lunes, 26 de septiembre de 2011

La red Haqqani es objeto de tensión entre Estados Unidos y Pakistán.

Los Estados Unidos y Pakistán al borde de la ruptura.

Washington exige que Islamabad rompa sus lazos con la red terrorista Haqqani.

¿Estamos cerca del punto de ruptura entre Norteamérica y su inaccesible aliado paquistaní? Lo que hay, en todo caso, es mucho tiempo en que los norteamericanos expresan con gran claridad y brutalidad su exasperación frente a Islamabad, cuya situación pende de un alfiler, por haber armado y utilizado los servicios de la red islamista Haqqani en Afganistán con el fin de atacar a los Estados Unidos y a la coalición internacional que dirigen.
Es el almirante Mike Mullen, jefe del estado mayor conjunto hasta fin de mes, quien se encargó durante una audición parlamentaria frente al Comité de las fuerzas armadas del Senado, de acusar a los servicios de inteligencia paquistaníes (ISI) de haber "ayudado" a los hombres de la red Haqqani a planificar su reciente ataque contra la embajada norteamericana en Kabul, así como un atentado con bomba contra un puesto de la OTAN el 10 de septiembre. Los paquistaníes también habrían ayudado a su aliado extremista en las sombras a atacar el hotel Intercontinental de Kabul en junio.
«La red Haqqani actuó como una verdadera arma de los servicios paquistaníes», sentenció el jueves Mullen. «Eligiendo utilizar el extremismo violento como instrumento político, el gobierno de Pakistán compromete no sólo la perspectiva de una colaboración estratégica con nosotros, sino que también pierde la oportunidad de ser una nación respetada que goza de una influencia regional legítima», advirtió.
La instrumentación de las redes talibanes por Islamabad, que procura quebrar la influencia de su gran rival indio, hoy aliado de Kabul, no es nueva. Pero, en boca de Mullen, pivot de la relación con los pakistaníes estos últimos años, las acusaciones toman un peso particular. Los Estados Unidos están en tren de analizar los pro y los contra de la respuesta que deberían dar por esta traición de un aliado que goza de mil millones de dólares de ayuda bilateral.
Están aquellos que, como Mullen, insisten en la importancia de salvaguardar a toda costa la relación, para impedir que un Pakistán dotado de armas nucleares, sea sumergido por sus extremistas, se cuestionan. El almirante negó «haber perdido su tiempo», subrayando haber decapitado completamente a al-Qaeda en las zonas tribales pakistaníes con la ayuda de su homólogo Ashfaq Kayani. Pero él también prometió que sus «militares no se quedarían sin hacer nada cuando se ataca a sus tropas».

Un "aliado" problemático.

El martes, el general David Petraeus, el nuevo jefe de la CIA, había invitado al jefe del ISI a la sede de la central norteamericana de inteligencia en Langley, para mostrarle las pruebas de la implicación de sus servicios en el atentado contra la embajada norteamericana. Nada se filtró de esta entrevista, pero los norteamericanos parecen decididos a poner a los pakistaníes en vereda: sean estos últimos los que ataquen a la red Haqqani en Waziristan, donde se esconde; sean los Estados Unidos, permitiéndoles atravesar la frontera para una operación terrestre apoyada por drones (aviones no tripulados). El riesgo es evidentemente grande, visto el distanciamiento entre Washington e Islamabad desde la operación secreta realizada por la Administración Obama en mayo para eliminar a Ben Laden en pleno territorio paquistaní.
Estados Unidos siempre intentó evitar el choque, llevando a cabo operaciones de ataques con drones, preservando su frágil relación con Islamabad. Jugando sobre la fibra sensible de la "soberanía", los paquistaníes replican hoy con el chantaje, negando los lazos del ISI con la red Haqqani. «Ustedes van a perder a un aliado», amenazó el ministro de Asuntos Exteriores Hina Khar. Pero, mientras que aceleran su retirada de Afganistán, los norteamericanos podrían decidir que la neutralización de la red Haqqani es más crucial que los estados de ánimo de un "aliado" tan problemático como Pakistán.

