

Pourtant, il y a un an tout juste, avant que les ambitions présidentielles de Dominique Strauss-Kahn ne meurent dans ses errances new-yorkaises, personne ne croyait aux chances de François Hollande; Personne, à part lui et quelques-uns des ses fidèles amis, tel Michel Sapin. Le destin présidentiel de Hollande s'est bâti sur des cendres. Il s'est fortifié dans une lutte fratricides, celle des primaires socialistes. C'est là, face à Martine Aubry, que le socialiste a taillé son costume d'homme d'État. L'histoire retiendra que c'est en tuant sa «sœur» que François Hollande s'est imposé. Lui, le fils spirituel de Jacques Delors a terrassé sa fille naturelle avec une méthode bien à lui, éprouvée durant ses onze années à la tête du Parti socialiste: le dos rond, la synthèse. En refusant les polémiques, en évitant les conflits, Hollande s'est élevé, apparaissant bien plus élyséen que sa rivale, pourtant ancienne ministre. Elle l'affuble de «gauche molle», dénonce le «flou» de ses propositions; il ne répond pas. Cette normalité affichée durant les primaires, Hollande n'aura eu de cesse de la promouvoir durant la campagne présidentielle. Un mantra. Une antithèse sarkozyste érigée en principe directeur. «Flamby», «fraise des bois», comme le surnommaient méchamment certains camarades, est devenu l'évidence socialiste, celui que le PS, privé d'exécutif depuis dix ans, attendait.

Un débonnaire devenu ambitieux.

Pour remporter l'Élysée, Hollande aura tué de nombreux pères. Le sien, d'abord, médecin aux idées proches de l'extrême droite. «La gauche, je l'ai choisi», lançait-il, fin janvier, lors de son grand meeting du Bourget. Il y aura eu ensuite Jacques Chirac en Corrèze, puis Lionel Jospin au PS, dont il empêchera le retour sur la scène politique. Il n'est plus le débonnaire, l'énarque affiché au côté de Ségolène Royal, sa compagne de trente ans avec laquelle il a eu quatre enfants, Thomas, Clémence, Julien et Flora. Avec Valérie Trierweiler, il est devenu l'ambitieux, refusant désormais de s'effacer derrière qui que ce soit. «Quel premier communiant n'a rêvé d'être pape?», avait écrit, dans La rose au poing François Mitterrand. François Hollande l'a pris au mot. Il est désormais le septième président de la Ve République: François II.

France Soir par Sylvain Chazot publié le 06/05/2012