viernes, 6 de enero de 2012

El poder militar egipcio es renuente al acuerdo sobre la nueva constitución del país.

Egipto: los grandes perdedores de la revolución.

Mientras que la policía retorna a las calles de El Cairo luego de varias semanas, la situación se encuentra trabada en Egipto, por la falta de un compromiso político entre los islamistas y las fuerzas armadas sobre la nueva Constitución. Esto, sin embargo, debería ocurrir en las próximas semanas, cuando se encuentre un acuerdo sobre la cuestión de los principios supra-constitucionales, principalmente sobre el control del presupuesto militar. Esto último es, en efecto, uno de los escasos márgenes de maniobra sobre el presupuesto que dispondrá el gobierno para responder a las expectativas de la población.
El ejército sale fortalecido, recuperando la seguridad nacional y las relaciones con Israel. El acceso de Estados Unidos a Egipto queda en manos del general Sami Hanan, número dos de las fuerzas armadas. Estas últimas, que controlan entre el 15 y 20% de la economía real, consiguieron hacer encarcelar a grandes inversionistas y empresarios "problemáticos" y disponen, de aquí en más, de inéditos márgenes de maniobra.
Los dos grandes perdedores de la revolución egipcia son la policía y los servicios de inteligencia civil. La Seguridad de Estado, que depende de la policía, no dispone más de sus prerrogativas históricas ni de legitimidad a los ojos de la población. Ella gozaba hasta entonces de un derecho de veto sobre la contratación de altos funcionarios, de profesores de universidad, de nombramientos para las organizaciones internacionales o incluso sobre la creación de ONGs y la redacción de la prensa de Estado (un oficial está integrado sistemáticamente en la redacción). En los hechos ya no lo ejerce más.
La inteligencia es el otro gran perdedor de los trastornos políticos nacidos de la revolución egipcia: Omar Suleyman, ex ministro de los servicios de Inteligencia nombrado de prisa vicepresidente por Hosni Mubarak durante los acontecimientos de enero de 2011, era el nexo entre Israel y Egipto. Está refugiado en Arabia Saudita después de haber escapado milagrosamente de un atentado. Es por esto que el ejército recupera las relaciones con el Estado hebreo, con el que se había negado históricamente a tratar por cuestiones de imagen frente a la opinión pública.
Más generalmente, la inteligencia civil habría dejado de ser “la oreja de los dirigentes”, incluso aún controlando numerosas empresas (particularmente compañías de transporte) así como una parte de la actividad turística (hoteles) en el Sinaí. Es en lo sucesivo, la inteligencia militar la que aumenta su poder. De su lado, el ejército, que administra hoy la política exterior del país, procura cuidar su imagen, particularmente frente a Israel y a los occidentales. El Cairo participa, desde hace poco, en la lucha contra la proliferación de las armas de los depósitos de Kadhafi, algunas de ellas ya habrían caído en manos de Hamas. El mariscal Tantaoui quiere evitar que Tel-Aviv pueda servirse políticamente de la presencia de islamistas en el Parlamento para acusar a Egipto de permisivo. Como anécdota, las esposas de los agregados de defensa egipcios en puestos en el extranjero recibieron por consigna no llevar el velo.

Fuente: TTU Actualités des forces 05 de enero de 2012



Egypte: les grands perdants de la révolution.

Alors que la police fait son retour depuis quelques semaines dans les rues du Caire, la situation est toujours bloquée en Egypte, faute d’un compromis politique entre les islamistes et l’armée sur la nouvelle Constitution. Celui-ci devrait cependant intervenir dans les prochaines semaines, lorsqu’un accord sera trouvé sur la question des principes supra-constitutionnels, notamment le contrôle du budget militaire. Ce dernier est, en effet, une des rares marges de manœuvres budgétaires dont disposera le gouvernement pour répondre aux attentes de la population.
L’armée sort, quant à elle, renforcée et récupère la sécurité nationale et les relations avec Israël. Le point d’entrée des Etats-Unis en Egypte reste le général Sami Hanan, numéro deux des forces armées. Ces dernières, qui contrôlent toujours entre 15 et 20 % de l’économie réelle, ont réussi à faire emprisonner les hommes d’affaires et les grands entrepreneurs “dérangeants” et disposent désormais de marges de manœuvres inédites.
Les deux grands perdants de la révolution égyptienne sont la police et le renseignement civil. La Sécurité d’Etat, qui dépend de la police, ne dispose plus de ses prérogatives historiques ni de légitimité aux yeux de la population. Elle bénéficiait jusqu’alors d’un droit de veto sur l’embauche des hauts fonctionnaires, des professeurs d’université, des nationaux nommés dans les organisations internationales ou encore sur la création d’ONG et la rédaction de la presse d’Etat (un officier y étant systémati­quement intégré). Elle ne l’exerce plus dans les faits.
Le renseignement est l’autre grand perdant des bouleversements politiques issus de la révolution égyptienne: Omar Suleyman, ancien ministre du Renseignement nommé à la hâte vice-président par Hosni Moubarak au moment des évènements de janvier 2011, était le point d’entrée d’Israël en Egypte. Il s’est réfugié en Arabie Saoudite après avoir échappé in extremis à un attentat. C’est désormais l’armée qui récupère les relations avec l’Etat hébreu, alors qu’elle avait historiquement refusé de s’en charger pour des questions d’image vis-à-vis de l’opinion.
Plus généralement, le renseignement civil aurait perdu “l’oreille des décideurs”, même s’il contrôle encore de nombreuses entreprises (notamment des compagnies de transport) ainsi qu’une partie de l’activité touristique (hôtels) dans le Sinaï. C’est désormais le renseignement militaire qui monte en puissance. De son côté, l’armée, qui gère aujourd’hui la politique étrangère du pays, cherche à soigner son image, notam­ment vis-à-vis d’Israël et des Occidentaux. Le Caire participe ainsi, depuis peu, à la lutte contre la prolifération des armes issues des stocks de Kadhafi, dont certaines seraient déjà tombées aux mains du Hamas. Le maréchal Tantaoui veut éviter que Tel-Aviv puisse se servir politiquement de la présence d’islamistes au Parlement pour accuser l’Egypte de laisser-faire. Pour l’anecdote, les épouses des attachés de défense égyptiens en poste à l’étranger ont reçu pour consigne de ne pas porter le voile.

TTU Actualités des forces 05 janvier 2012