Fuente: Le Figaro por Laure Mandeville 24.09.2011




Les États-Unis et le Pakistan au bord de la rupture.

Washington exige qu'Islamabad rompe ses liens avec le réseau terroriste Haqqani.

Est-on proche du point de rupture entre l'Amérique et son insaisissable allié pakistanais? Il y avait en tout cas longtemps que les Américains n'avaient exprimé avec autant de clarté et de brutalité leur exaspération vis-à-vis d'Islamabad, épinglé pour avoir armé et utilisé en sous-main les services du réseau islamiste Haqqani en Afghanistan afin d'attaquer les États-Unis et la coalition internationale qu'ils dirigent.
C'est l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmes jusqu'à la fin du mois, qui a mené la charge lors d'une audition parlementaire devant le Comité des forces armées du Sénat, accusant les services de renseignement pakistanais (ISI) d'avoir «aidé» les hommes de ­Haqqani à planifier leur récente attaque contre l'ambassade américaine à Kaboul, ainsi qu'un attentat à la bombe contre un poste de l'Otan le 10 septembre. Les Pakistanais auraient aussi aidé leur allié extrémiste de l'ombre à attaquer l'hôtel Intercontinental à Kaboul en juin.
«Le réseau Haqqani a agi comme une véritable arme des services pakistanais», a martelé jeudi Mullen. «En choisissant d'utiliser l'extrémisme violent comme instrument politique, le gouvernement du Pakistan… compromet non seulement la perspective d'un partenariat stratégique avec nous, mais aussi l'opportunité d'être une nation respectée jouissant d'une influence régionale légitime», a-t-il mis en garde.
L'instrumentalisation des réseaux talibans par Islamabad, qui cherche à contrer l'influence de son grand rival indien, aujourd'hui allié de Kaboul, n'est pas nouvelle. Mais, dans la bouche de Mullen, pivot de la relation avec les Pakistanais ces dernières années, les accusations prennent un poids particulier. Les États-Unis sont en train de peser les pour et les contre de la réponse qu'ils devraient apporter à cette trahison d'un allié qui bénéficie de milliards de dollars d'aide bilatérale.
Ceux qui, comme Mullen, insistaient sur l'importance de sauvegarder coûte que coûte la relation, pour empêcher un Pakistan doté de l'arme nucléaire d'être submergé par ses extrémistes, s'interrogent. L'amiral a certes nié «avoir perdu son temps», soulignant avoir largement décapité al-Qaida dans les Zones tribales pakistanaises avec l'aide de son homologue Ashfaq Kayani. Mais il a aussi promis que ses «militaires ne resteraient pas sans rien faire quand on attaque leurs troupes».

Un «allié» au jeu trouble.

Mardi, le général David Petraeus, nouveau patron de la CIA, avait invité le patron de l'ISI au siège de la centrale de renseignement américaine à Langley, pour lui montrer les preuves de l'implication de ses services dans l'attentat contre l'ambassade américaine. Rien n'a filtré de ce tête-à-tête, mais les Américains semblent décidés à mettre les Pakistanais en demeure: soit ces derniers frappent eux-mêmes le réseau Haqqani au Waziristan, où il s'abrite; soit les États-Unis pourraient passer la frontière pour une opération au sol appuyée par des drones (avions télécommandés). Le risque est évidemment grand, vu le fossé qui se creuse entre Washington et Islamabad depuis l'opération secrète montée par l'Administration Obama en mai pour éliminer Ben Laden en plein territoire pakistanais.
L'Amérique a toujours tenté d'éviter le clash, menant des opérations coups de poing avec des drones, tout en préservant sa relation fragile avec Islamabad. Jouant sur la corde sensible de la «souveraineté», les Pakistanais ripostent aujourd'hui par le chantage, tout en niant les liens de l'ISI avec le réseau Haqqani. «Vous allez perdre un allié», a menacé lministre des Affaires étrangères Hina Khar. Mais, alors qu'ils accélèrent leur retrait d'Afghanistan, les Américains pourraient décider que la neutralisation du réseau Haqqani est plus cruciale que les états d'âme d'un «allié» aussi trouble que le Pakistan.

Le Figaro par Laure Mandeville publié le 24/09/2011